Live News

Gaza : la reconstruction devra se faire avec l'Unrwa, juge son dirigeant

Tout effort de reconstruction de Gaza devra compter avec l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), même si elle est accusée par Israël de complicité avec le Hamas, assure jeudi son patron, Philippe Lazzarini, dans un entretien à l'AFP.

Publicité

Créée par l'Assemblée générale de l'ONU en 1949, l'Unrwa gère notamment des centres de santé et des écoles destinés aux réfugiés palestiniens dans les Territoires palestiniens occupés, au Liban, en Syrie et en Jordanie.

"L'Unrwa est présent à Gaza avec 12.000 employés en ce moment. Chaque jour, contre vents et marées, notre personnel continue d'assurer les soins de santé primaires", rapporte Philippe Lazzarini, qui dirige l'agence depuis 2020.

"L'Unrwa est certainement l'organisme qui possède la meilleure expertise et les effectifs les plus solides en matière de soins de santé primaires et d'éducation", poursuit-il.

Sans connaître le détail du nouveau plan américain pour un cessez-le-feu et une reconstruction, annoncé la veille par le conseiller spécial Steve Witkoff, Philippe Lazzarini estime que l'Unrwa "est un atout-clé pour la communauté internationale".

"La chose la plus difficile aujourd'hui est de parvenir à un cessez-le-feu. C'est ce dont nous avons besoin. Après, il y a de nombreux plans sur la table pour consolider un cessez-le feu", dit-il.

Il y a une semaine notamment, l'Assemblée générale de l'ONU a "approuvé la Déclaration de New York, qui trace une feuille de route en vue non seulement d'une reconstruction, mais également d'une future solution à deux États", israélien et palestinien, poursuit Philippe Lazzarini.

Le texte, adopté par 142 voix contre 10 (avec, parmi les contres, Israël et son plus fidèle allié les Etats-Unis), condamne clairement le Hamas et demande qu'il dépose les armes.


- Entraves sur le terrain -

Une source diplomatique a déclaré à l'AFP que le nouveau plan américain prévoyait un cessez-le-feu permanent à Gaza, la libération des otages israéliens détenus dans le territoire palestinien, un retrait israélien ainsi qu'un afflux d'aide humanitaire.

Il propose aussi une nouvelle initiative de gouvernance pour Gaza, excluant le Hamas, selon la même source.

Jeudi matin à la tribune de l'ONU - où il s'exprimait par vidéo après s'être vu refuser un visa par les Etats-Unis - le président palestinien, Mahmoud Abbas, a dit que l'Autorité palestinienne était prête à s'engager et gouverner Gaza, sans le Hamas, au lendemain d'un cessez-le-feu.

"Voilà des engagements importants (...) C'est exactement ce dont nous avons besoin", estime Philippe Lazzarini, qui juge que l'Unrwa peut "aider à renforcer les institutions palestiniennes, notamment dans l'éducation et les soins de santé".

Selon lui, le fait qu'Israël boycotte l'agence onusienne et entrave son action sur le terrain ne la rend pas moins indispensable.

"Nous avons un réservoir de professeurs, et je crois fermement que le jour où nous parvenons à un cessez-le-feu, notre priorité devra être de ramener des centaines de milliers d'enfants dans le système éducatif", dit Philippe Lazzarini.

Il se montre par ailleurs cinglant à l’égard de l'initiative de distribution d’aide à Gaza soutenue par les États-Unis et Israël, la Gaza Humanitarian Foundation, qu'il qualifie de "piège mortel" et d'"abomination".

"Depuis que cette fondation a été mise en place à Gaza (...) la faim a commencé à se propager, au point que nous avons dû déclarer l’état de famine", a-t-il affirmé.

Les autorités israéliennes accusent des employés de l'agence onusienne d'avoir participé aux attaques perpétrées le 7 octobre 2023 par le mouvement palestinien Hamas, à l'origine de la guerre toujours en cours dans la bande de Gaza.


© Agence France-Presse

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !