Emmanuel D’Hotman est connu pour avoir remporté à trois reprises la Red Bull Car Park Drift. Mais c’est aussi un pilote de ligne. Zoom sur sa profession !
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Emmanuel D’Hotman, 35 ans, fait partie des gens qui ont pu réaliser leurs rêves. Enfant, il ne se voyait pas exercer un autre métier que pilote de ligne. Il s’est ainsi donné les moyens de vivre sa passion pour l’aviation. « Petit, j’ai toujours rêvé d’avoir la tête dans les nuages en étant pilote. Je ne me voyais pas faire autre chose. »
D’abord admis au collège Saint-Joseph, il complétera par la suite ses études à Le Bocage International School. « Après mes études, mon père est venu me voir pour me demander si je voulais toujours être pilote. Je lui ai dit : “oui”. Et là mes parents ont pris des emprunts à la banque pour financer mes études. »
J’ai effectué mon premier vol à bord d’un Piper 140, un très petit avion»
En 2002, il s’envole pour rejoindre la 43 Air School, où une année plus tard, il obtient sa licence de pilote. « Je n’ai jamais aimé l’école. Je trouvais que je perdais mon temps à apprendre des choses qui n’allaient pas me servir dans ma vie professionnelle. Par contre, quand j’ai commencé ma formation pour être pilote, j’ai épluché mes manuels avec beaucoup d’enthousiasme. J’ai découvert un autre moi, c’est-à-dire que je pouvais être très studieux, si je me mettais à apprendre quelque chose qui me plaisait. »
Et il dévore beaucoup de manuels. « L’apprentissage pour être pilote demande beaucoup de lecture. Et il faut tout connaître sur les bouts des doigts, allant des conditions climatiques aux facteurs humains, c’est-à-dire qu’est qui peut se passer en cas de décompression. Il y a aussi la partie mécanique. C’est uniquement quand on maîtrise toute la partie théorique qu’on prend les commandes d’un avion. »
Il se souvient de son premier vol, comme-ci c’était hier. « J’ai effectué mon premier vol à bord d’un Piper 140, un très petit avion. Au moment de m’installer dans le siège, j’étais tellement stressé que je me suis demandé si je voulais vraiment faire carrière comme pilote. La première fois, on est très stressé, mais petit à petit, on y prend goût au point de ne peut plus pouvoir s’en passer. »
Après avoir bouclé sa formation, il se retrouve comme beaucoup de pilotes dans un dilemme. « Quand on termine la formation, on se retrouve avec un minimum de 200 heures de vol, ce qui est insuffisant pour trouver de l’emploi dans une compagnie aérienne. J’ai d’abord commencé comme administrateur au sein de la National Airways Corporation, une compagnie sud-africaine. J’ai été recruté uniquement parce que je parlais à la fois l’anglais et le français, c’est d’ailleurs parce que je parlais le français qu’on m’a envoyé en Algérie. Ce n’est que bien après que la compagnie m’a permis de voler. J’ai travaillé pour le compte de cette société de 2004 à 2006. »
L’apprentissage pour être pilote demande beaucoup de lecture. Et il faut tout connaître sur les bouts des doigts, allant des conditions climatiques aux facteurs humains»
Le 21 mai 2007, il prend de l’emploi chez Air Mauritius. « J’ai commencé au sein de la compagnie d’aviation nationale en 2007. J’ai commencé comme copilote sur des ATR. Puis, l’expérience fera que j’ai pu copiloter des Airbus A340 et A330. Il faut savoir qu’en tant que copilote, on fait tout ce qu’un commandant fait à bord. Tout, sauf qu’on ne prend pas des décisions importantes qui sont la prérogative du commandant. »
Par ailleurs, il est actuellement en formation pour devenir commandant. « Depuis quelques semaines, je suis en formation pour être commandant sur les ATR. Plus tard, je vais devoir compléter d’autres formations pour passer commandant sur de plus gros avions. Quand ce sera le cas, je me verrais bien être aux commandes d’un A350, qui est beaucoup plus sophistiqué qu’un A380. »
Emmanuel D’Hotman tient aussi à détruire un mythe. « Les gens me demandent souvent si je n’ai pas peur de piloter des avions, parce que, selon eux, ce job comporte des risques. Or, il y a beaucoup plus de chance d’avoir un accident en voiture que dans un avion. Pour la bonne et simple raison que les avions sont sujets à un contrôle rigoureux, ce qui diminue les risques d’incidents et d’accidents », fait-il ressortir.
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