Les quotas sucriers au sein de l’Union européenne (UE) seront supprimés à partir du 1er octobre 2017. Déjà, c’est l’inquiétude qui règne dans le secteur. Est-ce la fin d’une épopée ou le début d’une nouvelle aventure parsemée d’innovation, de création et de diversification pour un secteur qui contribue moins de 1 % au Produit intérieur brut (PIB) ?
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L'industrie cannière mauricienne passe par des moments difficiles et la fin des quotas n'arrange en rien les choses.
Les quotas sucriers européens seront abolis le 1er octobre. Les acteurs locaux de l’industrie sucrière s’agitent. À Maurice, le Mauritius Sugar Syndicate (MSS) a commencé par recruter un expert étranger, Laurent Courteille, qui aidera les sucriers à négocier un meilleur prix auprès des compagnies étrangères. De son côté, le gouvernement travaille sur des mesures pour soutenir le secteur. Mais pourquoi abolir le quota ? En effet, l’UE est obligée de s’adapter aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Celle-ci exige de plus en plus la suppression des quotas, des prix garantis et des aides publiques car le libre-échange doit prévaloir et le cours mondial doit servir de prix de référence.
À noter que Maurice a subi le premier choc sucrier, en 2006, quand l’UE avait baissé le prix du sucre de 36 %. En retour, l’UE a essayé de nous venir en aide à travers divers programmes de développement et de financement. L’objectif des autorités concernées est de produire 400 000 tonnes par an de sucre afin de soutenir les secteurs dérivés de la canne, notamment la bagasse, la mélasse, la vinasse ou encore le bioéthanol.
À noter que la bagasse génère 350 GWh d’énergie, nous faisant économiser l’importation de 200,000 tonnes de charbon ou 80,000 tonnes d’huile lourde.
En effet, c’est la forte valeur ajoutée qui a jusqu’ici sauvé cette industrie qui fait constamment face aux défis majeurs. Maurice exporte principalement du sucre raffiné et les sucres spéciaux, destinés à la consommation directe. Par contre, les groupes sucriers à Maurice ont depuis longtemps diversifié leurs activités, étant de plus présents dans l’immobilier.
Les producteurs du sucre
Il y a 102 producteurs de sucre à travers le monde. Parmi, 8 cultivent la canne à sucre et betterave sucrière, 30 cultivent uniquement de la betterave sucrière et
64 cultivent uniquement de la canne à sucre. Parmi les grands producteurs de sucre dans le monde, outre l’Europe, il y a le Brésil, l’Inde, la Thaïlande, la Chine, les États-Unis, le Mexique, l’Australie, le Pakistan et la Russie.
Les importateurs du sucre
Les principaux importateurs du sucre sont l’Union européenne, les États-Unis, la Russie, les Émirats Arabes Unis, l’Inde, l’Indonésie, l’Iran, la Corée du Sud, le Japon, la Malaisie, le Canada et la Chine. Ces pays sont des clients potentiels pour notre sucre.
Le sucre en Afrique
L’Afrique ne produit pas la moitié de sa consommation. Avec l’Égypte, le Nigeria est un des plus gros importateurs du continent. Mais avec un pouvoir d’achat en diminution et des prix mondiaux en hausse, le géant ouest-africain se met à investir sérieusement dans la production locale de canne à sucre. Maurice peut jouer un rôle important dans le secteur sucre en Afrique. Nous pouvons non seulement vendre notre sucre mais également notre expertise et aussi aider à développer l’industrie sucrière, ou plutôt cannière, dans les pays africains. D’ailleurs, des groupes sucriers locaux se sont déjà implantés en Afrique.
Le Protocole Sucre
Le Protocole Sucre est un élément caractéristique de la politique européenne vis-à-vis des pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) depuis 1975. Le Protocole, qui était annexé à la première Convention de Lomé, accordait à certains pays du groupe ACP, dont Maurice, des conditions préférentielles, non réciproques, pour les exportations de sucre. Ces conditions avaient été maintenues dans les Conventions de Lomé ultérieures et dans l’Accord de Cotonou. En vertu du Protocole, la Communauté européenne s’engageait à importer des quantités spécifiques de sucre de canne (non raffiné ou blanc) en franchise de droit de ces pays, qu’ils s’engageaient en retour à livrer.
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C'est le nombre en hectares, au 30 juin 2017, de la superficie de récolte de canne à sucre, produisant environ 197,192 tonnes de canne et 16,454 tonnes de sucre. Le taux d’extractions en juin dernier était de 8,34 % alors qu’en juin 2016 c’était 8,63 %. Il est estimé que la production sucrière, en 2017, sera de 350,000 tonnes, représentant une baisse de 9,4 % par rapport à 2016. En 2016, nous avons récolté 3, 798,448 tonnes de cannes et produit 386,277 tonnes de sucre.Le secteur sucre a contribué 0,8 % au Produit Intérieur Brut en 2016.
Mieux comprendre le marché européen
L’Union européenne (UE) est le plus gros producteur mondial de sucre de betterave et est aussi le principal importateur de sucre de canne brut destiné au raffinage. Le marché du sucre européen est régulé par divers instruments : des quotas de production, la fixation d’un prix au minimum pour la betterave et des mécanismes commerciaux. Avec la fin des quotas, la compétition deviendra plus féroce au sein de l’UE, elle-même entre les États membres, ce qui aura une incidence certaine sur le prix.
Certains des membres ont un avantage comparatif sur la production du sucre de betterave et ils peuvent produire à moindre coût, donc, à grande échelle, ils peuvent vendre à meilleur marché. Si les acheteurs obtiennent un bon deal chez eux, ils n’auront aucune incitation à importer du sucre des autres pays, comme Maurice par exemple. L’UE importe principalement du sucre de canne à raffiner, en provenance des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) et des pays les moins avancés (PMA), qui bénéficient d'un accès au marché européen hors quota et en franchise de droits.
À noter que l'UE produit environ 50 % du sucre de betterave consommé dans le monde, ce qui en fait le premier producteur mondial. Toutefois, le sucre de betterave ne représente que
20 % de la production mondiale de sucre. Le reste est issu de la canne à sucre.
Les betteraves sucrières sont cultivées essentiellement dans le Nord de l'Europe, là où le climat est le mieux adapté. Les régions productrices les plus compétitives sont le Nord de la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Pologne. L'UE possède également un important secteur de raffinage du sucre de canne brut importé.
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