François de Grivel dans Le Grand Journal : «Il faut aller vers la valeur ajoutée pour soutenir le salaire minimal»

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Le secteur privé est tout à fait capable de soutenir le coût du salaire minimal, indique l’ancien président de la Mauritius Employers’ Federation. Toutefois, certains acteurs devront monter en gamme.

Le secteur privé ne devrait pas avoir de mal à soutenir les coûts liés au salaire minimal. C’est l’avis émis par François de Grivel, l’ex-président de la Mauritius Employers’ Federation (MEF), sur le plateau de Radio Plus le lundi 8 janvier. Il était l’invité de Gilbert Bablee et de Patrick Hilbert, en compagnie de Beejaye Coomar Appanna, président du National Wage Consultative Council (NWCC) et Herbert Jouan, cadre du ministère du Travail.

« Économiquement parlant, il faut pouvoir supporter la hausse des coûts, a expliqué François de Grivel. On a fait les calculs, certains pourront le faire, pour d’autres ce sera plus difficile. » Toutefois, après négociations, il estime que tous devraient pouvoir s’en sortir, y compris les secteurs manufacturier et touristique. Il a néanmoins averti qu’il faudra passer à une autre étape dans certains secteurs. « Il faut faire en sorte que les entreprises dans le secteur technologique passent à la haute valeur ajoutée pour soutenir le coût salarial. Si l’on s’en tient au bas de gamme, cela restera difficile. » François de Grivel a cité l’exemple de Singapour où deux tiers de l’emploi proviennent d’écoles techniques. « Il faut inculquer aux Mauriciens que la formation technique est noble. »

Beejaye Coomar Appanna a pris le temps d’expliquer la philosophie derrière l’introduction du salaire minimal. « Le premier objectif est d’améliorer la qualité de vie des employés au bas de l’échelle salariale. Deuxièmement, il s’agit de réduire l’écart entre ceux qui sont au bas de l’échelle et ceux qui sont au sommet. C’est une révolution que nous amenons en matière de qualité de vie des gens. » Il a aussi expliqué que cela permettrait de réduire l’écart salarial entre hommes et femmes.

Herbert Jouan a assuré que le ministère du Travail était fin prêt pour le salaire minimal, notamment concernant le paiement de l’allocation à travers la Mauritius Revenue Authority (MRA) pour ramener tous les salaires à un minimum de Rs 9 000. Selon lui, il faudra attendre le salaire de janvier pour déterminer l’allocation à payer à tout un chacun. « Les étrangers auront aussi droit au salaire minimum », tout en indiquant que le paiement des allocations ne serait pas de mise pour ces employés.

Le président de la FDUF en appelle à « l’humanisme » des employeurs 

Désiré Guildhary, président de la Free Democratic Unions Federation (FDUF), lance un appel aux entreprises pour  payer un salaire minimal intégral à leurs employés dès ce mois de janvier.

Comme l’explique le président syndical, «  si sur papier, les salariés sont assurés d’un salaire minimal dès la fin de janvier, dans la pratique, ils n’auront qu’une partie du salaire minimal, étant donné que les  salaires de janvier ont été bouclés à la mi-décembre.  Comme le salaire minimal prend effet à partir du  1er janvier 2018, dépendant de la date où les comptes ont été bouclés, ils auront une partie du salaire de décembre 2017 qui n’est pas sujet au salaire minimal ».
 Dans la pratique, souligne Désiré Guildhary, c’est à partir du mois de février prochain que  les salariés payés au mois pourront jouir de l’intégralité du salaire minimal. D’où son appel aux entreprises pour que la partie du salaire  dû entre la mi et la fin de décembre soit calculée sur le salaire minimal.  Il déclare qu’il est en pourparlers avec certaines entreprises.

«  Certains employeurs m’ont dit qu’ils allaient examiner la question. » Il plaide surtout pour les employés de la zone franche.  « Je sais que ce n’est pas dans la loi, mais je fais appel  à l’humanisme des employeurs. » Il  réclame aussi que cette mesure soit appliquée aux salariés payés à la quinzaine. 

Désiré Guildhary  craint également que le salaire minimal subisse un retard dans  sa mise en pratique  aussi longtemps que le NRB ne travaille pas sur les relativités salariales.   « Je souhaite qu’on travaille le plus vite possible sur les relativités salariales afin que  les relations  industrielles ne soient pas perturbées car il est possible qu’avec le  salaire minimal, un ouvrier reçoit un salaire supérieur à celui de son superviseur. » 

Concernant les agents de sécurité, dont il est le principal négociateur, il  est d'avis, selon ses calculs, que leur salaire de base devrait passer à Rs 12 748 par mois, exclu les dimanches. Il souhaite que le NRB, non seulement calque ses travaux sur le salaire minimal en ce qui concerne les salaires, mais aussi  à  définir les horaires de travail.

 

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