Maison Blanche. Le prix suprême en jeu dans l’affrontement électoral entre les Démocrates et les Républicains. Les sondages démontrent une tendance favorable pour Joe Biden, le candidat démocrate. À Maurice, ces présidentielles méritent toute notre attention. Le point.
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Le mercredi 4 novembre, verra-t-on émerger le 46e Président des États-Unis en la personne de Joe Biden, 77 ans ? À l’opposé, est-ce que l’électorat américain reconduira au poste l’actuel titulaire, Donald J. Trump, 74 ans ? Avec la pandémie de Covid-19 qui a bouleversé une économie fragilisée par des tensions commerciales, le monde attend l’émergence d’un leader qui saura fédérer les efforts contre le coronavirus et en faveur d’une reprise équilibrée.
Selon le World Factbook de la Central Intelligence Agency, les États-Unis et ses 332,7 millions d’habitants représentent la troisième population mondiale. Ils sont répartis sur un territoire de 10 millions de mètres carrés. Le Produit intérieur brut (PIB) par tête d’habitant est de 60 000 dollars en moyenne (Rs 2,4 M). Et la consommation compte pour 68% du PIB. Donc, c’est une économie qu’un pays exportateur tel que Maurice a toujours dans sa ligne de mire.
Avant de s’engager dans l’analyse politique des États-Unis et leurs répercussions économiques, reconnaissons leur importance. « Les États-Unis sont le premier marché développé au monde. Son économie est tirée par la consommation et les services. Ils sont le leader mondial dans le domaine des services, tels que les banques, l’assurance, l’informatique, la télécommunication et les logiciels », a fait ressortir Naresh Servansing, diplomate de carrière et juge au sein de l’Organisation mondiale du commerce.
Afin de mieux comprendre les enjeux, il est bon de rappeler que dès ses premiers jours en tant que 45e président, Donald Trump a favorisé une politique de rupture. La diplomatie n’a jamais été un de ses arguments. Sa bagarre avec le reste du monde a froissé ses partenaires traditionnels.
« En termes de politique, le président Donald Trump s’est engagé dans une voie où il recentre son économie vers l’intérieur. Par exemple, il favorise les lobbies en faveur de la production d’acier comme matière première, au lieu d’assurer l’émergence des industries qui utilisent ce métal comme base », explique Naresh Servansing.
Selon notre interlocuteur, le problème est plus grave. Parce que les États-Unis représentent une puissance financière et économique qui dicte ses règles au monde, au lieu de faire partie intégrante d’un écosystème qui fonctionne selon des normes établies et respectées par tous les pays. Ce faisant, Donald Trump et son administration détruisent le système actuel. Les États-Unis dictent ses lois du plus fort au monde.
« Nous avons l’exemple de la guerre commerciale contre la Chine, en arguant que ce pays inonde le marché américain », indique notre interlocuteur. Et d’ajouter : « Maurice, une économie insulaire ouverte sur le monde, n’a point ce pouvoir pour taper du poing sur la table, et changer la donne en sa faveur. Ce dont le pays requiert est un environnement commercial où l’on respecte les règles. »
Pour Naresh Servansing, il faut que le flot du commerce international reste ouvert pour assurer l‘accès aux produits à ceux qui n’ont pas de capacité de production au niveau domestique.
Qui plus est, la pandémie du coronavirus a démontré que Donald Trump a eu tort de critiquer l’Organisation de la santé et de travailler en isolation. Se battre contre une pandémie demande un effort mondial.
En face de Donald Trump, nous retrouvons un Joe Biden qui s’y connaît en administration publique. Il a été vice-président de Barack Obama de 2009 à 2016. Au-delà de son équipe de campagne et de ses proches collaborateurs, il bénéficie du soutien d’hommes d’affaires et de la masse.
Le vote a déjà commencé. Seule certitude, quand le président quittera son poste en janvier 2025, il aura connu un monde sous Covid-19 jusqu’aux lueurs de reprise…
14 % des exportations partent aux States
Lilowtee Rajmun-Jooseery, directrice de la Mauritius Export Association, met l’accent sur l’importance du marché américain pour notre secteur manufacturier. « Nous suivons la campagne électorale de très près. Car cela aura une incidence sur l’Africa Growth and Opportunity Act (AGOA), qui nous permet d’exporter sans taxe vers les États-Unis jusqu’en 2025. Toute négociation post-AGOA devrait démarrer vers fin 2022, ce, indépendamment de la formule future, qu’elle soit renouvelée, bilatérale ou un accord régional », explique-t-elle. Ce type de décisions et d’orientations stratégiques, poursuit-elle, est pris au niveau de la présidence et son administration. Rappelons que les États-Unis représentent 14% des exportations mauriciennes. « C’est un marché important, complémentaire avec l’Europe. (…) Dans sa présente forme, l’AGOA nous accorde un avantage fiscal qui est supérieur aux autres principaux marchés », conclut elle.
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