Les jeunes Mauriciens sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à la politique, conscients que leurs voix peuvent influencer l’avenir du pays. Dans un contexte où les défis économiques, sociaux et environnementaux se multiplient, cette génération montante revendique le droit de participer activement aux décisions qui façonnent son futur.
Kylaan Veer Ragavoodoo, 19 ans : «La politique a un impact direct sur notre présent et notre futur»
Kylaan Veer Ragavoodoo, un étudiant de 19 ans à l’université de Maurice, est passionné par l’avenir de son pays. Pour lui, la politique ne se limite pas aux débats de l’actualité ; c’est un levier essentiel qui façonne notre société. Convaincu que les jeunes d’aujourd’hui seront les acteurs de demain, il insiste sur l’importance de s’informer et de s’engager dès maintenant. « Les décisions politiques ont un impact direct sur notre quotidien, de nos choix de carrière à nos projets de vie, en passant par notre pouvoir d’achat. »
La politique est, pour lui, un domaine passionnant et dynamique, où chaque décision, chaque réforme, chaque loi a des répercussions concrètes sur nos vies. Il prend l’exemple de l’augmentation du coût de la vie qui conditionne des choix de vie fondamentaux comme celui de fonder une famille ou d’accéder à la propriété. « La politique a un impact direct sur notre présent et notre futur », affirme-t-il.
Cet intérêt pour la politique découle d’une conscience aiguë de la responsabilité citoyenne. Kylaan est convaincu que les jeunes ont un rôle clé à jouer pour façonner l’avenir de leur pays, garantissant un avenir stable et prospère pour eux-mêmes et les générations futures. Il déplore toutefois un manque de conscience et d’engagement politique chez certains de ses pairs. Selon lui, certains jeunes ne comprennent pas l’importance de leur devoir civique, notamment le vote, qui représente un pouvoir fondamental dans une démocratie. « Pour qu’un pays puisse prospérer, la voix de chaque individu doit se faire entendre », insiste-t-il. Il regrette ainsi que certains jeunes négligent leur responsabilité électorale, privant ainsi le pays de perspectives nouvelles et dynamisantes.
Il se dit également préoccupé par les tensions qui peuvent surgir entre partisans de différents partis politiques. Ces divisions peuvent nuire à l’unité nationale et entraver le progrès de notre pays. Kylaan appelle donc à un dialogue constructif et à une culture du respect pour favoriser une politique plus apaisée.
Malgré ces préoccupations, Kylaan reste optimiste quant à l’avenir de Maurice. Il a foi en la résilience de son peuple, comme en témoignent les mobilisations citoyennes lors de la pandémie de COVID-19 et de la crise écologique liée au Wakashio. Ces événements ont montré que les Mauriciens sont capables de faire front commun face aux défis. Il est convaincu que notre pays peut construire un avenir meilleur en misant sur la solidarité et l’unité.
Au niveau des priorités, Kylaan estime que la lutte contre l’inflation aurait dû être au cœur des débats politiques récents. Le coût de la vie exorbitant met à mal le pouvoir d’achat des ménages, les contraignant à faire des choix difficiles. « Des mesures concrètes pour combattre l’inflation auraient un impact direct sur la qualité de vie des Mauriciens », précise-t-il.
Par ailleurs, la protection de l’environnement est une autre priorité qui lui tient à cœur. La préservation de notre écosystème fragile est essentielle, non seulement pour attirer les touristes mais aussi pour assurer un développement durable. Le tourisme étant un pilier de notre économie, il est crucial de mettre en place des politiques environnementales ambitieuses pour protéger notre patrimoine naturel, plaide-t-il.
Rebecca D’Souza, 27 ans : « L’engagement politique des jeunes n’est plus une option, mais une nécessité »
À 27 ans, Rebecca D’Souza est motivée par un désir de changement et l’espoir de voir son pays évoluer vers un futur plus équilibré et indépendant. « L’engagement politique des jeunes n’est plus une option, mais une nécessité pour façonner un avenir qui répond aux défis contemporains du pays », affirme-t-elle. Cette année, elle exercera pour la première fois son droit de vote, car en 2019, elle poursuivait ses études en Inde.
Quelles sont ses priorités pour le pays ? Rebecca plaide pour une revitalisation de l’économie locale et insiste sur la nécessité de renforcer la roupie. Une monnaie nationale forte permettrait non seulement de réduire l’inflation mais aussi de protéger le pouvoir d’achat des Mauriciens. Dans un contexte de mondialisation où notre économie est vulnérable aux fluctuations internationales, une roupie stable favoriserait l’autonomisation économique de Maurice et réduirait notre dépendance aux importations, explique-t-elle.
« Ensuite, l’accès à des produits de base à des prix abordables est une priorité. Il faut réglementer strictement les prix des denrées alimentaires essentielles comme le riz, la farine, le pain, le lait, les légumes et les protéines animales pour garantir que chaque Mauricien puisse se nourrir correctement », souligne-t-elle. Cette mesure permettrait de protéger le pouvoir d’achat des ménages, en particulier les plus vulnérables, face à l’inflation.
