Le premier confinement en raison de la pandémie de la Covid-19 et le naufrage du MV Wakashio ont eu un impact énorme sur les revenus des familles dans cette partie du pays. Pour certains ménages, il faut compter une baisse allant jusqu’à 70 % sur les salaires. C’est ce que révèle une étude effectuée par Dynamia Associates & Developers, en partenariat avec Josheena Naggea, en Doctorat à l’Université de Stanford.
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Le nombre de salariés ou porteurs d’argent dans la famille n’a pas diminué drastiquement dans ces régions, précise-t-on. D’ailleurs, l’étude enregistre une baisse de seulement 2 % du nombre de personnes percevant un salaire. « Par contre, les sommes entrantes ont drastiquement baissé. Après le premier confinement, on enregistre une baisse de moins 40 % sur les salaires, et après le MV Wakashio, une baisse allant jusqu'à 70 % », souligne le rapport.
Selon les cheffes de cette mission, après ce double choc, les foyers en manque d’argent ont développé des solutions pour gérer leurs pertes : ils contractent des dettes, cessent de payer certaines factures, réduisent leur qualité de vie et la qualité de la nourriture qu’ils consomment. Certains puisent lourdement dans leurs économies. « Dans des cas extrêmes, d’autres sont contraints de vendre leur matériel de travail pour survivre (bateaux, véhicules) les empêchant à long terme de continuer à pratiquer le métier qu’ils connaissent », fait-on ressortir. Selon l’étude, ces mécanismes, développés pour traverser la crise, pourraient sur le long terme pousser bon nombre de familles à entrer dans un cercle vicieux de pauvreté.
Aide restreinte
Sur le plan psychologique, l’étude a enregistré après le premier confinement beaucoup d’anxiété et un sentiment d’isolation chez les personnes interrogées. Amandine de Rosnay, cheffe de cette mission à Dynamia, décrit une situation difficile. « Nous avons parlé à beaucoup de personnes démunies et en colère, mais nous espérons que ce rapport donnera des pistes aux organismes concernés pour soutenir la régénération de cette région », dit-elle.
En effet, selon eux, après l’épisode du MV Wakashio, la définition des bénéficiaires des aides de l'État était restreinte et concernait surtout ceux affectés par la fermeture d’accès à la mer. « Mais il y a eu aussi des impacts indirects importants sur les restaurants, les snacks, et les maisons d’hôtes. Ces activités touristiques et balnéaires ont été aussi touchées par ces deux crises », soutient-on.
Pour sa part, Josheena Naggea affirme que les femmes sont les grandes perdantes de cette catastrophe, car elles n’ont pas le statut officiel de pêcheur. « Pour elles, la pêche et, surtout la collecte des mollusques qui se pratique en marchant sur la côte, étaient des moyens de subsistance pour leurs familles », dit-elle.
792 ménages/familles et 22 professionnels ont été interrogés pour cette étude.
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