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Grève des rastafaris : Valayden demande à l’opposition de soutenir leur cause

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19 h. Place d’Armes. Cet endroit de la capitale, d’ordinaire si calme à cette heure en jour férié, hormis quelques coups de klaxons, connaît une animation particulière ce mercredi 2 novembre. Onze membres de l’association « Zanfan Zion & Kolektif Lavwa Rasta », munis d’instruments de musique, entonnent des prières et des chants.

Ce petit groupe, composé pour la plupart d’hommes, se proclame de la communauté rastafari. Ils entament depuis ce matin une grève de la faim. C’est devant l’Hôtel du Gouvernement qu’ils ont commencé leur mouvement avant de se déplacer à la Place d’Armes, quelques mètres plus loin, à la tombée de la nuit.

14 heures : des policiers en uniformes ont informé les rastafaris qu’ils n’ont pas le droit de faire une grève de la faim devant l’Hôtel du Gouvernement. Cependant, le porte-parole de l’association, Wendy Ambroise, a fait comprendre aux officiers qu’il n’est pas question qu’ils abandonnent leur combat aussi longtemps que le Premier ministre ne les reçoive pas pour écouter leurs griefs.

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Les membres de « Zenfan Zion & Kolektif Lavwa Rasta » déplorent qu’ils soient victimes d’injustice et de discrimination, car ils ne peuvent faire usage du cannabis lors de leurs cérémonies religieuses. Ils affirment que cela bafoue leurs droits constitutionnels et leurs droits à la liberté religieuse.

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Wendy Ambroise et ses amis peuvent compter sur le soutien de Rama Valayden. L’avocat, qui est aussi ancien Attorney General, milite depuis plus de 25 ans pour dépénaliser le cannabis. Il s’est rendu à la Place d’Armes pour soutenir la cause des grévistes. Il lance un appel à l’opposition parlementaire d’en faire de même.

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Wendy Ambroise discutant avec la police

« C’est un soutien qui ne date pas d’hier. À mon retour à Maurice en 1992, j’avais dit qu’un pays doit démontrer ses profondeurs démocratiques pour être solidaires avec les rastafaris dans le pays. Li pa possib nou lave lame nou fer kouma dir nou pa pe konpran. Mo invite bane kamarad de loposision, tou dimoune ki kwar dan les drwa imin pou vine soutenir laksion des rastafaray », explique l’homme de loi qui est aussi membre de Linion Pep Morisien.

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Et, d'ajouter : « C’est une culture internationale qui a été reconnue dans plusieurs pays maintenant. Et, dans des rituels des rastafaris, des feuilles de cannabis sont utilisées. Bizin ki leta rekonet sa. Bizin ki leta rekonet sa san lipokrisi. »

Pour Rama Valayden, « Moris mari ipokrit ». « Au sein de Linion Pep Morisien, nous soutenons à fond les rastafaris. Si jamais nous serons au pouvoir demain, nous reconnaîtrons leurs droits, comme les droits de toutes les minorités. C’est ça la profondeur ! »

L’ancien Attorney General invite des amis comme « Shakeel [Shakeel Mohamed, Ndlr] et des amis du PTr, de même que des avocats de prendre une position ferme ». 

« Si zot parti pa ankor pran posision ena la desans, lonetete pou pa per pou pran decision. Per selma le kreater », lance Rama Valayden.

« Get sa la misik la, li fer dou a lorey », poursuit l’avocat avant de prendre congé des grévistes.

Wendy Ambroise acquiesce de la tête. « Inn ler fer kone rasta legal a Moris », plaide-t-il.

« Je suis de la génération d’après-Kaya. Auparavant, la majorité d’hommes étaient rastas. Azordi se nou la fami net, mari, fam, zanfan rasta. E sa dimoune bizin respekte sa », lâche le porte-parole de l’association.

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20 h 40. Il fait chaud à Port-Louis. Les grévistes, sont retournés devant l’Hôtel du Gouvernement. Ils sont assis à même le sol pour poursuivre leur grève de la faim.  « Nous ne bougerons pas », insistent-ils.

 

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