Par ailleurs, Rebecca souhaite voir une évolution des mentalités en matière de choix de carrière. Elle plaide pour une valorisation des métiers techniques et professionnels, essentiels au développement économique de notre pays. Elle constate une dépendance excessive sur la main-d’œuvre étrangère dans certains secteurs, alors que de nombreux postes pourraient être pourvus par des Mauriciens. Pour elle, il est nécessaire de sensibiliser les familles et de diversifier les offres d’orientation pour que chaque jeune puisse trouver sa voie.
La sécurité alimentaire est un enjeu majeur pour Rebecca. Elle plaide pour une souveraineté alimentaire accrue à Maurice, c’est-à-dire la capacité à produire localement une grande partie de nos aliments. Notre dépendance excessive aux importations, notamment pour les produits de base essentiels à une alimentation équilibrée, est une source d’inquiétude pour elle. « Une plus grande autonomie alimentaire renforcerait la sécurité nutritionnelle de Maurice, tout en offrant des opportunités de croissance dans le secteur agricole », indique-t-elle.
Meredith Rohan, 24 ans : «Préserver l’intégrité du processus électoral est indispensable»
À seulement 24 ans, Meredith Rohan s’investit déjà activement dans les discussions autour de la politique mauricienne et de l’importance du vote. Pour cette jeune Mauricienne, participer aux élections n’est pas qu’une formalité, mais un devoir civique qu’elle prend très au sérieux. « C’est la deuxième fois que je vais voter aux élections », raconte Meredith, « et je me sens dans l’obligation d’accomplir mon devoir civique, surtout en tant que jeune. »
Elle constate avec regret que de nombreux jeunes semblent désintéressés par le processus électoral, sous-estimant l’impact que leur vote pourrait avoir. Pour Meredith, il est essentiel que les jeunes prennent conscience que leur voix peut faire une différence et influencer l’avenir de Maurice. Ce sentiment d’engagement la motive à se rendre aux urnes et à encourager ses pairs à en faire de même.
Elle espère que le prochain gouvernement sera capable d’apporter des changements positifs. Son souhait principal ? Une baisse du taux de criminalité et le rétablissement de la paix parmi les Mauriciens. Elle croit fermement que la sécurité et la cohésion sociale sont fondamentales pour le bien-être de la population et pour un avenir stable. « Avec un gouvernement qui saura aborder ces enjeux avec sérieux et efficacité, dans l’intérêt de tous les Mauriciens », estime-t-elle.
Malgré son enthousiasme à participer aux élections, Meredith exprime une grande inquiétude : la possibilité de manipulation des résultats électoraux. « Ma crainte, c’est que les résultats soient manipulés », confie-t-elle. Elle s’inquiète des conséquences graves que cela pourrait avoir sur la méritocratie et la démocratie mauriciennes. Pour elle, préserver l’intégrité du processus électoral est indispensable pour maintenir la confiance des citoyens dans le système politique et assurer une gouvernance juste et transparente.
Toutefois, elle est convaincue que Maurice doit revoir ses priorités pour construire un avenir plus prometteur. En tête de liste, elle place l’éducation des jeunes et la diversification des opportunités de carrière. Selon elle, il est crucial d’offrir aux jeunes des options de formation variées pour qu’ils puissent s’épanouir dans des métiers différents et contribuer activement à l’économie.
Elle met également l’accent sur la préservation de l’environnement, estimant que la protection de la nature est essentielle pour le développement durable de Maurice. Enfin, elle souligne l’importance de maintenir un équilibre économique solide pour offrir à tous les Mauriciens des conditions de vie stables et équitables.
Adarsh Jungalee, 20 ans : «La politique est outil fondamental pour façonner une société juste et durable»
À seulement 20 ans, Adarsh Jungalee, élève au Ebène SSS Boys, est déjà un citoyen engagé. Pour lui, la politique, c’est bien plus qu’un jeu de pouvoir : c’est un levier pour bâtir une société plus juste et plus durable. Passionné par les mécanismes de gouvernance et les enjeux qui façonnent notre quotidien comme l’économie, l’éducation, la santé, et l’environnement, il voit en la politique une opportunité de transformation positive et d’inclusion.
Le jeune homme exprime des préoccupations importantes quant à la campagne électorale actuelle. La transparence des engagements des candidats et la faisabilité de leurs promesses sont, pour lui, des aspects cruciaux, en particulier dans des secteurs de première importance comme la santé, l’éducation et l’économie. La corruption et les pratiques douteuses minent la confiance en nos institutions et mettent en péril la stabilité de notre pays. « L’influence de l’argent et le manque d’impartialité des médias risquent de biaiser la représentation équitable et de fausser les décisions politiques », dit-il. Adarsh s’inquiète également des alliances politiques qui, selon lui, peuvent servir des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général.
Malgré ses préoccupations, Adarsh reste optimiste quant à l’avenir de Maurice. Il aspire à une politique plus transparente et plus intègre au cœur des institutions. « J’espère que les engagements des candidats se traduiront par des actions concrètes et viables pour améliorer les secteurs essentiels », confie-t-il. Il espère notamment que des réformes économiques permettront de diversifier l’économie et de créer des emplois de qualité pour les jeunes, leur offrant ainsi de réelles perspectives d’avenir.
