
Courageuse et déterminée. Du haut de ses 9 ans, une fillette a formellement identifié l’homme qu’elle accuse de l’avoir enlevée près de son école primaire à Port-Louis, le jeudi 26 juin. L’exercice d’identification s’est tenu le mardi 1er juillet 2025, dans le cadre de l’enquête menée par la poste de police de Trou-Fanfaron. Elle a désigné, sans hésiter, Dantay Chutteeya, un habitant de Moka âgé de 58 ans, comme étant l’auteur présumé de l’enlèvement.
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Les faits remontent au jeudi 26 juin. Vers 14 h 30, à la sortie des classes, Dantay Chutteeya aurait abordé l’écolière près de la rue La Paix. Selon le récit de la victime, il l’aurait saisie par la main, affirmant avoir été envoyé par le père, avant de la contraindre à monter dans son véhicule. Une scène traumatisante, survenue en plein jour, à quelques mètres de son établissement scolaire.
Ce mardi, après l’identification formelle, la fillette a pris place à bord d’un van de la police pour une reconstitution des faits. Assistée par sa mère, elle a retracé le parcours emprunté lors de son enlèvement, guidant les enquêteurs à travers plusieurs artères de la capitale : Remy Ollier Street, Etienne Pellereau Street, David Street, Dr Sun Yat Sen Street, jusqu’au croisement de Royal Road et La Paix Street, à proximité du magasin Renaissance. C’est là, affirme-t-elle, qu’elle aurait été abandonnée – seule, au bord de la route.
Heureusement, l’enfant a pu regagner son domicile saine et sauve. L’enquête, menée par la Divisional Crime Intelligence Unit (DCIU) de Port-Louis Nord, dirigée par le sergent Sivance et assistée des constables Lauthan, Oozeegurhossen et Mourad, a permis l’arrestation du suspect le jour même à Moka.
«Ena tro boukou fou deor»
L’exercice de reconstitution, mené par les officiers de la Brigade pour la protection de la famille (BPF) Metro Nord, s’est déroulé sans incident. Les autorités saluent le sang-froid de la fillette et la coopération de sa famille. Des dépositions ont été enregistrées et l’enquête se poursuit. Dantay Chutteeya demeure sous surveillance policière étroite. Si les faits sont avérés, il encourt une lourde peine pour enlèvement de mineure.
L’enquête a révélé des éléments particulièrement inquiétants. Sur le téléphone du suspect, les enquêteurs ont découvert plusieurs fichiers à caractère pornographique et pédopornographique. Il a reconnu avoir téléchargé ces contenus sur Internet, mais aussi avoir filmé et photographié des fillettes dans des centres commerciaux à travers l’île. Il est également soupçonné d’un autre enlèvement, survenu en mai à Baie-du-Tombeau, où une fillette avait été retrouvée dans sa voiture.
Dans le quartier de La Paix, l’émotion est vive. L’affaire a semé l’inquiétude parmi les habitants. « Ena tro boukou fou deor ! » lâche, indigné, un parent d’élève rencontré sur place.
La sécurité renforcée aux abords des écoles
L’enlèvement de la fillette de 9 ans a poussé les autorités à réagir sans délai. Dès le lendemain, le ministère de l’Éducation a émis une série de consignes strictes pour renforcer la sécurité aux abords des établissements scolaires.
Parmi les nouvelles directives : les élèves doivent désormais rester à l’intérieur de l’enceinte de l’école en attendant leurs parents. Les vans scolaires sont, quant à eux, tenus d’entrer dans la cour pour récupérer les enfants, et non de stationner à l’extérieur. Les agents de sécurité sont appelés à redoubler de vigilance. Objectif : limiter tout contact entre élèves et personnes extérieures non autorisées.
Les chefs d’établissement ont également reçu pour mission de multiplier les séances de sensibilisation. Des causeries seront organisées dans les écoles pour apprendre aux enfants à ne jamais suivre un inconnu, même si celui-ci prétend être envoyé par un proche. Parents, enseignants, chauffeurs de vans et policiers sont désormais appelés à travailler main dans la main pour assurer la protection des élèves.

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