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Faux agent de la FCC, vrai escroc patenté - Imtheyaz Bundhoo : le parcours du récidiviste aux 29 condamnations 

Arrêté par la FCC le 3 juin, Imtheyaz Bundhoo a été reconduit en cellule, n’ayant pas pu payer sa caution.
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Récidiviste au casier long comme le bras, Mohamed Imtheyaz Bundhoo, 55 ans, n’a jamais cessé ses activités criminelles malgré 29 condamnations. Sa dernière combine ? Se faire passer pour un agent de la Financial Crimes Commission (FCC) afin d’extorquer de l’argent à ses victimes. Retour sur le parcours d’un multirécidiviste que rien ne semble pouvoir arrêter. 

À 55 ans, Mohamed Imtheyaz Bundhoo vient d’avouer s’être fait passer pour un agent de la Financial Crimes Commission (FCC), la défunte Independent Commission against Corruption. Ce récidiviste endurci, désormais classé comme « Habitual Criminal », utilisait cette fausse identité pour soutirer de l’argent à ses victimes en les menaçant de les arrêter. Il a ainsi de nouveau été expédié en prison le mercredi 11 juin 2025, n’ayant pu régler une caution fixée à Rs 200 000 devant le tribunal de Bambous. 

Imtheyaz Bundhoo n’avait que 20 ans quand il a goûté à sa première condamnation.
Imtheyaz Bundhoo n’avait que 20 ans quand il a goûté à sa première condamnation. 

Avec 29 condamnations à son actif depuis 1990, l’habitant de Clairfonds, Phœnix, démontre que ni la prison ni les arrestations ne l’ont réformé. Il traîne un casier judiciaire impressionnant. C’est un habitué des séjours en prison. Il compte de nombreuses condamnations devant diverses juridictions : Cour intermédiaire, Curepipe, Port-Louis, Savanne, Rose-Hill, Grand-Port, Pamplemousses et Rivière-Noire.
Longue carrière criminelle 

Le multirécidiviste goûte à sa première condamnation en 1990. Il n’a alors que 20 ans. Il écope de deux années de probation devant le tribunal de Curepipe pour un cas de faux (« forgery »). Dès lors, il n’a de cesse de multiplier les comparutions devant les tribunaux du pays.

Quatre ans plus tard, il est condamné à une amende de Rs 2 000 pour escroquerie. En novembre 1994, il écope de cinq condamnations simultanées devant la Cour intermédiaire. Ces sanctions concernent des délits de vol, faux, escroquerie et usage de faux documents. Pour quatre d’entre eux, il écopera de 12 mois d’emprisonnement chacun. Une amende de Rs 2 000 s’ajoutera pour le cinquième cas de vol.
Possession de fausses coupures de billets.

L’année suivante, le récidiviste est reconnu coupable de possession de fausses coupures de billets de banque. En 1997, devant le tribunal de Savanne, il est condamné à huit mois d’emprisonnement pour avoir émis un chèque sans provision.

Trois ans plus tard, soit en juillet 2000, il écope de six mois d’emprisonnement pour le même délit d’émission de chèque sans provision. Cette fois, l’escroquerie porte sur l’achat d’une voiture d’une valeur de Rs 210 000. À l’époque, Imtheyaz Bundhoo est spécialisé dans les fraudes liées à l’achat et à la vente de véhicules.

Deux mois plus tard, soit en septembre 2000, il est condamné à trois mois de prison. Il lui est alors reproché d’avoir acheté une voiture avec un chèque sans provision avant de la revendre à un client contre de l’argent liquide. 

En octobre 2000, la Cour intermédiaire lui inflige une peine de trois ans d’emprisonnement pour vol et escroquerie. En 2001, il est condamné à des peines de prison pour cambriolage, possession d’objets volés, escroquerie et vol avec violence. Le 9 décembre 1999, il est dénoncé pour avoir asséné un coup de poing à un individu avant de lui dérober Rs 650 et une chaîne en or. 

Chèque sans provision 

En 2004, devant la Cour intermédiaire, il écope de deux ans d’emprisonnement. Ces sanctions concernent les délits suivants : « aiding and abetting the author of a crime » et possession d’objets volés. En 2005, la Cour le condamne à neuf mois de prison pour avoir émis un chèque sans provision. 

