
Marina Defoix, Widaad Toomun, Varsharanee Doolooa et Pamela Patten. Quatre mères, quatre parcours d’exception, quatre sources d’inspiration. À travers le sport, l’humour, la musique ou la communication, ces femmes ont transmis bien plus qu’une passion à leurs enfants : une force, des valeurs, une vocation. Hillary, Humaid, Vaidehi et Sabrina racontent avec fierté et tendresse comment leurs mères ont marqué leur vie, sur scène, sur le terrain ou derrière un micro.
Varsharanee et Vaidehi Doolooa : Une passion en harmonie

Le 8 mars dernier, le Caudan Arts Centre a vibré au son des mélodies bollywoodiennes lors du concert « Hommage aux Bollywood Legends », signé Varsharanee Bissessur Doolooa. Deux heures de pur bonheur musical, où les classiques, semi-classiques, pop, ghazals et les hits d’Arijit Singh et Shreya Ghoshal ont transporté un public conquis à travers les époques.
La musique, Varsharanee – Senior Lecturer au Mahatma Gandhi Institute – l’a dans le sang. Transmise par ses propres parents, elle perpétue aujourd’hui cette passion à travers sa fille, Vaidehi Doolooa. Âgée de 17 ans, cette dernière a d’ailleurs rejoint sa mère sur scène lors de ce concert, pour la toute première fois. « J’étais très stressée, mais j’attendais tellement ce moment avec impatience que j’ai pris beaucoup de plaisir à chanter. En outre, la présence rassurante de maman à mes côtés m’a beaucoup aidée », confie-t-elle.
Si le talent de la jeune fille semble naturel, il est aussi le fruit d’un environnement musical constant. « J’ai grandi avec la musique, baignée dans les répétitions et les prestations de ma mère. Je l’admire énormément. C’est une femme forte, passionnée et déterminée », poursuit-elle.
Toutefois, leur complicité va bien au-delà des prestations scéniques. Pour elles, la musique est un lien affectif puissant, nourri au quotidien. « Cette passion que nous partageons ne se limite pas aux moments où l’on chante ensemble. C’est aussi quand on écoute nos chansons préférées ou lorsqu’on échange sur les artistes qui nous inspirent. Ce sont des instants précieux qui renforcent notre relation », explique Vaidehi.
Sabrina et Pamela Patten : Quand la voix d’une mère devient la lumière d’une fille

Animatrice emblématique comptant près de 50 ans de carrière dans l’audiovisuel et la radiophonie, Pamela Patten a marqué des générations de Mauriciens par sa voix chaleureuse et son authenticité. Aujourd’hui, c’est aux côtés de sa fille Sabrina Patten qu’elle partage une passion commune : celle de la communication et de l’art de toucher les cœurs.
« Nous partageons une passion profonde pour la communication. Elle, avec sa voix emblématique qui a bercé l’île pendant des décennies, et moi, avec mon approche plus libre, intuitive et émotionnelle. Toutes deux, nous avons toujours cherché à créer du lien, à raconter des histoires et à éveiller les consciences », confie Sabrina Patten.
Plongée très jeune dans l’univers des médias, Sabrina a grandi entre micros, scripts et plateaux d’enregistrement. « Je me souviens des studios, des voix, des silences… Mais plus encore, c’est l’émotion que ma mère transmettait à travers son travail qui m’a marquée. Elle m’a appris qu’un mot bien placé, un regard, une pause peuvent résonner profondément. C’est ainsi que j’ai naturellement développé mon propre langage, plus bohème peut-être, mais toujours animé par cette même envie de connexion sincère », indique-t-elle.
Pour Sabrina, sa mère a été bien plus qu’un modèle : un guide et une source constante d’inspiration. « Elle a été mon phare, ma muse, mon ancrage. Son parcours, jalonné de défis, de combats et de victoires, m’a montré qu’on peut tracer sa propre voie sans jamais trahir ses valeurs. Elle m’a poussée à explorer, à créer, à m’exprimer sans crainte du regard des autres. Grâce à elle, j’ai compris que la créativité est un acte d’amour et de liberté », ajoute-t-elle.
Et même après des décennies de carrière, Pamela Patten continue d’inspirer par son engagement et sa capacité à se réinventer. « Elle incarne la force tranquille, la sagesse joyeuse, l’élégance de l’âme. Elle ne cesse d’apprendre, de transmettre, de rayonner », fait ressortir Sabrina.
Les souvenirs qui nourrissent cette relation mère-fille sont aussi simples que profonds : des balades complices, des discussions intimes, des éclats de rire inoubliables. « Chaque moment partagé avec elle est empreint de tendresse. Elle m’a toujours laissée libre d’être moi-même, tout en étant présente, discrète, mais rassurante. Ma mère, c’est une étoile qui éclaire sans aveugler, une mélodie douce qui habite mon cœur. »
À l’occasion de la fête des Mères, Sabrina rend hommage à celle qui lui a transmis bien plus qu’un métier : une manière d’être au monde. « Aujourd’hui, je célèbre non seulement la femme exceptionnelle qu’elle est, mais aussi tout l’héritage d’amour, de lumière et de liberté qu’elle m’a offert », dit-elle.
Hillary et Marina Defoix : « Ma mère, mon modèle sur le terrain et dans la vie »