La lutte contre la corruption est une autre priorité pour Adarsh. Il réclame des mesures fermes pour sanctionner les responsables de telles pratiques et restaurer la confiance des citoyens dans les institutions. Il est convaincu que l’engagement des jeunes est essentiel pour bâtir un avenir meilleur et il encourage vivement ses pairs à se faire entendre.
Adarsh estime que certaines priorités clés ont été sous-estimées lors de cette campagne. Il plaide en faveur d’une refonte profonde du système éducatif pour le rendre plus adapté aux défis futurs et mieux préparer nos jeunes au marché du travail. Il appelle également à des politiques de santé plus inclusives et plus accessibles, avec un investissement accru pour garantir l’égalité des chances.
Par ailleurs, il considère qu’une économie dynamique et diversifiée est essentielle, portée par l’innovation et la création d’emplois durables. Enfin, il souligne l’urgence de protéger notre environnement et de gérer nos ressources naturelles de manière responsable pour assurer un avenir durable à notre île.
Adarsh conclut en rappelant que la transparence et l’intégrité sont les fondements d’une démocratie solide. Il est convaincu que la confiance des citoyens envers leurs institutions est indispensable pour construire un avenir meilleur pour Maurice.
Parichay Ramen, 24 ans : «La politique devrait être une vocation noble»
Dans un contexte où les jeunes sont de plus en plus interpellés par les enjeux sociaux et économiques, Parichay Ramen, étudiant en ingénierie à l’Université de Maurice et ancien élève du Collège Royal de Curepipe, n’hésite pas à partager ses réflexions pour faire avancer le pays. Inspiré par les figures politiques qui ont marqué l’histoire de Maurice, il aspire à devenir un acteur du changement et à contribuer à faire de l’île un modèle de développement durable et inclusif. « La politique me fascine autant qu’elle me défie », confie Parichay avec enthousiasme.
Pour lui, la politique n’est pas qu’une simple passion, c’est une vocation. Inspiré par le parcours de personnalités emblématiques comme le Dr Navin Ramgoolam et Pravind Jugnauth, il ambitionne de laisser sa marque dans l’arène politique mauricienne. Parichay voit dans la politique un moyen d’apporter des solutions concrètes et pragmatiques aux défis de la société, notamment en s’appuyant sur sa rigueur d’ingénieur : « Mon rêve est de voir une politique qui va au-delà des promesses en l’air et qui se traduit par des actions tangibles pour le bien de tous. »
Parichay ne cache pas son inquiétude face à la campagne électorale. « Ce qui me trouble le plus, c’est l’absence criante d’idées novatrices », explique-t-il. Selon lui, Maurice traverse une crise multidimensionnelle touchant divers secteurs, de l’économie à l’éducation en passant par la sécurité et la santé. Pourtant, il déplore que la campagne se concentre souvent sur des promesses superficielles au lieu de présenter un véritable projet de société. « Les électeurs se laissent parfois séduire par des discours bien emballés, mais il est temps que les citoyens se réveillent et exigent des solutions concrètes et ambitieuses », lance-t-il.
Parichay met ainsi en garde contre une dynamique électorale qui privilégie les « votes d’illusion » au détriment de véritables solutions de long terme. « Si nous continuons ainsi, nous sommes condamnés à reproduire les mêmes erreurs », déclare-t-il. Son rêve ? Que la politique ne soit plus perçue comme un « one-man show » et que chaque membre d’un parti, du chef aux militants, adopte une mentalité de leader.
« La politique devrait être une vocation noble, un métier où l’on porte la confiance de tout un peuple », insiste-t-il tout en souhaitant que Maurice devienne un modèle pour le monde, avec une économie stable, un système de santé performant, une énergie propre et durable, et surtout, un pays libéré de la corruption. « Je rêve d’une île Maurice où nous, les jeunes, participons activement au pouvoir et restons à l’écoute des citoyens, pas seulement en période électorale. »
Pour lui, Maurice a le potentiel de devenir un véritable havre de paix et il croit en une génération prête à concrétiser cette vision. Pour ce jeune homme, certaines priorités sont critiques et auraient dû être au cœur de cette campagne électorale. « La refonte de notre système éducatif est indispensable », insiste-t-il, ajoutant que l’exode des cerveaux résulte en grande partie du manque de perspectives pour les jeunes talents sur l’île. Il évoque également la nécessité de lutter résolument contre la drogue, qu’il considère comme un symptôme d’un mal-être sociétal plus profond lié au manque d’opportunités.
Hans Ansah, 20 ans : «La politique est un moyen puissant pour bâtir un avenir meilleur»
Hans Ansah, Head Boy au Ebène SSS Boys et élève en HSC, incarne une nouvelle génération de Mauriciens passionnés par la politique. En tant qu’ambassadeur de la jeunesse pour le ministère de la Jeunesse et des Sports ainsi que pour EDYCS Epilepsy Mauritius, il est déterminé à défendre les causes qui lui tiennent à cœur, avec la conviction que la politique est un moyen puissant pour bâtir un avenir meilleur.
