
- Il égratigne aussi le député Ehsan Juman
Le vent semble tourner pour l’assistant commissaire de police (ACP) Dunraz Gangadin. Ancien chef redouté des unités d’élite (PHQ SST/ SIC/ FCIU) des Casernes centrales sous l’ancien régime, le haut gradé se retrouve aujourd’hui au centre d’une affaire explosive mêlant soupçons de blanchiment d’argent, divulgation illégale de données confidentielles et règlements de comptes internes à la police.
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Hier, mercredi 23 juillet, l’ACP Dunraz Gangadin a déposé une nouvelle déclaration (une Further Statement) au poste de police de Rose-Hill. Il accuse frontalement le bureau du commissaire de police d’avoir orchestré la fuite d’un rapport confidentiel de la Financial Intelligence Unit (FIU) à son sujet. Ce document, acheminé via le Central Criminal Investigation Department (CCID), a été publié sur les réseaux sociaux, mettant au jour des détails sensibles sur ses transactions bancaires… ainsi que celles de ses proches.
Cette fuite survient alors que l’ACP Gangadin affirmait, quelques jours plus tôt, être en possession d’éléments prouvant son arrestation imminente par la Financial Crimes Commission (FCC). Le haut gradé voit dans cette divulgation une tentative délibérée de salir son nom et de nuire à sa réputation, lui qui cumule 41 années de service au sein de la force policière.
Dans sa déposition, l’ACP précise que la fuite ne provient ni de la FCC ni de la Mauritius Revenue Authority (MRA). Il indique coopérer avec la MRA, à laquelle il transmet actuellement les documents requis. Pour lui, cette opération d’exposition publique vise à le fragiliser alors que les autorités fiscales mènent encore leur enquête.
Transactions avalisées
L’ACP Gangadin affirme que les conclusions du rapport de la FIU montrent qu’il a agi de façon honnête dans l’attribution des Reward Money à certains informateurs. Il soutient que les transactions confidentielles avaient toutes été effectuées avec l’aval de la Banque de Maurice, conformément au National State Security and Official Secrets Act. Il a remis une copie de ce rapport à la police, ainsi que des captures d’écran d’une publication du député Ehsan Juman, qui a largement relayé les documents sur les réseaux sociaux.
Le post d’Ehsan Juman, très partagé, fait état de 14 retraits de Rs 1 million chacun, effectués par l’ACP Gangadin entre le 18 octobre et le 7 novembre 2024. Le député s’interroge publiquement : pourquoi des retraits de montants aussi élevés, à un rythme quasi quotidien ? Il pointe également la responsabilité éventuelle des anciens décideurs de l’époque – le ministre des Finances et l’ex-gouverneur de la Banque centrale – et accuse certains hauts responsables de la police d’être eux-mêmes impliqués.

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