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Enquête judiciaire : l’association des dialysés interpelle à nouveau le DPP

Les proches des patients dialysés décédés durant la pandémie de COVID-19 réclament justice.

La Renal Patients Disease Association refuse d’abandonner le combat. Pour la seconde fois, elle demande au Directeur des poursuites publiques (DPP) d’ouvrir une enquête judiciaire sur la mort de plusieurs patients dialysés durant la pandémie de COVID-19. En cause : la gestion de la crise sanitaire qui a frappé cette population vulnérable et que les autorités peinent à justifier.

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La première démarche de l’association, en date du 16 mai 2023, s’était soldée par une fin de non-recevoir. Dans sa réponse du 14 juin 2023, le DPP estimait alors « ne pas disposer de suffisamment d’éléments pour enclencher une procédure judiciaire ». Une position qui, à l’époque, avait suscité l’indignation des familles endeuillées. 

Mais depuis, les lignes ont bougé. La publication des rapports du Fact-Finding Committee (FFC) et du Medical Negligence Standing Committee (MNSC), en décembre dernier, a mis en lumière des failles béantes dans la prise en charge des patients dialysés. Des documents accablants, qui pointent clairement une négligence médicale. Pour Bose Soonarane, secrétaire de la Renal Patients Disease Association, les autorités judiciaires ne peuvent plus se réfugier derrière un prétendu manque de matière. « Nous sommes convaincus qu’il y a aujourd’hui suffisamment d’éléments pour justifier l’ouverture d’une enquête judiciaire. Il y a eu des fautes graves, et des responsables doivent rendre des comptes », dit-il. 

Le rapport du FFC stipule que tous les patients, ainsi que leurs proches, avaient été informés par le New Souillac Hospital qu’ils allaient être récupérés, le 26 mars 2021, par véhicule de 15 sièges, du New Souillac Hospital, puis être transférés à l’hôtel Tamassa. Un établissement hôtelier converti en centre de quarantaine. « Cependant, ils ont dû attendre presque toute une journée, n’étant pris en charge que tard dans l’après-midi », souligne le document. Cette attente prolongée a suscité des plaintes, de nombreux patients ayant évoqué le stress causé par leur éloignement soudain de leurs domiciles et de leurs proches, précise le rapport.

Risque de contamination très élevé

Le rapport relève également des manquements dans les conditions de transport : le véhicule, qui était bondé, était dépourvu de mesures sanitaires ; les ouvertures étaient fermées et il n’y avait aucune ventilation. Aucune distanciation sociale n’était observée dans les véhicules, bien que les patients portaient des masques. « Some of these patients were already Covid positive and the risk of contamination and spread of the virus was very high », est-il également précisé dans le document. 

Le document souligne par ailleurs que tous les patients étaient en contact : « All the patients were mixing freely, thus leading to potential contamination and infection. Many of these patients were tested positive on the following day and more on 2 april 2021 », stipule le rapport. Des 89 patients sous dialyse, 40 ont été testés positifs à la COVID-19. 

Manque de personnel 

Le manque de personnel au centre de quarantaine de Tamassa a été décrié dans le rapport du MNSC. « In the early days, the place was manned by very few staff. It is further noted that several of the Nursing Officers posted at the Tamassa Quarantine Centre were also contaminated and they needed isolation. This led to further shortage which impacted negatively on the standard of medical/nursing care. In fact, there was a serious lack of staff to look after all the persons including the dialysis patients in quarantine (…) It does not appear that those responsible at the level of the Public Health administration at Tamassa Quarantine Centre were unprepared by the sudden turn of events which resulted in their inability to fully attend the needs of those sick patients », a déploré le rapport du MNSC. 

 

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