
Après avoir été poussé par Donald Trump pour cesser la guerre à Gaza, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se retrouve aussi sous forte pression chez lui pour conclure un cessez-le-feu, surtout après la mort de cinq soldats.
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Les cinq soldats ont péri lundi à Gaza, au moment où M. Netanyahu se trouvait en visite à Washington, où il a rencontré à deux reprises le président américain qui veut mettre fin à la "tragédie" de Gaza.
Même si M. Netanyahu s'est dit optimiste sur un accord prévoyant une trêve et une libération d'otages retenus à Gaza, la frustration grandit chez une grande partie de la population israélienne face à un conflit qui selon elle fait du sur-place, à l'absence de progrès pour la libération des otages et à l'augmentation du nombre de soldats tués.
"Il est temps d'écrire l'histoire. Ramenez TOUS les otages à la maison. Terminez la guerre", a écrit mardi soir le Forum des familles d'otages sur le réseau social Truth Social, dans un message adressé à M. Trump.
Sur un ton sarcastique, Raanan Shaked, un des journalistes vedettes du quotidien Yedioth Aharonot, a écrit: "après 642 jours, un jour, une semaine, un mois ou deux mois de plus ne changeront pas grand-chose".
"Il est encore temps. Allez à Washington (...) Continuez de montrer que vous êtes occupés à 'réduire le fossé'" avec le mouvement islamiste palestinien Hamas, a-t-il ajouté.
"Pour l'Etat d'Israël"
Avant l'attaque de lundi, sept soldats avaient été tués le 25 juin dans l'explosion de leur véhicule à Gaza, l'une des attaques les plus meurtrières contre les forces israéliennes depuis le début de la guerre il y a 21 mois.
Selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'armée israélienne, 450 soldats ont été tués dans la campagne militaire sur Gaza depuis le début de l’offensive au sol le 27 octobre 2023. En riposte, Israël a déclenché une offensive dévastatrice à Gaza en affirmant vouloir détruire le Hamas.
Des appels publics à cesser la guerre ont été lancés presque quotidiennement ces derniers mois par les dirigeants de l'opposition.
Le président israélien Isaac Herzog a affirmé mercredi qu'il était "temps de transformer la victoire militaire en diplomatie stratégique. Nous devons agir sans tarder", selon un communiqué de son bureau.
Au dernier rassemblement devant une annexe de l'ambassade des Etats-Unis à Tel-Aviv, des manifestants ont exhorté Donald Trump à pousser pour la fin de la guerre et le retour de tous les otages.
"Pour les soldats, pour leurs familles, pour les otages, pour l'Etat d'Israël: cette guerre doit cesser", a écrit sur X le chef de l'opposition Yaïr Lapid.
La coalition au pouvoir, en revanche, a majoritairement soutenu la volonté de M. Netanyahu de poursuivre les opérations militaires à Gaza jusqu’à "l'élimination des capacités militaires et gouvernementales du Hamas".
"Peur de Netanyahu"
A ce stade, la majorité de la population israélienne soutient la fin de la guerre, indique à l'AFP Gideon Rahat, professeur de sciences politiques à l'Université hébraïque de Jérusalem.
Selon lui, la poursuite de la guerre est voulue par une "minorité dirigeant le pays", composée des deux partis d'extrême droite dirigés par les ministres Bezalel Smotrich (Finances) et Itamar Ben Gvir (Sécurité nationale) qui sont "plus extrémistes que leurs propres électeurs".
La majorité des députés du Likoud, le parti de droite de M. Netanyahu, "n'osent pas s'exprimer car ils ont peur de Netanyahu", ajoute M. Rahat.
Néanmoins, des voix au sein de la coalition gouvernementale se sont récemment opposées à la guerre.
La mort de sept soldats le 25 juin a suscité une rare critique d'un député d'un parti ultra-orthodoxe, partenaire de la coalition.
"Je ne comprends toujours pas pourquoi nous nous battons là-bas... Des soldats meurent tout le temps", a déclaré mardi Moshé Gafni.
L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
Dans la bande de Gaza, au moins 57.680 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

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