Samedi 14 décembre, DJ Snake livre sa première prestation à Maurice à l’initiative de Holdem Events. DJ Snake confie qu’il se lasse rapidement des tubes qu’il écoute et joue souvent. Mais il le fait par plaisir et par respect pour ses fans. Le Français compte s’imprégner de la culture locale.
Le haut de son emsemble vert jaunâtre met en valeur sa large carrure. Grand, il doit se courber légèrement pour se prendre en « selfie » avec ses fans. Il prend le temps de leur accorder quelques minutes. Lui, c’est William Sami Étienne Grigahcine, ou plutôt DJ Snake. Il est actuellement l’un des DJs les plus populaires au monde, avec des tubes tels que Let Met Love You (en collaboration avec Justin Bieber), Loco Contigo (en collaboration avec J. Balvin et Tyga), Lean On (en collaboration avec Major Lazer) et Taki Taki (en collaboration avec Selena Gomez, Ozuna et Cardi B).
« Je suis super content d’être dans ce pays. Vous allez me voir balader dans les rues de Maurice. Je vais m’imprégner dans la ‘vibe’ locale et essayer de comprendre les saveurs et charmes de ce beau pays. Je vais aussi essayer la nourriture locale. Il paraît que c’est bon. Si vous avez une adresse, je suis preneur », confie DJ Snake à la presse dans la soirée du mercredi 11 décembre au Hennessy Park Hotel, à Ébène. Le DJ et producteur français indique qu’il est un ami d’enfance de DJ Assad. Ce dernier est d’origine mauricienne. « Assad et moi, nous nous connaissons depuis 15 ans. Il me dit souvent de venir chez lui (Ndlr : à Maurice). En 2019, le timing était parfait. Toutes les planètes se sont alignées. On voulait vraiment le faire avant la fin de l’année. L’équipe a fait un travail extraordinaire, malgré une fiche technique compliquée. Je ne comptais pas venir à Maurice et donner quelque chose en dessous de la qualité », dit-il. DJ Assad, de son côté, indique « Depuis une dizaine d’années, je l’invite à venir se produire à Maurice. DJ Snake est LA star de 2019. Il compte 3 milliards de ‘stream’. »
« J’avais peur de danser »
DJ Snake relate que la musique joue un rôle important dans sa famille. « Quand j’étais très jeune, j’étais très timide. Il y avait des fêtes à l’école et j’avais peur de danser devant tout le monde. Donc, je me planquais derrière la sono et je mettais la musique. C’était une sorte de cachette. J’ai trouvé que c’était mieux de se mettre derrière la console et de ne pas se confronter au ‘dancefloor’ », dit-il derrière ses incontournables lunettes fumées.
Il se souvient surtout des jours durant lesquels il vendait des disques dans un petit magasin à Paris, en France. Il dit qu’il favorisait les disques de DJ Assad. « Assad a percé avant moi. Il est arrivé sur les grosses radios. Je lui donnais mes disques et lui disais : S’il te plaît, joue ma musique. Il me disait : ‘Oui, mais ce n’est pas encore top’. Je n’étais pas encore prêt. Il m’a quand même poussé quand je suis arrivé à maturité. Il a joué mes disques à fond. On s’entraide et on s’est toujours soutenu. Je pense que je lui devais cela aujourd’hui, de venir à Maurice, dans son pays. Se retrouver ici, chez lui, est fort symbolique. Je suis fier d’être là et je ne fais pas ça pour les caméras », soutient-il. Dans la foulée, DJ Snake confie qu’il n’a pas livré de concert depuis le mois de septembre, car il travaille en studio. « Le concert à Maurice marque la rentrée des classes », dit-il avec le sourire.
À la question de savoir d’où vient son nom de scène Snake, il répond « J’étais jeune et con. » Sa réponse fait rire les convives. « J’aimais juste le serpent et j’avais 14 ans. Tout le monde me connaissait comme Snake. Quand j’ai commencé dans le deejaying, le nom est resté », ajoute notre interlocuteur.
En 2016, DJ Snake sort son premier album Encore. En 2019, il lance Carte Blanche. « Souvent, j’ai du mal à écouter ma propre musique. Je ne suis pas le seul artiste dans ce cas. Je peux faire le plus gros morceau de l’année et de toute la planète. Mais, quand je l’entends, je ne peux plus le blairer. En ce moment, c’est Taki Taki… j’en ai un peu marre », dit-il d’emblée.
Il soutient qu’il l’a tellement écouté. « En général, on fait de la musique rapidement. Mais on travaille sur les détails d’une même chanson pendant deux ou trois mois. Ensuite, on va la jouer à chaque spectacle et tournée. Par contre, cela me plaît de voir la réaction de l’audience dès que je lance le disque. Dès que les deux ou trois premières notes rentrent, j’entends toute la foule crier. C’est un ‘feeling’ dont on ne se lasse pas », explique-t-il. Le DJ ajoute qu’à un moment donné, il ne pouvait plus écouter Let Me Love You et il l’avait enlevé de son répertoire. « Les gens me disaient qu’ils m’ont attendu pour me voir et je ne mettais pas le son. Même si j’en ai marre, je garde les tubes et j’essaie de faire des versions différentes. Sinon, c’est que du bonheur de voyager partout dans le monde et rencontrer les fans. C’est une bénédiction », dit-il.
D’ailleurs, ses différentes influences viennent de ses voyages et ses rencontres. « Je suis très observateur pendant ce voyage à Maurice. J’essaie de comprendre la culture et la musique locale, que je ne connais pas encore. Peut-être que cela peut m’inspirer dans ma musique », dit-il. DJ Snake confie qu’il a toujours voulu « taper plus loin, plus fort et de manière différente, car je ne suis pas un DJ qui va faire le même son en continue tous les ans ».
DJ Snake constate que l’univers musical a beaucoup évolué. « En 2000, c’était compliqué de se faire connaître. Cela se faisait à travers le bouche-à-oreille et démarcher avec son CD ou disque. Aujourd’hui, il existe plein de moyens sur Internet. Si on a un bon produit, peu importe d’où on vient, cela peut tomber dans la main de quelqu’un d’important et déboucher sur un deal avec un gros label ou un autre DJ qui vous joue », trouve-t-il.
Après son concert à Maurice, DJ Snake va retourner aux États-Unis. Puis, il se rendra en Asie, notamment Hong Kong, Inde et Chine, pour une tournée.
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