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Éco-anxiété : fardeau invisible de la crise climatique

Photo d’illustration
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Dans le monde actuel, l’éco-anxiété émerge comme une réponse profonde aux crises écologiques menaçantes. Dans le cadre de la Journée mondiale de l’environnement, célébrée le mercredi 5 juin, Dewendra Dookna, du mouvement spirituel Brahma Kumaris, offre une perspective transformative sur la manière de surmonter ce mal-être.

C’est un terme que les Mauriciens ne connaissent peut-être pas. Et pourtant, dans leur cœur, et dans leur esprit, l’éco-anxiété s’est frayée un chemin. D’ailleurs, dans le monde, on parle de plus en plus de l’éco-anxiété.

Qu’est-ce au juste ? Dewendra Dookna, Project Coordinator pour le mouvement spirituel mondial Brahma Kumaris au Global Peace House à Khoyratty, explique que l’éco-anxiété a plusieurs définitions. « Elles pointent toutes vers le stress ou le malaise généré par les événements climatiques. Même s’il s’agit simplement d’un sentiment de lourdeur au départ, cela peut rapidement se transformer en un sentiment généralisé de malaise, influençant les interactions et les choix quotidiens », affirme-t-il. 

L’éco-anxiété, ajoute-t-il, peut être une réponse physiologique normale et saine à une menace réelle dans le monde extérieur. « Vos réactions à ce sentiment dépendront de votre résilience mentale et de votre attitude », précise-t-il. 

L’impact profond des changements climatiques sur la santé mentale a été souligné, pour la première fois en 2022 dans le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), poursuit Dewendra Dookna, soulignant ainsi le besoin urgent d’agir. « Maurice étant un petit État insulaire en développement (PEID) dont le rythme de vie est étroitement lié au pouls de la nature, l’éco-anxiété peut avoir un impact significatif à travers le pays », fait-il comprendre.

Et concrètement, comment l’éco-anxiété prend-elle racine ? Puisqu’il s’agit d’une réponse liée au climat, l’anxiété écologique trouve sa place dans le cœur et l’esprit des planteurs et des agriculteurs. Car le spectre des changements climatiques jette une ombre longue en se manifestant par des conditions météorologiques irrégulières et des récoltes incertaines, souligne Dewendra Dookna. 

« Témoins des ravages de la dégradation de l’environnement et de l’océan, les pêcheurs sont également confrontés à la diminution des stocks de poissons et au blanchissement des coraux », note-t-il. Cela entrave leurs moyens de subsistance, suscitant chez eux de l’inquiétude quant à l’avenir socio-économique de leurs enfants. À cela s’ajoute l’élévation du niveau de la mer, qui contribue au fardeau mental sur les communautés situées principalement dans les régions côtières. 

En s’engageant dans un militantisme significatif, nous, les Mauriciens, avons le pouvoir de transformer notre anxiété en un catalyseur de changement»

Au niveau des centres urbains, comme Port-Louis notamment, « les inquiétudes concernant la pollution de l’air et la disparition des espaces verts pèsent lourdement sur les habitants, mettant en évidence la portée omniprésente de l’éco-anxiété ». 

Dewendra
Dewendra Dookna est Project Coordinator pour le mouvement spirituel Brahma Kumaris.

La jeune génération prend de plus en plus conscience de l’ampleur et de la profondeur de l’héritage indésirable de la crise climatique, constate Dewendra Dookna. Emboîtant le pas aux jeunes militants écologistes, ils sont de plus en plus nombreux à s’engager pour restaurer l’environnement et à exhorter les décideurs politiques à inverser les tendances. 

« L’inquiétude écologique a également touché les entreprises et les politiques gouvernementales alors que le poids économique de la crise climatique devient considérable », soutient-il. Pour lui, le récent déboursement de millions de roupies pour les voitures perdues dans les inondations liées au passage du cyclone Belal est un exemple parmi tant d’autres.

Pendant la saison des pluies, les parents et les enfants sont également touchés par l’anxiété écologique. Ils doivent attendre tôt le matin pour savoir si l’école ouvrira ses portes ou non. « Il en va de même pour les travailleurs du public et du privé, dont l’accès au travail est parfois limité en raison des mesures de sécurité prises par le gouvernement en lien avec le climat. » Une trop grande obsession d’un avenir écologique incertain, voire condamné à l’échec, peut entraîner une perturbation des activités quotidiennes, et avoir un impact sur les relations sociales, indique-t-il. 