Marina Defoix, figure bien connue du judo mauricien, a marqué les esprits en remportant des médailles aux Jeux des Îles. Cependant, son parcours ne s’est pas arrêté aux tatamis. Avec la même détermination, elle s’est ensuite tournée vers le football féminin, un terrain où elle a su, là aussi, faire sa marque. Son engagement dans le sport a naturellement inspiré ses deux filles, qui ont grandi en la regardant concilier rigueur et passion.
Sophie et Hilary ont, elles aussi, enfilé les crampons. Si l’aînée, Sophie, a fini par s’éloigner des terrains pour explorer d’autres horizons, la cadette, Hilary, perpétue l’héritage sportif familial avec fierté. Âgée de 20 ans, Hilary évolue actuellement au sein de l’Association Sportive de Quatre-Bornes et fait aussi partie de la Liverpool Football Club International Academy Mauritius.
« Quand j’étais petite, je voyais ma maman partir à ses entraînements. J’avais toujours envie de l’accompagner. Puis elle a rejoint une équipe de foot, et il nous est même arrivé de jouer côte à côte lors d’un match. C’était sensationnel », confie Hilary Defoix. Cependant, pour cette dernière, cette passion commune dépasse le cadre du terrain.
« Partager la même passion que ma mère, c’est bien plus qu’un héritage. C’est une façon de grandir ensemble, de se comprendre sans mots et de tisser une complicité que rien ne peut briser. Grâce à elle, j’ai appris à croire en moi. On échange nos idées, on se soutient dans les moments de doute, et on célèbre chaque petite victoire ensemble. C’est une relation qui va au-delà du lien mère-fille : c’est un véritable partenariat de cœur », dit-elle.
Hilary Defoix ne cache pas son admiration pour celle qui l’a guidée depuis l’enfance. Elle confie : « Ma maman est mon inspiration. Elle a toujours imposé le respect par son parcours. Elle est forte, elle marche la tête haute, et c’est un véritable modèle pour moi ».
Humaid Goolamhossen et Widaad Toomun : Quand l’humour devient un lien mère-fils

Widaad Toomun a le don de faire rire. Membre de la célèbre troupe Komiko, elle manie l’art de l’humour avec finesse depuis de nombreuses années. Comédienne accomplie, elle s’est illustrée aussi bien sur scène que dans plusieurs courts et longs métrages. Sa passion, elle la vit pleinement et la transmet.
Son fils, Humaid Goolamhossen, n’a que de l’admiration pour elle. « Son parcours n’a pas été facile. À l’époque, être comédienne n’était pas considéré comme un métier à part entière, mais elle s’est battue pour vivre de sa passion. Elle n’a jamais baissé les bras. Je suis extrêmement fier d’elle. C’est mon modèle, mon inspiration », dit le jeune homme, ému.
Humaid a, lui aussi, hérité du goût pour la comédie. Même s’il n’est pas encore monté sur scène, l’idée de suivre les traces de sa mère le séduit. « Mes amis disent que je suis drôle et que j’ai le sens de la répartie, mais je n’ai pas encore osé me lancer devant un public. Il faut du courage, vraiment. Ma première étape, ce sera TikTok. Je compte bientôt y poster mes premières vidéos humoristiques. Ensuite, on verra bien où cela me mène », ajoute-t-il en souriant.
Cette passion lui est venue tout naturellement. Il a grandi dans l’univers artistique de sa mère, entre tournages et répétitions. « Elle ne rate jamais une occasion de faire une blague. Petite, elle imitait des actrices ou des gens qu’elle connaissait, et ça me faisait rire aux larmes. J’ai aussi souvent accompagné ma mère sur les tournages. C’est comme ça que j’ai découvert et appris à aimer cet univers », conclut-il.

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