Convaincu que la politique est un levier pour bâtir un avenir meilleur, il s’inspire de la célèbre citation d’Emma Watson : « Si ce n’est pas maintenant, quand ? Si ce n’est pas nous, qui ? ». Pour Hans, chaque jeune a un rôle essentiel à jouer dans la société. Sa vision de la politique va au-delà de l’intérêt personnel : il aspire à un pays fondé sur l’intégrité, la justice et l’égalité.
Pour Hans, Maurice recèle un potentiel immense. « Nous avons tous les atouts pour devenir une grande nation », affirme-t-il. Mais pour y parvenir, il estime que la société doit renouer avec des valeurs fondamentales, telles que l’unité et la dignité. Il aspire à des dirigeants visionnaires et bienveillants qui sauront guider le pays vers un avenir meilleur. Son rêve est simple : une île Maurice où chaque citoyen puisse vivre dignement dans une société prospère et inclusive, où les opportunités sont à la portée de tous.
Parmi ses priorités, Hans souhaite promouvoir l’égalité des genres et encourager les femmes à s’émanciper en brisant les barrières et en défendant leurs droits. Il est convaincu que l’application équitable des lois est essentielle pour garantir une société juste.
Toutefois, Hans ne cache pas son inquiétude face à la campagne électorale actuelle. Il s’alarme de certaines promesses qui pourraient avoir des conséquences désastreuses pour l’économie du pays. Pour lui, les solutions hâtives et non durables proposées par certains candidats mettent en péril la stabilité financière de la nation. De plus, il observe que certains électeurs semblent prioriser des intérêts à court terme au détriment de la vision à long terme nécessaire au bien-être du pays.
Il est crucial, selon lui, que les citoyens mauriciens adoptent une perspective globale, transcendant les clivages partisans et les intérêts personnels. « Nou bizin pans kouma bann vre Morisien », souligne-t-il, insistant sur l’importance de l’intérêt collectif et de l’unité nationale pour garantir un avenir serein à tous.
Hans nourrit de grands espoirs pour la nation mauricienne. Il rêve d’un pays uni et solidaire, où les divisions religieuses, ethniques et sociales n’existent plus. Il constate avec fierté l’excellence de nos jeunes dans les examens internationaux comme les O-Levels et les A-Levels, mais il regrette que ce potentiel ne soit pas toujours pleinement exploité. Plutôt que de se contenter de solutions à court terme, Hans plaide pour une vision à long terme axée sur l’innovation, la recherche et le développement d’industries durables.
Un autre sujet de préoccupation pour Hans est la dépendance de Maurice aux importations, même pour des produits comme le poisson, alors que le pays possède une vaste zone maritime. Cette situation paradoxale, dit-il, appelle une prise de conscience et des actions concrètes pour valoriser nos ressources locales.
Shaistah Liyah Imambaccus, 22 ans : «À travers le projet Votez Zeness, je souhaite rappeler aux jeunes l’importance de leur voix»
Shaistah Liyah Imambaccus, étudiante en troisième année en BA (Hons) Economics and Law à l’Université de Maurice, se veut être un modèle de jeunesse engagée. Première présidente de l’UoM Women Society et membre active du Council, elle a toujours osé prendre la parole, même dans les moments de silence, quitte à faire face à quelques résistances. Pour elle, l’intérêt pour la politique ne se limite pas à l’instant présent ; c’est une conviction profonde qu’elle souhaite voir se concrétiser par une transformation de la scène politique, afin qu’elle devienne un véritable levier de changement.
Shaistah est convaincue que la politique doit s’orienter vers une approche plus authentique, où les débats et décisions sont centrés sur des enjeux concrets, au service de la population. Son ambition est de contribuer à cette transformation, en redéfinissant le rôle de la politique, afin que celle-ci inspire les jeunes à s’engager activement pour un avenir meilleur. Dans un contexte où les jeunes se désintéressent souvent de la politique, elle espère les encourager à se mobiliser pour apporter des solutions aux défis sociétaux de Maurice.
Ce qui préoccupe profondément Shaistah dans le paysage politique actuel, c’est la banalisation de la démagogie et du dénigrement dès le début de chaque campagne. Elle observe avec consternation la multiplication des attaques personnelles, qui écrasent souvent les débats d’idées. « Pourquoi faut-il en arriver là ? » s’interroge-t-elle. Pour elle, la politique semble souvent se résumer à un jeu de pouvoir où l’on cherche à éliminer ses adversaires plutôt qu’à construire un avenir commun. Elle cite l’exemple de certains pays où, malgré les divergences, les leaders parviennent à dialoguer dans le respect mutuel, et elle appelle de ses vœux un changement de paradigme pour le bien de la démocratie mauricienne.
Par ailleurs, Shaistah s’inquiète du manque de respect envers les femmes dans le débat politique. Ce sexisme ambiant, selon elle, décourage les femmes de s’engager en politique et crée un environnement peu favorable à une véritable égalité des genres. « En méprisant les femmes, on entrave leur participation et on prive la politique de perspectives essentielles », souligne-t-elle, tout en espérant voir un environnement plus inclusif où les femmes puissent s’exprimer librement et contribuer pleinement.