Pouvons-nous nous en sortir ? « Oui. Cela nécessite une approche multidimensionnelle, impliquant le bien-être individuel et l’action collective », répond Dewendra Dookna. « À Maurice, comme ailleurs, la prise de conscience de l’éco-anxiété et la lutte contre celle-ci devraient être des étapes incontournables pour renforcer la résilience au sein de la société », estime-t-il. « C’est en acceptant la responsabilité collective de l’humanité envers l’environnement que nous serons en mesure de créer un avenir meilleur et plus durable pour Maurice et ses générations à venir », insiste-t-il.

Ainsi, chercher du réconfort dans la nature peut soulager, mais l’éducation et le plaidoyer sont des piliers du renforcement de la résilience, avance-t-il. Pour lui, la communication est plus que jamais nécessaire en vue de renforcer le sentiment de solidarité. « En établissant des liens communautaires et en s’engageant dans un militantisme significatif, nous, les Mauriciens, avons le pouvoir de transformer notre anxiété en un catalyseur de changement », pense-t-il. 

Pour le Project Coordinator, « nous devons nous rappeler qu’en fin de compte, nous sommes les seuls responsables de notre état d’esprit. C’est pourquoi nous devons apprendre les outils et les techniques pour maîtriser notre esprit et nos émotions ». 

Le Brahma Kumaris Global Peace House propose des cours de méditation et de développement personnel gratuits au public et aux organisations, fait-il savoir. « N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez participer à nos cours de méditation. » 

Ces stratégies d’adaptation 

monde

Restez informés, restez équilibrés

Dewendra Dookna conseille de s’informer des enjeux environnementaux en restant attentifs, tout en limitant l’exposition aux contenus pénibles. Il suggère également de rechercher des sources d’informations crédibles. « Nous voyons souvent de fausses nouvelles et des médias tentant d’exagérer les problèmes », indique-t-il. 

Établissez un lien avec la nature

Maurice est une destination touristique réputée pour ses splendides espaces verts et sa nature. « Mais nous, Mauriciens, profitons-nous pleinement de la beauté de notre île ? » Qu’il s’agisse d’une promenade tranquille le long de la côte ou d’une randonnée en montagne, passer du temps en plein air peut apaiser l’esprit de ses tourments quotidiens.

Donnez la priorité aux soins personnels

Prendre soin de son bien-être physique et émotionnel est essentiel, insiste Dewendra Dookna. Il conseille de participer à des activités qui apportent de la joie et de la détente à la personne, qu’il s’agisse de la pratique du yoga, d’un passe-temps ou de s’accorder du temps de qualité avec ses proches. 

Pratiquez la méditation Raja Yoga

La méditation Raja Yoga, telle qu’enseignée par les Brahma Kumaris à Maurice, favorise la méditation avec les yeux ouverts. Selon lui, c’est une stratégie utile pour faire face à des situations de la vie où l’on se sent en détresse mais où il faut pouvoir prendre des décisions éclairées malgré tout. « Le Raja Yoga offre également une sagesse significative ancrée dans la philosophie du cycle humain et la géographie de la vie, ce qui offre de nouvelles perspectives sur le climat et les crises humaines qui se produisent réellement. Cela contribue ainsi à créer le détachement mental et la compréhension nécessaires à la gestion de nos émotions », explique-t-il.

Participez au plaidoyer

« Soyez un défenseur du changement. Rejoignez les organisations environnementales locales, participez aux efforts de conservation et plaidez en faveur de politiques qui favorisent la durabilité et la résilience », encourage Dewendra Dookna. Si de tels groupes militants sont florissants sur les réseaux sociaux, la connexion physique avec les gens contribue à régulariser l’énergie harmonieuse des relations et à sortir du piège insensé du monde numérique, fait-il comprendre.

Sollicitez du soutien

Si vous avez du mal à gérer l’éco-anxiété, contactez vos amis, votre famille ou des professionnels de la santé mentale pour obtenir de l’aide.

Le saviez-vous?

Des cours de développement personnel gratuits sont offerts dans plus de 20 centres à travers le pays.

L’organisation Brahma Kumaris est un mouvement spirituel international dédié à la transformation personnelle et au renouveau mondial. Fondée en Inde en 1937, elle s’est répandue dans plus de 110 pays sur tous les continents. Cependant, son véritable engagement est d’aider les individus à transformer leur vision du monde du matérialisme au spirituel. Le mouvement Brahma Kumaris soutient la culture d’une profonde prise de conscience collective de paix et de respect de la dignité intrinsèque de chaque âme. Présent depuis 1975 à Maurice, il propose de nombreux cours de développement personnel gratuits à la communauté dans plus de 20 centres à travers le pays.

 

 

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