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Hausse des cours pétroliers : grosse incertitude sur l’évolution du prix des carburants

Le Petroleum Pricing Committee (PPC) se réunira au plus tard au mois de mai.

Le prix du baril de pétrole repart à la hausse sur le marché mondial. Si au niveau de la State Trading Corporation, on estime qu’il est encore prématuré d’anticiper l’impact de cette augmentation sur le diesel et l’essence, d’autres observateurs ne cachent pas leurs inquiétudes.

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Le dimanche 2 avril, huit membres* de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+) ont pris le marché mondial par surprise en annonçant leur intention de réduire leur production de pétrole de 1,16 million de barils par jour. Cette décision entrera en vigueur en mai et sera maintenue jusqu’à la fin de l’année. Une mesure « de précaution visant à soutenir la stabilité du marché pétrolier ». De même, la Russie a prolongé sa coupe de production de l’ordre de 500 000 barils par jour jusqu’à fin 2023, rapporte la presse internationale. L’effet de ces annonces a été immédiat et le prix du baril est reparti à la hausse. À mardi, le baril du Brent affichait les 85,50 dollars comparativement à 79 dollars à fin mars.

À la State Trading Corporation (STC), cette situation est suivie de près. « Le prix du baril est reparti à la hausse après l’annonce de l’OPEP+. Cette décision pourrait entraîner une augmentation des prix et une reprise de l’inflation, ce qui inciterait les banques centrales à augmenter automatiquement leurs taux d’intérêt. Cette situation pourrait renforcer les risques de récession, car une baisse de la demande pour les produits entraînerait une stabilisation des prix, conformément aux principes de l’offre et de la demande, en cas d’une telle éventualité », commente Rajiv Servansingh, le directeur général de la STC. 

Impossible de prédire la décision future du PPC

Faut-il s’attendre à des répercussions sur les prix de l’essence et du diesel quand le Petroleum Pricing Committee (PPC) se réunira au plus tard en mai prochain ? « Il est encore trop tôt pour se prononcer. Le marché a réagi à chaud. Allons voir comment les choses vont évoluer », avance Rajiv Servansingh. 

De son côté, Bhim Sunassee, président de la Petrol Retailers Association, ne se berce pas d’illusions. « Hausse ou baisse, cela ne sert à rien. Quand il a fallu baisser, le prix n’a pas bougé d’un iota. Nous pouvons seulement espérer que le prix du baril sur le marché mondial ne continuera pas à augmenter, car cela pourrait être répercuté sur les consommateurs », soutient-il. 

Megh Pillay, l’ancien directeur de la State Trading Corporation (STC), fait ressortir, pour sa part, qu’au cours de ces dix dernières années, nous avons connu les niveaux de prix actuels du Brent à trois reprises, soit en novembre 2014, octobre 2018 et octobre 2021. Les prix de détail fixés par le PPC pour l’essence et le diesel étaient les suivants :- novembre 2014 : Rs 50,15 pour l’essence et Rs 41,90 pour le diesel ; octobre 2018 : Rs 49,65 (essence), Rs 40 (diesel) ; novembre 2021 : Rs 50,70 (essence) et Rs 37,30 (diesel). « Pourquoi payons-nous aujourd’hui Rs 74,10 pour l’essence et Rs 54,55 pour le diesel ? », fait-il ressortir. 

Pour Megh Pillay, il est clair et évident qu’il ne faut pas s’attendre à ce que le PPC soit sensible aux fluctuations des prix sur le marché mondial. « Le Price Stabilisation Account avait été spécialement conçu et adopté pour amortir les chocs de prix provoqués par les fluctuations du cours pétrolier. Il avait également pour but de doter la STC de la flexibilité de gestion commerciale dont elle a besoin pour remplir cette tâche. Cependant, ce mécanisme a été rendu totalement impuissant par de nouveaux prélèvements, tels que ceux imposés pour les routes, le bus, l’eau, le transport vers Rodrigues, le vaccin, le fonds de solidarité et les subventions », soutient-il. 

« Du coup », ajoute notre interlocuteur, « les excédents commerciaux réalisés par la STC, chaque fois qu’elle vend du pétrole à des prix plus élevés que ceux qu’elle a payés, ont été détournés vers ces diverses nouvelles charges. Au lieu de s’accumuler dans le compte de stabilisation des prix pour être utilisé afin d’atténuer les prix élevés à l’importation et de stabiliser ainsi les prix de détail dans les stations-service, cet argent est utilisé ailleurs. Puisque nous n’avons pas économisé lorsque les prix étaient bas, nous devons maintenant supporter directement le poids de la hausse des prix », fait-il ressortir.  Selon lui, il n’y a pas trente-six solutions si nous voulons éviter d’appliquer de nouvelles hausses.  « Il faut supprimer les frais appliqués lorsque les prix étaient bas, réapprovisionner le Price Stabilisation Account et rétablir la viabilité du mécanisme de stabilisation des prix », conclut-il.

*Arabie saoudite, Irak, Algérie, les Émirats, Oman, Koweït, entre autres. 

  • LDMG

 

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