Enfin, elle s’inquiète de la perte de liberté d’expression qui touche les citoyens et les journalistes. Shaistah constate avec préoccupation que toute opinion dissidente est rapidement stigmatisée et réprimée, créant un climat de peur qui étouffe le débat démocratique. « La liberté de la presse, fondement de toute démocratie saine, doit être absolument protégée pour permettre à chacun d’exprimer ses idées librement et sans crainte de représailles », précise-t-elle.
Malgré ses inquiétudes, Shaistah garde foi en la jeunesse mauricienne. Elle est convaincue que cette nouvelle génération, avide de changement et déterminée à remettre en question le statu quo, est capable de propulser le pays vers un avenir meilleur. Elle a eu la chance de côtoyer de jeunes leaders compétents et inspirés, aussi bien au collège qu’à l’université, qui apportent un regard neuf et constructif sur la politique. Pour elle, même si le changement ne se fera pas du jour au lendemain, il est inéluctable grâce à cette génération qui pose les fondations d’une île plus juste et plus prospère.
Dans le cadre de ses engagements, elle a initié le projet « Votez Zeness », une vidéo rassemblant 20 jeunes leaders dans le but d’inspirer sa génération et celles à venir. « À travers Votez Zeness, je souhaite rappeler aux jeunes l’importance de leur voix et de leur engagement pour l’avenir de la nation. Les campagnes électorales sont souvent trop axées sur des promesses populistes qui masquent les véritables enjeux », estime-t-elle.
Anesh Mungur, 17 ans : «Notre génération ne doit plus être des spectateurs passifs»
D’origine mauricienne, Anesh Mungur, 17 ans, étudie actuellement en première année au United World College du Costa Rica. À Le Dimanche/L’Hebdo, il exprime sa profonde inquiétude face à la situation politique actuelle de son pays. Il ne peut s’empêcher de dresser une liste d’attentes vis-à-vis du prochain gouvernement afin de garantir un avenir meilleur aux citoyens mauriciens. Inquiet face à la situation politique actuelle du pays, il dresse une liste d’attentes vis-à-vis du prochain gouvernement afin de garantir un avenir meilleur aux citoyens mauriciens.
S’il fait entendre sa voix, explique-t-il, c’est par conviction profonde. « La situation que traverse notre île est alarmante. L’état de notre paysage politique, de notre démocratie et de notre gouvernance est tout simplement catastrophique. Il n’y a pas lieu d’en débattre », déplore-t-il.
Si vue de l’extérieur, notre île semble paradisiaque, avec ses infrastructures flambant neuves pour le métro, ses centres commerciaux modernes et ses plages magnifiques, il n’empêche que la réalité est bien différente. Fondamentalement, l’âme de notre île traverse une crise profonde, estime-t-il. « Lorsque je consulte les actualités en ligne, je ne peux m’empêcher de me demander : comment en sommes-nous arrivés à une telle situation ? Et surtout, comment se fait-il que nous restions passifs ? »
Face à ce constat amer, Anesh Mungur appelle à l’action. « Nous n’avons plus de temps à perdre à nous plaindre. Il est temps pour notre génération de cesser d’être des spectateurs passifs face aux scandales politiques honteux », insiste-t-il. La jeunesse mauricienne, ajoute-t-il, doit prendre position sur les questions qui concernent l’avenir du pays et faire entendre sa voix de sorte qu’elle soit écoutée.
Ces derniers mois, Anesh Mungur a fait le choix de quitter son île natale pour étudier au Costa Rica, à l’autre bout du monde. Ce « sacrifice » était motivé par un désir profond de développement personnel, mais aussi de servir sa communauté. « En tant que premier Mauricien en dix ans à intégrer ce collège, j’espère ouvrir la voie à d’autres jeunes souhaitant poursuivre des études à l’étranger », souligne-t-il.
L’éducation qu’il y reçoit, il aspire à la mettre au service de l’île Maurice. Selon le jeune étudiant, reconstruire Maurice ne se fera pas par de simples discours, mais par un travail acharné. « Mon parcours, entre mon engagement pour le climat à travers le mouvement ‘Fridays for Future Mauritius’ que j’ai dirigé, et mes études à l’étranger, m’a convaincu qu’il est possible de créer un changement positif. Je souhaite revenir à Maurice plus éduqué et mieux informé pour contribuer à faire de notre île un endroit où il fait bon vivre. »
Pour Anesh Mungur, l’unité est un élément fondamental de l’identité mauricienne. « Notre capacité à nous unir face à l’adversité est une force qui nous a toujours caractérisés », rappelle-t-il. Il évoque avec fierté les moments forts de l’histoire de Maurice : les femmes en sari manifestant pour l’indépendance à Londres en 1965, nos grands-parents marchant au Champ de Mars en 1977 pour l’éducation gratuite, la mobilisation citoyenne de 2020 face à la marée noire du Wakashio… « Cet esprit de solidarité est ancré en nous et nous devons le raviver à chaque occasion. »
Le déversement de pétrole du Wakashio a été un véritable traumatisme pour Maurice. « Cette catastrophe écologique a laissé des cicatrices indélébiles sur notre environnement. » Il se souvient de l’odeur âcre du pétrole et de la mobilisation citoyenne qui s’en est suivie. « J’ai été témoin de la résilience des Mauriciens qui ont fait preuve d’une incroyable ingéniosité pour faire face à cette crise. C’est alors que j’ai compris ce que cela signifie être Mauricien. »
À ceux qui doutent de la possibilité d’un changement positif à Maurice, il répond ceci : « Je fais partie d’une multitude de Mauriciens passionnés et déterminés, jeunes et moins jeunes, qui luttent pour ce qui est juste. Engageons-nous pour un nouveau départ, un nouvel avenir pour notre pays. »
Rakesh Ghurburrun, 29 ans : «Protéger la liberté d’expression est essentiel»
Éducateur agricole de 29 ans, Rakesh Ghurburrun rappelle que l’île Maurice est souvent présentée comme un modèle de démocratie en Afrique, reconnue pour ses transitions pacifiques du pouvoir et ses élections libres et transparentes. « Notre pays a su surmonter de nombreux défis politiques et en est ressorti renforcé », souligne-t-il.