La même année, une autre peine de quatre mois d’emprisonnement s’ajoute à son casier devant le tribunal de Pamplemousses. Cette fois, il s’agit d’avoir donné pour instruction de commettre un méfait (« giving instruction to commit a misdemeanour »). 

Toujours en 2005, cette fois devant le tribunal de Rivière-Noire, il est condamné à neuf mois de prison pour émission de chèques sans provision. En novembre et décembre 2005, il écope de deux peines de 18 mois d’emprisonnement chacune devant la Cour intermédiaire. Cela concerne les délits de « conspiracy » et « offence of fraudulently using unsigned documents ». 

En 2006, devant les tribunaux de Port-Louis Sud, Grand-Port et la Cour intermédiaire, il est reconnu coupable dans six affaires. Au total, ces condamnations représentent six ans et six mois de prison pour escroquerie, émission de chèques sans provision, complot, entente délictueuse et possession d'objets volés.

Rs 230 000 volées lors d’un « test drive » 

En septembre 2019, alors âgé de 49 ans, Imtheyaz Bundhoo se fait passer pour un certain « Salim ». Son objectif : arnaquer un couple intéressé par l’achat d’une voiture. L’escroc piégera ses victimes en leur subtilisant Rs 230 000 avant de prendre la fuite.

Tout commence par une annonce pour une Toyota Axio sur un groupe Facebook dont prend connaissance une femme de 29 ans. Elle contacte le vendeur via le numéro affiché. Elle finira par être rappelée par un homme se présentant comme « Salim ». Un premier rendez-vous a lieu à l’hôpital de Rose-Belle, où un accord verbal est trouvé. Une seconde rencontre permet de fixer le prix à Rs 230 000, en présence de « Salim » et d’un complice jouant le rôle du propriétaire. 

La femme accompagne « Salim » à une banque pour déposer l’argent. Sur place, il fait mine d’avoir oublié sa carte d’identité et disparaît avec la somme. Le temps que la victime se rende compte qu’elle s’est fait duper, il est trop tard. Il a déjà disparu avec son argent.  La victime alerte la police de ce vol. Mohamed Imtheyaz Bundhoo sera arrêté à Phœnix le samedi 21 septembre. 

Un mode opératoire bien rodé 

Malgré ses multiples séjours en prison et ses 29 condamnations, il continue de sévir. Son dernier méfait consistait à se faire passer pour un agent de la FCC. Fort d’une liste de noms d’enquêteurs de cette commission et de la police qu’il maîtrise parfaitement, l’habitant de Clairfonds a contacté des individus fortunés. Il ciblait notamment des entrepreneurs qu’il soupçonnait de posséder d’importantes sommes d’argent. 

Sa technique était redoutable : il les menaçait d’arrestations et de perquisitions pour des délits d’évasion fiscale. Ensuite, il mettait en place une machinerie sophistiquée visant à leur extorquer entre Rs 15 000 et Rs 50 000. Il prétendait pouvoir convaincre ses supposés supérieurs de ne pas procéder à leur arrestation.

Bien qu’Imtheyaz Bundhoo ait utilisé des cartes SIM enregistrées au nom de différentes personnes à leur insu, il a néanmoins été démasqué. Les enquêteurs l’ont traqué grâce au code IMEI de son téléphone portable utilisé lors de ses nombreuses combines. La FCC a en effet effectué un travail de fourmi pour remonter jusqu’à lui. 

Une dizaine de téléphones trouvés chez lui 

Lors de son arrestation le 3 juin dernier à Phœnix, les enquêteurs ont découvert une dizaine de cellulaires ainsi que des téléphones miniatures à son domicile. Jusqu’ici, la FCC a obtenu la version de deux individus dont les noms figurent comme propriétaires des cartes SIM utilisées. 

Cependant, lors de leur interrogatoire, ils ont dit ne pas être les véritables propriétaires. Ils affirment que leurs pièces d’identité avaient été égarées en 2023. Pour corroborer ces déclarations, la FCC a sollicité l’expertise d’un graphologue. Ce spécialiste analysera les écritures utilisées sur les documents d’achat de ces cartes SIM. 

Désormais, Imtheyaz Bundhoo fait l’objet d’une accusation provisoire de « trafic d’influence » devant le tribunal de Bambous. Il a été renvoyé en prison le mercredi 11 mai 2025, n’ayant pu régler une caution fixée à Rs 200 000. Toutes ces affaires rappellent l’importance de vérifier l’identité de toute personne se réclamant des forces de l’ordre. 


 

 

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