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Formation en ligne en Droits humains - Dis-Moi réussit son pari à Madagascar : séminaire de formation des membres de DIS-MOI Mada

Dis-Moi

Une délégation de DIS-MOI Maurice, emmenée par Ny Honja ONFAT, est allée en mission à Madagascar avec un double objectif : clôturer le projet australien du DAP (Direct Aid Programme) qui consistait à former 35 jeunes Malgaches dans un projet en ligne d’éducation aux droits humains, mais aussi à partir de cette base, de structurer DIS-MOI Madagascar avec la constitution d’un Comité exécutif autour de Rado Rakotosamimanana, membre fondateur et Directeur de DIS-MOI Madagascar.

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Parmi les personnes invitées au séminaire, notons la participation officielle de Volahery Andriamanantenasoa, spécialiste de programme de la Haute Commission des droits de l’homme de Madagascar. Elle a d’emblée félicité DIS-MOI pour son travail en favesur des droits humains dans la région Sud ouest de l’océan Indien et a salué la création de DIS-MOI Madagascar. Elle s’est appesantie sur les possibilités de collaboration entre la Haute Commission et Droits Humains Ocean indien.

Madame Andriamanantenasoa a aussi parlé des expériences d’éducation aux droits humains dans les collèges de Madagascar. Elle a réaffirmé l’importance de consolider la culture des droits humains dans la Grande Île pour consolider la démocratie.

Béatrice Mahasy, spécialiste de programme aux bonnes Gouvernances de l’Organisation Internationale de la Francophonie, s’est félicitée que les cours en ligne (en droits humains) aient été conçus en français, tout en assurant que la Francophonie promeut aussi le multiculturalisme. Elle a également promis son soutien à l’OING DIS-MOI, car centrer son action autour des questions essentielles des droits humains va dans le sens du progrès humain.

Auparavant, Rado Rakotosamimanana avait salué le fait que c’est la jeune génération sensible aux enjeux écologiques et aux droits humains qui amènera le changement dans le pays et la région océan Indien.


Cédric Harison,18 ans, étudiant en 1ere année des communication anglais-allemand

cedricJe pense que cette formation de droits humains en ligne est cruciale pour tout jeune qui veut s’ancrer résolument dans un système qui régit les droits. Grâce à cette formation, j’ai aussi rencontré des jeunes ayant la même vision du monde que moi. Ces jeunes malgaches cherchent à s’engager et sont convaincus que l’avenir de Madagascar passe aussi par la société civile et non seulement par la classe politique.

Je veux contribuer, concrètement, au développement de mon pays à travers cet engagement. Cela passera peut être par la création d’un club DIS-MOI au sein de mon université.


Diavolane Andriamahazaka,19 ans, Université d’Antananarivo, Études de Paléontologie

diavolaneD’abord, je dois dire que je viens d’un lieu qui est situé à 500 km de la capitale Tana,  même si pour mes études je loge dans la grande ville. Évidemment, le discours des droits humains est très loin de ce que vivent mes parents et mon entourage. Quand j’ai entendu dire qu’il y avait cette formation en ligne, cela m’a tout de suite intéressé. Je pense qu’en 2019, on ne peut être un citoyen responsable si on ne comprend pas toute la structure des droits humains. Il nous faut comprendre pour pouvoir agir, et connaître notre place dans le monde. Je suis convaincue que cette formation sera un outil inestimable dans ma formation en tant que femme et en tant que citoyenne malgache.


Benji Rakotoson de DIS-MOI : «À Madagascar on cultive la pauvreté, aussi bien que la vanille»

benjiBenji Rakotoson, dit Rasta, est responsable de la toute nouvelle Commission des droits économiques, sociaux et culturels de DIS-MOI Madagascar. Citoyen engagé, il a toujours été méfiant par rapport à la politique malgache et aux différents gouvernements qui « n’ont rien fait pour leur peuple », affirme-t-il. Il a, par contre, été très intéressé par Amnesty International et maintenant DIS-MOI.

Salut Benji. Pouvez-vous vous présenter d’abord pour les lecteurs du Defi Media ?
Je suis Benji Rakotoson, guide touristique, marié et père d’une fille de 11 ans, que j’adore, ainsi que d’un fils de deux ans.Je vis au sein de la communauté Mandrosek à Antananarivo et l’on peut dire que c’est une des multiples poches de pauvreté de cette grande ville.

Comment avez-vous atterri à DIS-MOI?
Je pense que j’ai été depuis toujours intéressé par mes droits en tant que citoyen (malgache), mais sans mettre le terme ‘droits humains’ autour de cet intérêt. Et puis, il y a dix ans, un client que je promenais en ville, Lindley Couronne, discutait avec moi de la politique malgache. Il était le directeur d’Amnesty international à Maurice et il était venu en mission d’un mois à Madagascar. Cette rencontre a été le déclic. Nous avons passé des heures à discuter, je suis devenu membre d’Amnesty. À un certain moment, il organisait un forum sur l’extrême pauvreté et il m’a invité à y participer. Cela a été une très enrichissante et passionnante expérience.
Donc, quand DIS-MOI commence à s’implanter à Madagascar, il est naturel que je m’y intéresse autant.

Donc vous ne venez de nulle part et vous avez été formé et par Amnesty et maintenant par DIS-MOI. Pourquoi cet intérêt pour la Commission des droits économiques, sociaux et culturels de cette nouvelle ONG malgache?
Que sont les droits économiques, sociaux et culturels? C’est l’accès à la santé, l’éducation, l’eau potable, l’électricité, le droit au logement, à la nourriture, bref à tout ce qu’un être humain a besoin pour vivre une vie digne. Lorsqu’on ne jouit pas de ces droits minimaux, on vit dans la pauvreté ou l’extrême pauvreté. Le protocole international relatif aux droits économiques sociaux et culturels promulgués par le Nations Unies en 1966 est un instrument fondamental dans notre lutte.

Pourquoi est-ce si important pour Madagascar?
Parce que l’État malgache a ratifié ce pacte. Et ce faisant, il s’est engagé à donner « progressivement » aux citoyens malgaches ces droits basiques. Or, que voyons-nous? Que les gouvernements successifs de Madagascar ont cultivé la pauvreté comme on cultive la vanille! Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 80 % de la population malgache vivent dans une pauvreté abjecte ; 10 pour cent ont accès à l’eau potable ; 15 pour cent à l’électricité ! Nos politiciens devraient avoir honte de ce qu’ils ont construit ou plutôt de ce qu’ils n’ont pas fait de basique dans ce pays !

Et quelle sera la priorité de votre commission ?
D’abord sensibiliser ma communauté. Je serai la voix des sans-voix ainsi que les membres de ma commission. Il faudra, avec le temps que les gens réalisent, comme le disait le Mahatma Gandhi que « la pire des violences, c’est la pauvreté ».


La délégation DIS-MOI a une rencontre très intéressante avec Sylvain Urfer, au siège du Sefafi, observatoire de la vie publique de Madagascar. M. Urfer a promis à DIS-MOI sa collaboration et nous a surtout fasciné par sa vaste connaissance de la société malgache.

DIS-Moi a aussi eu une rencontre très utile avec Omar Kalameu, conseiller aux droits humains au bureau de la Haute Commission. Notons aussi la visite de courtoisie que la délégation a rendu à l’ambassadeur Macky  Sall qui préside la destinée de la Francophonie dans l’océan Indien.

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