Cependant, comme toute démocratie, Maurice n’est pas à l’abri de tensions. La corruption, le népotisme et la polarisation politique sont autant de menaces qui peuvent éroder nos institutions démocratiques et entraver notre progrès. Pour les renforcer, il est essentiel de promouvoir une bonne gouvernance fondée sur la transparence et la responsabilité. Les fonctionnaires doivent être tenus de rendre des comptes pour leurs actions, estime-t-il.
Il souligne également l’importance de consolider l’indépendance des institutions telles que le pouvoir judiciaire, la Commission électorale et la Commission anticorruption. « Protéger la liberté d’expression et la liberté de la presse et garantir que les médias puissent jouer pleinement leur rôle de garde-fou sont tout aussi essentiels », affirme-t-il.
En tant que jeune, Rakesh Ghurburrun imagine un avenir où l’agriculture serait un secteur dynamique et attractif. « Je souhaite voir une nation où les agriculteurs sont respectés et où l’agriculture est perçue comme une carrière lucrative et gratifiante. » Pour attirer les jeunes vers ce secteur, il propose d’investir dans l’éducation agricole, qui est actuellement limitée au niveau du School Certificate dans les écoles privées et absente des écoles publiques. « Il est regrettable qu’un élève talentueux en agriculture ne puisse pas poursuivre sa passion en raison du manque d’options d’enseignement supérieur dans ce domaine. Cela met en évidence un écart important dans notre système éducatif qui doit être comblé », soutient-il.
Convaincu que c’est en formant une nouvelle génération d’agriculteurs qualifiés que nous pourrons moderniser notre agriculture, il insiste également sur le rôle crucial d’un soutien gouvernemental fort. « J’espère que l’agriculture deviendra un moteur clé de la croissance économique, contribuant à la sécurité alimentaire, à la durabilité environnementale et au développement social de notre pays », exprime-t-il.
En transformant nos produits agricoles en produits finis à forte valeur ajoutée, nous pourrions non seulement générer de nouveaux emplois mais aussi diversifier nos exportations et augmenter nos revenus. La pandémie de COVID-19 a mis en lumière le rôle stratégique de l’agriculture pour notre sécurité alimentaire. « Alors que les chaînes d’approvisionnement mondiales étaient fragilisées et que les restrictions de déplacement paralysaient les importations, de nombreux Mauriciens ont redécouvert le plaisir de cultiver leurs propres aliments. Cette prise de conscience a souligné l’importance de soutenir notre production locale et de réduire notre dépendance aux importations », souligne-t-il.
Comment les nouveaux dirigeants élus peuvent-ils favoriser un environnement plus inclusif en termes d’opportunités d’emploi, d’éducation et de politiques sociales ? Rakesh Ghurburrun, en se concentrant sur le domaine agricole, estime que ce secteur est souvent négligé par les jeunes. « Pour remédier à cela, nous devons plaider pour un investissement accru dans l’éducation agricole, encourager l’auto-apprentissage et l’entrepreneuriat, et exploiter les ressources existantes comme le FAREI et les organisations agricoles locales. En agissant ainsi, nous pourrons donner aux jeunes les moyens de poursuivre leur passion pour l’agriculture et contribuer à un avenir durable pour l’île Maurice », propose-t-il.
Medhavi Pareanen, 31 ans : «Je rêve d’un avenir où les jeunes sont au cœur des décisions…»
Âgée de 31 ans, Medhavi Pareanen, ingénieure DevOps, a observé une mobilisation citoyenne sans précédent durant cette campagne électorale, portée par un désir profond d’amélioration de la société mauricienne. Pour elle, il est temps de mettre en place des réformes ambitieuses et de tracer la voie vers une société plus équitable, transparente et durable, où chaque citoyen puisse contribuer à l’épanouissement du pays.
À Le Dimanche/L’Hebdo, Medhavi Pareanen souligne que, malgré les tensions politiques actuelles, il existe également un élan d’espoir pour plus d’équité et de stabilité dans le pays. Pour y parvenir, elle pense que plusieurs réformes pourraient favoriser la croissance et la stabilité. Elle cite le renforcement des mécanismes de transparence et de lutte contre la corruption afin de restaurer la confiance des citoyens et des investisseurs.
