Alors que les négociations entre le Royaume-Uni et Maurice progressent, Nile Gardiner, ex-collaborateur de feu Margaret Thatcher, vilipende l’intention éventuelle du gouvernement britannique de rétrocéder les Chagos à Maurice. Il estime que cela compromettrait la sécurité du Royaume-Uni et ses relations avec les États-Unis par rapport à la base militaire de Diego Garcia.
Après l’ancien Premier ministre du Royaume-Uni (2019 à 2022), Boris Johnson, qui s’est prononcé de manière catégorique, le 22 septembre 2023, contre la rétrocession de l’archipel des Chagos à Maurice, une autre voix de taille s’est élevée. Nile Gardiner, qui était un proche collaborateur de feu Margaret Thatcher, l’ancienne Première ministre britannique et qui exerce désormais comme expert médiatique, critique vivement l’intention du Royaume-Uni de rendre l’archipel à Maurice.
À ses yeux, c’est une démarche « molle et lâche » de la part du gouvernement britannique. Il convient de rappeler que la plus grande île des Chagos, Diego Garcia, abrite la base militaire anglo-américaine souvent surnommée « le porte-avions insubmersible de l’océan Indien ». Lors de son intervention sur GB News le mardi 3 octobre, l’ancien assistant de Margaret Thatcher a vivement critiqué cette décision, affirmant que cela témoignait d’un sentiment de lâcheté de la part du gouvernement britannique.
Il a déclaré : « Margaret Thatcher aurait été consternée. » Celle-ci a été Première ministre du Royaume-Uni du 4 mai 1979 au 28 novembre 1990. Nile Gardiner a ajouté que « c’est absolument scandaleux et Boris Johnson a eu raison de le condamner. Ce n’est pas dans l’intérêt national britannique et cela compromet fondamentalement la sécurité britannique, mais aussi les relations privilégiées entre les États-Unis et le Royaume-Uni, car nous parlons de la base de Diego Garcia ». Il soutient également que Maurice est un allié de la Chine.
En conséquence, il demande au gouvernement du Premier ministre Rishi Sunak de faire marche arrière et de revenir sur sa décision éventuelle de céder les Chagos. Il y a eu cinq cycles de négociations cette année entre les représentants britanniques et mauriciens concernant cette rétrocession. Des deux côtés, on estime que les discussions progressent dans la bonne direction.
Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a régulièrement souligné qu’il n’était pas question de demander la fermeture de la base militaire à Diego Garcia. En revanche, il est question d’un éventuel bail de 99 ans et du paiement d’une location à Maurice pour cette base.
Pour Nile Gardiner, « cette décision n’a absolument aucun sens et doit être annulée ». Il soutient que la sécurité nationale britannique doit être placée au premier plan. « Je ne sais pas pourquoi le gouvernement britannique adhère à cette décision ridicule d’un tribunal international. La Grande-Bretagne ne devrait pas être soumise aux décisions des tribunaux étrangers. »
Face aux craintes de Boris Johnson, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement avait déclaré que « le Royaume-Uni et Maurice ont tenu cinq cycles de négociations constructives sur l’exercice de la souveraineté sur le territoire britannique de l’océan Indien/archipel des Chagos et les responsables se réuniront bientôt à nouveau pour poursuivre les négociations. Le Royaume-Uni et Maurice ont réitéré que tout accord entre nos deux pays garantirait le fonctionnement efficace et continu de la base militaire conjointe anglo-américaine de Diego Garcia, qui joue un rôle vital dans la sécurité régionale et mondiale ».
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