
La bonne gouvernance commence au « grassroots level » et quiconque veut et pense qu’il peut contourner les règles établies se fera tôt ou tard taper sur les doigts. C’est l’avis tranché de l’observateur politique Faizal Jeerooburkhan, de Think Mauritius, concernant la bonne gouvernance.
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Qu’est-ce que la bonne gouvernance et sur quels principes devrait-elle reposer ?
En général, la bonne gouvernance est une indication de la manière dont une institution est gérée, organisée et supervisée afin qu’elle remplisse ses obligations et atteindre ses objectifs. Pour une institution publique, l’objectif est de satisfaire l’intérêt national avec efficience et efficacité, tandis que pour le privé, l’institution doit agir pour protéger l’intérêt des actionnaires, des employés et des clients.
Les principes de base de la bonne gouvernance sont une utilisation efficace des ressources et le respect des normes légales, déontologiques et sociales pour assurer la réussite et la pérennité de l’institution.
Peut-on alors aller à l’encontre de certaines décisions prises par un board au nom de la profitabilité de l’entreprise ?
La décision d’un board est « binding » et devrait être suivie à la lettre par l’entreprise. La profitabilité ne peut faire abstraction des principes fondamentaux tels que l’intégrité, la transparence, la législation et les règlements existants, l’équité et la justice sociale.
Quel est le rôle du CEO et celui du président d’une entreprise ? Qui décide de quoi ?
Les rôles et les responsabilités du CEO doivent être bien établis pour éviter les conflits d’intérêt. Le président s’occupe essentiellement des « policy matters » tandis que le CEO s’occupe de la gestion de l’entreprise au jour le jour en respectant scrupuleusement les directives émises par le board.
Peut-on accepter que d’autres voix s’ingèrent dans les affaires d’une entreprise parce qu’il ou elle est le fils ou la fille de… ?
C’est absolument inacceptable que de tierces personnes qui n’ont rien à faire avec l’entreprise s’ingèrent dans les affaires de celle-ci. Si c’est le fils ou la fille du CEO, ce dernier doit être tenu responsable pour leurs interventions. Des mesures sévères doivent être prises par les autorités appropriées pour préserver l’image et la crédibilité de l’institution.
Si tel était le cas, quelles en seraient les conséquences sur notre image vis-à-vis des institutions internationales ?
Nous sommes surveillés de près par les institutions régulatrices internationales comme Moody’s, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. La mauvaise gouvernance de nos institutions publiques, surtout la BoM, pourrait nous coûter une dégradation dangereuse de notre capital de crédibilité. Les investisseurs étrangers qui nous observent aussi hésiteront à investir dans un climat pareil.

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