
Sam Lauthan, qui est à la tête de la nouvelle agence de lutte contre la drogue, veut entamer un inventaire des structures existantes avant toute réforme. Alors que des recommandations du rapport Lam Shang Leen demeurent en suspens, l’analyse des mesures passées devient essentielle pour comprendre ce qui a fonctionné et ce qui a échoué, afin d’adapter les stratégies.
Publicité
«Pourquoi certaines mesures n’ont-elles pas été implémentées ? » C’est l’une des questions que pose Sam Lauthan, qui sera à la tête de la nouvelle agence en charge de la lutte contre la drogue, en particulier contre la drogue synthétique qui fait des ravages. Celui qui mène un combat sans relâche contre ce fléau depuis des années souligne la nécessité de commencer par un état des lieux précis des actions entreprises et des difficultés rencontrées par les organismes impliqués avant de mettre en place toute réforme.
S’il insiste sur la nécessité de faire un inventaire exhaustif des structures existantes, c’est parce qu’il estime que ce diagnostic permettra de comprendre les faiblesses du système et d’adapter les stratégies en fonction des réalités de terrain. La « Dream Team » de cette nouvelle agence nationale, sous la direction de Sam Lauthan, dressera donc un inventaire complet des structures existantes. Ce n’est qu’après cette phase d’analyse approfondie que les réformes nécessaires pourront être mises en place.
Plusieurs recommandations du rapport de la commission d’enquête présidée par l’ancien juge Paul Lam Shang Leen restent en suspens depuis des années. « Le rapport a été déposé en 2018. Or, nous sommes en 2025. Il est crucial d’examiner la situation de manière exhaustive et d’adapter nos stratégies », fait ressortir Sam Lauthan. Parmi celles-ci, l’interdiction pour des avocats d’une même étude de défendre plusieurs accusés dans une même affaire, une mesure visant à éviter les conflits d’intérêts, mais qui peine encore à se concrétiser.
Autre recommandation restée sans effet : la création d’un « Drug Court ». Un projet jugé obsolète parce que 75 % des infractions recensées concernent la possession et la consommation, des délits déjà pris en charge par le Drug Users Administrative Panel (DUAP) créé l’année dernière. De plus, la proposition de la commission d’enquête sur la drogue de nommer un « Drug Court Manager » n’a plus de pertinence, le DUAP assurant déjà partiellement cette fonction.
Enfin, la mise en place d’une grille tarifaire pour les honoraires des avocats, bien qu’issue du rapport, a soulevé une levée de boucliers au sein de la profession, la considérant incompatible avec le principe d’une
« profession libérale ». Cette proposition est donc restée au point mort.
La recommandation de reconvertir la prison de Petit-Verger en un « National Treatment Centre » a, quant à elle, été rejetée par le ministère de la Santé, qui considère que le nombre de centres de traitement actuellement disponibles est suffisant.
Hector Tuyau : « Je m’attends à ce que toutes les recommandations de la commission soient appliquées »
Hector Tuyau, ancien assistant surintendant de police et ancien enquêteur en chef pour la commission d’enquête sur la drogue, appelle une nouvelle fois à la mise en œuvre intégrale des mesures préconisées dans le rapport Lam Shang Leen : « Je m’attends à ce que toutes les recommandations de la commission soient appliquées. Ce rapport a nécessité trois ans de travail acharné. C’est ainsi que nous devons mener le combat. »
Il souligne que ces recommandations sont pleinement réalisables et que leur mise en place pourrait marquer un tournant dans la lutte contre la drogue. Parmi les principales propositions, Hector Tuyau évoque la nécessité de démanteler l’Anti-Drug and Smuggling Unit et de relancer le débat sur la dépénalisation du cannabis, un sujet qu’il juge crucial pour freiner le trafic et contrer la propagation de la drogue synthétique dans notre société.

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !