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Fièvre aphteuse : au coeur de l’exercice de vaccination

La campagne de vaccination des animaux contre la fièvre aphteuse a débuté dimanche dernier. Le Dimanche/L’Hebdo a suivi une équipe de vétérinaires dans la région de Port-Louis. Reportage…

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Pas moins de 20,000 doses du vaccin ont été obtenues du Botswana Vaccine Institute, soit 10,000 pour Maurice et les 10,000 autres pour Rodrigues. Dans un premier temps, ce sont principalement les cheptels bovins et caprins, les plus affectés par cette épizootie, qui sont ciblés. Plusieurs unités du département de vétérinaire du ministère de l’Agro-industrie sillonnent l’île pour administrer les doses du vaccin en commençant par les fermes les plus éloignées des foyers d’infection. L’exercice a débuté à 11h30. Trois véhicules du département de vétérinaire, avec à la tête le Dr Rajah Beeharry, quittent la Veterinary Division d’Abercrombie pour Bois Marchand.

2 400 animaux vaccinés

A vendredi, pas moins de 2 400 animaux comprenant des bœufs, cabris et moutons ont été vaccinés par le Service des vétérinaires du ministère de l’Agro-industrie. Ce dernier est soutenu par des vétérinaires du privé. A ce jour, les foyers d’infection à Vallée des Prêtre/Résidence La Cure et Vallée Pitot ont été complètement couverts. Les vétérinaires se sont aussi rendus à Belle-Mare, Salazie, Nouvelle Decouverte, Triolet, Goodlands, Terre-Rouge, Pailles, Highlands, Le Bouchon. Parallèlement, des officiers du ministère de l’Agro-industrie travaillent en ce moment sur le montant à être versé aux éleveurs dont les animaux ont été abattus. Un exercice qui sera bouclé d’ici mercredi.

Qurbani

Par ailleurs, les Mauriciens de foi musulmane résidant Vallée des Prêtres, Résidence La Cure et Vallée Pitot pourront procéder à l'abattage de leurs animaux chez eux durant la fête Eid-ul-Adha. Ils auront toutefois à s'assurer que cet exercice se déroule dans les meilleures conditions.


Étape 1

Fièvre aphteuse

Aussitôt arrivés à la première ferme, les officiers sortent leurs équipements et enfilent leur combinaison. « Il est très important de porter les ‘disposable gown’, les ‘headgear’ les ‘shoe covers’, des gants et des masques jetables de sorte à empêcher la prolifération de l’épizootie d’un endroit à un autre, d’autant plus que mon équipe travaille dans la périphérie de quatre kilomètres entourant le foyer d’infection se trouvant à Vallée-des-Prêtres et Cité la Cure », déclare le Dr Beeharry.

Étape 2

Fièvre aphteuse

En sus des équipements de protection, les officiers disposent aussi d’un kit, comprenant des seringues, des applicateurs pour le marquage auriculaire (Ear Tags), une glacière dans laquelle sont préservées des fioles contenant le vaccin, un désinfectant liquide pour les chaussures, une huile lubrifiante pour les tags et un ‘seringue disposable’.

Étape 3

Fièvre aphteuse

Avant de pénétrer dans une ferme, les chaussures de chaque officier sont aspergées d’un produit désinfectant.

Étape 4

Fièvre aphteuse

Une fois à l’intérieur, les animaux sont un à un immobilisés pendant qu’un officier prépare les seringues : 2 ml pour les bovins et 1 ml pour les boucs et moutons, comme prescrit sur la fiole.

Étape 5

Fièvre aphteuse

S’en suit l’opération de vaccination. C’est le Dr Rajah Beeharry ou l’un de ses assistants qui s’en charge. Si pour les boucs et les moutons la tâche est relativement facile, ces derniers pouvant être immobilisés avec sans trop de difficulté, l’exercice s’annonce toutefois plus musclé avec les bœufs et les taureaux où la prudence est de mise, surtout pour la sécurité des officiers. Le vaccin est administré sous la peau.

Étape 6

Une fois la vaccination terminée, vient ensuite l’exercice le plus délicat et dangereux. Il s’agit du marquage auriculaire qui consiste à insérer un tag sur les oreilles des animaux vaccinés. Un exercice visiblement assez pénible pour les animaux, ces derniers poussant des cris lors de l’opération. Une tâche cependant « très importante pour la traçabilité », à en croire le Dr Rajah Beeharry, car dans 21 jours les officiers vont devoir effectuer « un rappel » en administrant une deuxième dose du vaccin à ces animaux.

Étape 7

Fièvre aphteuse

Un officier se charge ensuite de répertorier tous les animaux vaccinés et tagués sur un formulaire en y inscrivant le numéro, unique pour chaque animal, présent sur le tag.

Étape 8

Fièvre aphteuse

À la sortie, les chaussures des officiers sont à nouveau aspergées du produit désinfectant.


La COI mobilise 10 vétérinaires malgaches

La Commission de l’océan Indien (COI) aidera Maurice à combattre la fièvre aphteuse. Elle a pris en charge la mobilisation de 10 vétérinaires malgaches pour appuyer les équipes mauriciennes de vaccination. Sans compter qu’elle a fourni 20 000 doses de vaccins d’une valeur de 34 000 euros (Rs 1,6 million), importés du Botswana, et 19 000 bagues de marquage permettant d’identifier les bêtes vaccinées, importées de France pour 4 000 euros.

Les 20 000 doses seront utilisées dans la campagne de vaccination à laquelle l’Unité de Veille sanitaire de la COI (UVS-COI) participe déjà activement. Cet appui conséquent de la COI au gouvernement mauricien est rendu possible grâce au soutien de l’Agence française de développement (AFD), bailleur du projet Veille sanitaire de la COI qui collabore étroitement avec le ministère de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire. « C’est là un exemple concret de l’utilité de notre coopération régionale. Notre réseau SEGA (Surveillance épidémiologique et Gestion des alertes), coordonné par l’UVS-COI, assure une veille constante tant en santé humaine qu’en santé animale. Il soutient efficacement les pays membres face aux risques et crises épidémiques », souligne Madi Hamada, secrétaire général de la COI.

En sus de ce soutien,la COI a également :

  • envoyé une équipe d’investigation à Rodrigues du 30 juillet au 4 août, comprenant l’expert vétérinaire de l’UVS-COI et deux vétérinaires mauriciens;
  • pris en charge l’envoi de prélèvements au laboratoire de référence de l’ANSES en France qui a identifié le type de virus de la fièvre aphteuse responsable de l’épidémie ;
  • fourni l’expertise technique permanente de deux vétérinaires épidémiologistes auprès de la direction des services vétérinaires ;
  • assuré la liaison avec les producteurs de vaccins, Mérial en France et sa filiale dans la région, le Botswana Vaccine Institute ;
  • acheté 500 tenues de protection individuelle en provenance de La Réunion ;
  • mobilisé le réseau SEGA pour l’échange d’information au niveau régional et ainsi prévenir les risques éventuels de propagation.
 

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