Income support de Rs 10 000 : Nando Bodha dénonce «une mesure déconnectée des réalités»

Nando Bodha, leader du Rassemblement Mauricien, fustige la réforme de la pension universelle annoncée par le gouvernement le 4 juillet dernier. Il dénonce une mesure « déconnectée des réalités » et appelle à un débat national pour repenser le pacte social.

Pour Nando Bodha, le Premier ministre « n’a rien compris à la colère de la population ». La pension universelle, qualifiée de « seuil de dignité » et de « repère symbolique », est perçue comme un acquis fondamental pour les Mauriciens, en particulier pour ceux ayant travaillé toute leur vie. Il reproche au gouvernement de proposer des solutions « technocratiques » et « provisoires », comme le mécanisme d’« income support » de Rs 10 000 destiné à amortir l’impact de la réforme. Ces mesures, selon lui, ne répondent pas aux attentes des citoyens et privilégient une approche comptable à une vision solidaire.

Le Rassemblement Mauricien critique également la méthode employée par le gouvernement, qui a choisi d’intégrer cette réforme dans le Finance Bill, un projet de loi budgétaire. Pour Nando Bodha, il s’agit d’un « abus de procédure » et d’une « trahison des principes démocratiques ». Il souligne l’absence de mandat populaire pour une telle mesure inexistante du programme électoral du gouvernement. « On ne réforme pas en douce un pilier de l’État-providence », fait ressortir le communiqué.

Face à cette situation, le Rassemblement Mauricien formule plusieurs revendications. Il exige un moratoire immédiat sur la réforme, l’organisation d’une consultation nationale impliquant syndicats, ONG, économistes et experts du vieillissement, ainsi que le maintien de l’âge de 60 ans comme référence. Le parti propose des ajustements ciblés, tels que la réduction du nombre de bénéficiaires ou du montant des pensions pour les revenus les plus élevés, tout en préservant le principe de solidarité.

Le communiqué insiste sur la nécessité d’un débat national pour redéfinir l’avenir du contrat social mauricien. « Le peuple mérite mieux qu’un passage en force. Il mérite qu’on l’écoute. Il mérite le respect », conclut Nando Bodha.