
Face aux réalités budgétaires, Anil Bachoo joue la carte de la transparence. Le mercredi 22 octobre, lors de la cérémonie d’accueil de 300 nouveaux aspirants infirmiers au Rabindranath Tagore Institute, le ministre de la Santé a reconnu publiquement l’ampleur des défis financiers auxquels son ministère est confronté. Parmi les plus urgents : une dette avoisinant Rs 100 millions envers deux établissements hospitaliers indiens.
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Le ministre s’est voulu rassurant, assurant que le paiement des heures supplémentaires du personnel hospitalier se fera de progressivement. « Les lacunes héritées de l’ancien gouvernement sont en cours de traitement », a-t-il déclaré. Avant de tempérer : « Nous ne pouvons pas tout résoudre du jour au lendemain. Le ministère doit aussi gérer les urgences quotidiennes et l’envoi de patients à l’étranger pour des soins spécialisés. »
Malgré ces difficultés financières, le ministre a salué l’engagement des 300 nouveaux aspirants infirmiers à « embarquer dans une noble mission dédiée au service du peuple mauricien ». Dans son allocution, Anil Bachoo a rappelé qu’au cours des cinq dernières années, seulement 182 infirmiers stagiaires avaient été recrutés, traduisant selon lui « un manque flagrant de prévoyance et de planification des ressources humaines » sous l’administration précédente. Cette situation a, a-t-il ajouté, eu un impact direct sur la qualité des soins et sur la charge de travail du personnel infirmier existant.
« En tant que gouvernement responsable, nous avons pris des mesures décisives pour corriger cette situation. » Le ministère de la Santé a ainsi mis en place un plan stratégique de ressources humaines afin d’anticiper les besoins réels du système de santé. Sur les trois prochaines années, 1 000 aspirants infirmiers seront recrutés : 300 cette année, 500 en 2026 et 200 en 2027. Des chiffres qui pourraient être revus à la hausse si nécessaire.
Cette initiative « ne se résume pas à des chiffres, mais constitue un investissement dans les personnes qui forment le cœur du système de santé public. Plus d’une centaine de médecins seront également recrutés sur une base contractuelle afin de remplacer ceux partis suivre leur spécialisation ». Il s’est aussi engagé à améliorer les conditions de travail du corps médical.
S’adressant aux nouveaux venus, le ministre les a invités à vivre cette formation comme « le parcours le plus significatif de leur vie ». Selon lui, « être infirmier, ce n’est pas seulement maîtriser des techniques, mais savoir tendre la main, apporter du réconfort quand l’espoir s’éloigne et être la force tranquille derrière chaque rétablissement ».
Il a insisté sur l’importance des valeurs
humaines : « La connaissance est essentielle, mais ce qui vous définira vraiment, c’est votre empathie, votre patience et votre humanité. » Le ministre a exhorté les nouveaux stagiaires à exercer leur métier avec passion, rappelant que la profession infirmière exige un sens profond du devoir : « Chaque patient que vous soignez pourrait être un proche, un membre de votre famille. Nous appartenons à une seule nation, à une seule race : la race humaine. »

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