
Alors que de nouveaux variants de la covid-19 circulent en Europe, les autorités sanitaires mauriciennes appellent à la vigilance. Le Dr Shameem Jaumdally rappelle que, bien que la covid-19 soit endémique, les personnes vulnérables sont à risque. Le Dr Fazil Khodabocus avance que les précautions demeurent essentielles.
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Selon le virologue Dr Shameem Jaumdally, peu importe le variant ou sous-variant de la covid-19 qui émerge, la situation demeure globalement la même. « Nous sommes désormais dans une phase d’endémicité et la majorité des personnes ont déjà contracté le virus au moins une fois. Elles disposent donc d’une certaine protection immunitaire contre les formes graves », explique-t-il.
Cependant, certains groupes restent vulnérables, notamment les personnes qui souffrent de maladies graves comme le cancer ou d’insuffisances d’organes vitaux - reins, foie, cœur ou cerveau. Les personnes âgées de plus de 70 ans sont également plus à risque, leur système immunitaire étant affaibli.
Symptômes
Les symptômes signalés durant ces dernières semaines sont : la toux persistante, les maux de gorge intenses, la fièvre, la perte d’appétit, les courbatures, les maux de tête et la fatigue extrême. Et le Dr Jaumdally reconnaît qu’il est difficile de distinguer s’ils sont liés à la grippe, à la covid-19 ou à d’autres infections respiratoires comme l’adénovirus ou le virus respiratoire syncytial. « Les tests de dépistage ne se font plus comme avant », note-t-il.
Selon lui, compte tenu de la saison, ces symptômes seraient davantage liés au rhinovirus ou à l’adénovirus, dont les pics apparaissent généralement lors des transitions saisonnières. Il précise que les cas de gastroentérite peuvent aussi augmenter durant cette période, provoquant vomissements et diarrhées.
Le virologue rappelle que la covid-19 présente des symptômes plus spécifiques que les autres infections respiratoires virales comme la grippe ou le RSV. Toutefois, il ajoute qu’en recherche médicale respiratoire, « la covid-19 n’est plus une préoccupation ». En Afrique du Sud, certains instituts poursuivent une surveillance sentinelle pour identifier les virus en circulation grâce au séquençage, incluant la covid-19, la grippe, le RSV, l’adénovirus et d’autres pathogènes. « Il est important de maintenir cette veille pour comprendre l’évolution de ces virus », insiste-t-il.
Covid-19
Concernant la circulation du variant « Frankenstein » dont les cas augmentent en Europe, le Dr Jaumdally estime qu’il ne devrait pas poser de problème majeur, sauf chez les personnes vulnérables. Il invite à relativiser la peur de la covid-19, affirmant qu’à Maurice, la population devrait plutôt se préoccuper des maladies vectorielles comme la dengue ou le chikungunya, dont les symptômes sont plus problématiques.
En France, la covid-19 semble reprendre de l’ampleur selon les médias français. Les autorités y prévoient une campagne de vaccination à partir du 14 octobre, menée conjointement avec celle contre la grippe. Une hausse des infections respiratoires aiguës y a également été observée.
Le Dr Fazil Khodabocus, directeur par intérim des services de santé, se veut toutefois rassurant. « Il n’y a pas lieu d’être inquiet, mais la vigilance reste de mise. » Selon lui, du 22 au 28 septembre, 5 433 cas d’infections respiratoires ont été recensés dans les hôpitaux publics, contre 5 693 la semaine précédente et 5 653 du 8 au 14 septembre. « Même s’il s’agit d’une légère baisse, ces chiffres restent supérieurs à ceux de l’an dernier à la même période. »
Le médecin indique que plusieurs virus circulent actuellement : grippe, rhinovirus, adénovirus, A(H1N2), A(H3N2), B et covid-19. Les analyses de séquençage réalisées à Maurice n’ont révélé ni le variant « Frankenstein » ni le variant « Nimbus ». « Il n’y a rien d’inquiétant à ce stade », indique-t-il. Il recommande la prudence pendant le changement de saison.
Le Dr Khodabocus rappelle que le vaccin contre la grippe est toujours disponible et qu’il n’est pas trop tard pour se faire immuniser. Il insiste aussi sur la nécessité pour les malades de rester chez eux afin de se reposer et d’éviter de contaminer leur entourage. « Travailler lorsqu’on est malade risque d’aggraver la situation et de prolonger les symptômes. »

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