Le Premier ministre Pravind Jugnauth intervenait lors de l’ouverture de la Konferans dans le cadre du Festival International Kreol (FIK) 2018, qui a eu lieu à l’hôtel Intercontinental de Balaclava, samedi matin. Il a souligné l’importance de la promotion de la créolité et a fait ressortir qu’il « veillerait à ce que personne ne joue avec l’harmonie et le tissu social ».
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«La littérature créole est très riche, mais malheureusement, il n’y a pas eu suffisamment de recherches afin d’informer les Mauriciens. Kan nou pou servi Kreol, nou pou plis kapav ed nou zanfan. Kreolite nou leritaz. Il est du devoir de chaque Mauricien de le préserver. Nous vivons dans une société pluriculturelle et les visiteurs étrangers sont frappés par notre nation arc-en-ciel. On doit veiller à ce que personne ne mette notre tissu social en danger, car il y a des têtes brûlées. Je suis toutefois convaincu que la majorité des Mauriciens continuera à consolider la paix sociale », a fait ressortir le Premier ministre.
Pravind Jugnauth est ensuite revenu sur le déroulement du festival, dont le lancement a eu lieu samedi dernier. « Le festival nous amène à redécouvrir la richesse de la culture créole. C’est la 13e édition cette année. La langue créole est le ciment de la nation. Nous savons tous que cette langue est une partie intégrante de notre vie au quotidien », a-t-il dit.
Notre héritage culturel
Le Premier ministre a aussi rappelé qu’on devait préserver notre héritage culturel. « On doit être fier de notre séga typique, du gheet gawai ou du séga tambour de Rodrigues. L’important est d’assurer la transmission. On doit faire en sorte d’ajouter le séga chagossien sur la liste », a indiqué le Premier ministre.
Pravind Jugnauth n’a pas été le seul intervenant lors de la Konferans autour de la langue créole. Le ministre du Tourisme, Anil Gayan, et son collègue de la Jeunesse et des Sports, Stephan Toussaint, ont aussi pris la parole. Rencontré peu après l’ouverture de cette conférence, le professeur Arnaud Carpooran, qui est l’auteur du Diksioner Morisien et doyen de la faculté des Sciences sociales et humaines à l’université de Maurice, a une fois de plus rappelé la nécessité d’avoir une approche académique pour la langue créole.
« Il y a un effort qui est entrepris pour donner une dimension sérieuse, globale, conceptuelle et holistique au FIK. Mais il y a encore du travail à faire, surtout au niveau de la réflexion. Il y a beaucoup de personnes qui n’arrivent toujours pas à cerner la définition de la créolité et la créolisation, malgré le fait que c’est la 13e année que nous célébrons le FIK. C’est dommage », a-t-il conclu.
Arnaud Carpooran corrige une faute de créole
Le professeur Arnaud Carpooran a repéré une faute de créole lors d’une présentation. Selon l’auteur du Diksioner Morisien, le terme « Kreolite » ne contient pas d’accent aigu sur le ‘e’ de la fin. Or, sur le grand écran, on pouvait constater le terme « Kréolité ». Dans une déclaration à Le Dimanche/L’Hebdo, le professeur Arnaud Carpooran n’a pas mâché ses mots. « Ceux qui ont réalisé le grand écran n’ont pas pris la peine d’analyser la rédaction des précédents écriteaux. Ce sont des défauts de vigilance qui ne se produiraient pas dans les langues française ou anglaise », déplore Arnaud Carpooran.
Selon notre interlocuteur, ce serait ce « manque de vigilance » qui crée la confusion dans l’esprit d’un enfant qui apprend le Kreol Morisien à l’école. Arnaud Carpooran demande aux organisateurs d’accorder « plus de vigilance » lors de la rédaction de la langue créole.
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