Elle estime aussi qu’il est nécessaire d’adapter le système éducatif pour répondre aux besoins du marché du travail, en mettant l’accent sur la technologie, l’innovation, l’entrepreneuriat et l’éducation durable. « C’est crucial pour préparer les jeunes aux défis de demain », souligne-t-elle.
En matière environnementale, l’ingénieure DevOps prône l’adoption de politiques plus strictes et un soutien à l’économie verte qui renforceraient la résilience face aux changements climatiques. « Un développement économique inclusif, facilitant l’accès aux ressources pour les PME, réduirait les inégalités », ajoute-t-elle.
Selon elle, la modernisation durable des infrastructures en matière de transport, de santé et de numérique améliorerait l’efficacité économique et la qualité de vie des citoyens. « Ces réformes, bien qu’ambitieuses, pourraient instaurer une stabilité et une confiance indispensables pour un développement durable du pays », précise-t-elle.
Comment les nouveaux élus pourraient-ils favoriser un environnement plus inclusif en matière d’opportunités d’emploi, d’éducation et de politiques sociales ? « Ils peuvent le faire en adoptant des politiques qui garantissent un accès équitable à l’emploi, à l’éducation et à des services sociaux justes », répond-elle. Pour cela, elle suggère de renforcer l’égalité des chances à travers des lois sur l’équité salariale, la non-discrimination, et en encourageant la diversité sur le lieu de travail, tout en soutenant les PME pour stimuler l’emploi dans les zones moins privilégiées. Des programmes de formation continue, particulièrement pour les populations marginalisées ou les travailleurs de secteurs en déclin, seraient essentiels pour l’insertion professionnelle, poursuit-elle.
Concernant l’éducation, Medhavi Pareanen insiste sur la nécessité de garantir un accès équitable à une éducation de qualité pour tous, en particulier dans les zones rurales où les inégalités sont plus marquées. Elle souligne l’importance de réduire la fracture numérique en généralisant l’accès à Internet et aux ressources numériques. « Cela permettrait à tous de participer à la société moderne. »
Elle met en évidence un problème récurrent : lorsque l’éducation publique ne répond pas aux besoins des élèves, certaines familles se tournent vers les cours particuliers, accentuant ainsi les inégalités. « Cette situation crée un cercle vicieux : une éducation de qualité inférieure entraîne un ralentissement de l’innovation et de la compétitivité de notre pays », alerte-t-elle.
Selon Medhavi, une main-d’œuvre peu qualifiée limite notre capacité à développer des industries à haute valeur ajoutée et à attirer des investissements étrangers. De plus, un faible niveau d’éducation est souvent corrélé à des taux de chômage élevés, à une hausse de la criminalité et à une augmentation des dépenses de santé. « Le manque de qualification chez les jeunes peut devenir une charge financière pour l’État en termes d’aides sociales et de programmes de réinsertion », fait-elle valoir.
En matière de politiques sociales, la jeune citoyenne plaide pour le renforcement du filet de sécurité sociale. Un accès universel à des soins de santé de qualité, à des logements abordables et à des transports publics efficaces permettrait d’améliorer la qualité de vie de tous les Mauriciens. « En intégrant également des consultations citoyennes, les leaders pourraient mieux adapter les politiques aux besoins réels de la population. ». Medhavi Pareanen est convaincue que, grâce à un engagement à long terme et à une collaboration étroite entre les différents acteurs de la société, il est possible de construire un avenir plus juste et plus prospère pour Maurice.
Et quelles sont ses attentes envers le prochain gouvernement ? En tant que jeune, Medhavi Pareanen souhaite un développement équilibré et inclusif : « Enn sel lepep, en sel nasion... » Selon elle, l’entrepreneuriat doit être encouragé et soutenu, avec moins de bureaucratie et un meilleur accès au financement, à la formation et au mentorat. Cela permettra de stimuler l’innovation et de trouver des solutions durables aux problèmes actuels.
De plus, elle estime qu’il est essentiel de placer la transition écologique au cœur des priorités, en adoptant des politiques qui favorisent la protection de l’environnement et la gestion responsable des ressources naturelles.
En ce qui concerne la diversité culturelle qui fait la richesse de notre pays, elle insiste sur la nécessité de la célébrer et de la valoriser dans un environnement inclusif où chaque individu, quelles que soient ses origines, peut s’épanouir pleinement. Pour elle, l’avenir de Maurice doit être marqué par un développement économique équitable, créant des emplois durables et réduisant les inégalités sociales.
« Je rêve d’un avenir où les jeunes sont au cœur des décisions, dans un environnement qui favorise l’innovation, l’équité et la durabilité », conclut Medhavi Pareanen.
