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Faut-il démanteler l’ADSU ? - Sam Lauthan : «Il y a une petite  minorité de brebis galeuses»

Sam Lauthan Sam Lauthan

«Est-ce qu’il faut démanteler l’Anti-Drug & Smuggling Unit (ADSU) ? ». C’est le thème abordé dans l’émission Au Cœur de l’Info de Radio Plus, animée par Florence Alexandre et Terence O’Neill, le jeudi 22 octobre. Cela, suite à l’arrestation de deux officiers de l’ADSU pour corruption, récemment. Ce qui a suscité plusieurs questions à ce sujet, par rapport aux recommandations faites par la commission d’enquête sur la drogue, dans le rapport Lam Shang Leen.

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L’ancien ministre et l’un des deux assesseurs au sein de la commission d’enquête sur la drogue, Sam Lauthan, indique que le mot ‘démantèlement de l’ADSU’, dans le rapport, a suscité beaucoup de réactions. « Il y a une grande majorité qui fait bien son travail et une petite minorité de brebis galeuses. Il ne faut pas généraliser. Il faut avoir un bon ‘screening’ au niveau de l’ADSU, ainsi que de la police », précise-t-il. Cependant, il insiste que toutes les recommandations mentionnées dans le rapport doivent être appliquées, afin d’avoir un résultat positif dans le combat contre la drogue. « Les cinq aspects que couvre notre programme sont d’empêcher la drogue de rentrer dans le pays, empêcher la distribution, la prévention sur le terrain, les traitements offerts et la prévention de la rechute. « Les deux parties les plus difficiles sont le premier et le dernier », a-t-il souligné, en détaillant chaque aspect.

« Les officiers de l’ADSU doivent obligatoirement fournir une déclaration de leurs avoirs, ainsi que ceux des membres proches de leur famille », avance Veda Balamoody, avocat et membre du Mouvement Militant Mauricien (MMM). Il ajoute qu’un test psychologique est impératif, et que le mode de recrutement des officiers de l’ADSU doit impérativement changer.  L’homme de loi maintient qu’il faut avoir une nouvelle organisation et « fer enn bon netoyaz », afin d’éliminer les brebis galeuses dans l’unité. Et de conclure que l’ADSU doit être un département transparent.

Au niveau des deux travailleurs sociaux œuvrant pour la lutte contre la drogue, Imran Dhanoo et Ally Lazer, le violon ne s’accorde pas. « L’ADSU pé fer enn gros travay », a lancé Imran Dhanoo. Quant à Ally Lazer, « nu finn perdi komba kont trafik ladrog». Imran Dhanoo estime qu’il ne faut pas discréditer le travail que font les officiers au niveau des arrestations et saisies de drogue. Il dit ne pas être pour le démantèlement, mais plutôt pour une réorganisation et restructuration de l’unité. « La police doit communiquer davantage et établir la confiance dans le public », ajoute-t-il. Du côté d’Ally Lazer, il évoque qu’une institution indépendante doit être mise en place pour contrôler le travail des officiers de l’ADSU, afin d’éliminer la complicité interne avec les mafias de drogue.  

Sewraz Corceal, Programme Officer du National Drug Secretariat, déclare que 50 % des 400 recommandations du rapport de la commission d’enquête sur la drogue, sur les 27 différents départements, ont été implémentées jusqu’à présent. « En outre, 20 % des recommandations ont été initiées, pour l’heure », détaille-t-il. Toutefois, il évoque que ceux qui refusent la mise en place des recommandations doivent pouvoir justifier leur refus. Selon lui, les plus grandes mesures réalisées jusqu’à présent, « sont dans les prisons. Le contrôle d’accès et la nouvelle mesure d’interdire la cigarette en milieu carcéral ». Certes, au niveau de la question de la thématique, « c’est une ‘ policy decision’ que nul autre que le gouvernement doit decider. ‘Tan ki ladsu la, li bizin kontinié fer so travay », a-t-il répondu.

 

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