L’ex n° 4 du gouvernement de Navin Ramgoolam est dans la ligne de mire du CCID depuis deux mois. Son avocat qualifie cette affaire de « machination politique ».
Plus de deux mois après l’ouverture de l’enquête du Central Criminal Investigation Department (CCID) sur l’attribution de contrats sans appel d’offres par la National Development Unit (NDU) aux lendemains des inondations de février et de mars 2013, l’ex-vice-Premier ministre et ministre des Infrastructures publiques Anil Bachoo sera finalement entendu et arrêté ce vendredi. « Il sera vraisemblablement inculpé d’entente délictueuse », confirme Me Rama Valayden, l’un de ses trois hommes de loi.
« Malheureusement, il n’y a strictement rien dans le dossier à charge. C’est clair qu’on se trouve face à une machination politique », indique l’avocat qui est membre de l’état-major du Parti travailliste (PTr) tout comme son client ainsi que ses deux confrères, Mes Raj Pentiah et Yatin Varma. « Nous allons demander que l’affaire soit prise sur le fond au plus vite et qu’Anil Bachoo soit immédiatement remis en liberté conditionnelle », fait ressortir l’ancien Attorney General.
Dans la matinée de ce vendredi, l’équipe de l’assistant commissaire de police (ACP) Heman Jangi va écouter les explications de l’ex n° 4 du gouvernement de Navin Ramgoolam sur l’octroi de ces contrats à des entreprises soupçonnées d’être proches du PTr. La défense d’Anil Bachoo est simple : la loi prévoit que les procédures soient contournées dans des circonstances exceptionnelles, des travaux d’urgence devant être menées pour éviter d’autres drames, notamment après les inondations meurtrières de mars 2013.
Dès le démarrage de l’enquête, le CCID avait Anil Bachoo en ligne de mire. L’enquête avait été diligentée à la lumière d’une plainte de deux responsables de la NDU, organisme qui était alors sous l’ombrelle du ministère des Infrastructures publiques. Ces fonctionnaires n’ont fait que se baser sur les constats du dernier rapport de l’Audit pour signaler des surfacturations pour une note dépassant les Rs 500 millions dans l’élargissement et le nettoyage de drains, voire des travaux de renforcements de certains ponts endommagés lors de ces crues.
Si Anil Bachoo est le dernier à être entendu sur ce dossier, c’est parce que l’ancien responsable administratif de la NDU, Girish Gunesh, a indiqué mercredi que les ordres pour l’octroi de ces contrats ont été donnés par nul autre qu’Anil Bachoo. Assisté de Me Manish Gobin, accessoirement député du Mouvement socialiste militant (MSM), l’actuel Chief Executive au ministère de l’Environnement n’a pas été arrêté étant donné qu’il bénéficiera du statut de témoin à charge dans cette affaire.
D’autre part, le chef de projets à la NDU, Hurrydeo Bholah, est, lui, en liberté conditionnelle pour entente délictueuse. Il a expliqué que les procédures n’ont nullement été violées dans le cadre de l’octroi de ces contrats. Arrêté il y quinze jours, l’époux de l’ex-Parliamentary Private Secretary Prateebah Bholah - ancienne députée du MSM qui est passé au PTr lors de la cassure de l’Alliance de l’Avenir en 2011 - aura passé plus d’une semaine à l’hôpital et en clinique avant d’être entendu samedi.
Ce sera la deuxième arrestation pour Anil Bachoo, ayant déjà été inculpé dans l’affaire Betamax.
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