Liyah Madarbukus, 36 ans : «J’imagine une île Maurice où les erreurs du passé ne seront pas répétées»
Liyah Madarbukus, professionnelle du secteur bancaire de 36 ans, est catégorique : un leadership fort et intègre est plus que nécessaire. « Lors de la campagne électorale, les scandales de corruption et de mauvaise gestion ont mis en évidence l’importance d’un leadership éthique. Après les législatives de cette année, j’espère que l’avenir de Maurice sera façonné par des leaders qui valorisent la transparence et la responsabilité, qui ne pensent pas seulement à leurs intérêts personnels, qui refusent la politique de ‘petits copains’ et qui œuvrent pour le bien-être de tous les citoyens », dit-elle. Elle rêve d’un futur où l’honnêteté et la transparence seront exigées à tous les niveaux de la gouvernance.
La jeune femme imagine également une île Maurice plus verte et résiliente. La beauté naturelle de notre île est menacée par des pratiques négligentes et les catastrophes naturelles, observe-t-elle. « Je souhaite un avenir où notre pays devient un modèle de développement durable, en adoptant les énergies renouvelables, en protégeant nos récifs coralliens, nos plages, et en mettant en œuvre des politiques qui garantissent une planète plus saine pour les générations futures », souligne-t-elle.
Sur le plan de l’égalité économique et des opportunités pour tous, Liyah affirme qu’il existe un fossé grandissant entre les riches et les pauvres ainsi qu’une culture de la complaisance. « Le progrès est freiné. Par exemple, après mon HSC, j’ai dû commencer à travailler pour financer mes études supérieures en raison de difficultés financières. Je paie plus d’impôts car je n’ai ni enfant ni hypothèque. Où est ma récompense ? » se demande-t-elle.
Malgré sa promotion au travail après ses études, l’augmentation de salaire a entraîné des impôts plus élevés, sans allègement de ses charges. « Je dois gérer le loyer, les courses, les factures et j’ai même pris un prêt pour une voiture. Où est la reconnaissance pour mes efforts ? » ajoute-t-elle.
Elle confie que la tentation d’abandonner pour un travail plus simple au salaire minimum est bien réelle. « Je me sens punie pour avoir étudié et travaillé dur ! Je ne peux même pas prétendre à une maison de la NHDC en raison de mon revenu mensuel. C’est la réalité de nombreux jeunes professionnels sans héritage immobilier », constate-t-elle.
Elle insiste : l’indépendance économique ne devrait pas dépendre du mariage, de l’héritage ou de l’endettement. Par son expérience, Liyah Madarbukus est convaincue que les jeunes professionnels sont souvent marginalisés dans le pays. « Je veux voir une île Maurice où l’économie ne se contente pas de croître, mais inclut réellement chacun, offrant des opportunités pour tous », souligne-t-elle.
Dans la foulée, elle plaide pour un approfondissement du respect et de la compréhension au sein de notre société multiculturelle. « Je rêve d’une société où les politiciens vont au-delà de la simple tolérance pour instaurer une inclusion véritable, qui renforcera notre peuple et nous unira. » Pour ce faire, elle plaide pour une séparation entre politique et religion. D’ailleurs, pour elle, ceux qui utilisent la religion à des fins politiques devraient être sanctionnés.
Les citoyens, poursuit Liyah, doivent être mieux éduqués sur leurs droits, à commencer par la Constitution. « Pourquoi semble-t-elle réservée à ceux qui prendront la peine de s’y intéresser ? Une société informée est une société capable de faire des choix éclairés. Nous voyons comment les politiciens nous manipulent, comme si nos votes étaient à vendre ! L’éducation est la clé », plaide-t-elle.
Elle estime également que les élections générales devraient être inscrites dans la Constitution et se tenir à des dates fixes, indépendamment du gouvernement en place. « Toutes les inaugurations doivent être terminées avant les élections. Aucun parti ne doit tromper la population. Les partis en lice doivent présenter leur manifeste et après cette date, aucune nouvelle mesure ne doit être annoncée. Je rêve du jour où je pourrai choisir le gouvernement sans subir de violences verbales, numériques ou autres », confie-t-elle.
L’innovation doit-elle être exploitée pour le progrès ? « Le monde évolue rapidement, et nous ne pouvons pas rester immobiles. J’espère voir Maurice embrasser la révolution numérique avec davantage d’initiatives pour la jeunesse, en commençant par les hôpitaux », répond Liyah. Elle déplore le manque de numérisation dans le système hospitalier et s’interroge sur le chaos des rendez-vous où chacun se voit attribuer la même heure. « Il est absurde que tout le monde ait le même créneau. Respectez le temps des gens. »
En ce qui concerne la technologie verte, l’éducation et l’entrepreneuriat, Liyah Madarbukus appelle à saisir les nouvelles opportunités pour positionner Maurice en tant que leader du progrès. « Cela doit être intégré dans nos programmes scolaires. Que l’éducation soit une boussole pour l’avenir », insiste-t-elle.
Finalement, Liyah imagine une île Maurice où les erreurs du passé ne se répètent pas et où des valeurs telles que l’intégrité, la solidarité et la durabilité guideront notre chemin. Elle précise qu’il ne s’agit pas seulement de corriger le système mais de le transformer pour qu’il serve véritablement tous les citoyens, garantissant ainsi un avenir meilleur pour chaque Mauricien. En termes de priorités pour le prochain gouvernement, elle conclut que l’éducation, l’économie, la sécurité et la santé figurent parmi les axes essentiels.
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