Interview

Ravi Rutnah: «Les députés du MMM sont des bouncers»

Atypique et quelque peu téméraire, Ravi Rutnah a le chic pour irriter les élus du MMM, son leader en premier. Ce qui a failli tourner en eau de boudin dans les couloirs de l’Assemblée nationale. Pour le député du Muvman Liberater, les parlementaires mauves sont de vrais « bouncers ». [blockquote]«Paul Bérenger m’a traité de «ti roke, ti lespri, ti nasyon » (…) Je lui ai répondu :« Ale do, rekin mustas.»[/blockquote] Vous avez le don d’irriter les membres de l’opposition, particulièrement Paul Bérenger. Pourquoi cette insolence répétitive ? Lors d’une Private Notice Question, Paul Bérenger a fait référence à un document qui, selon lui, émane du CEB et traite du black-out et de la baisse du prix de l’électricité. Quand le ministre de tutelle, Ivan Collendavelloo, a répondu, il a dit qu’il n’était pas au courant de l’existance de ce document. Lorsque je tentais de poser une question supplémentaire, j’ai été interrompu au moins une douzaine de fois. Sûrement est-ce parce que vous parliez de bribe.  Cela sans preuve aucune… J’ai effectivement parlé de bribe, mais j’étais en sitting position. J’ai dit que le leader de l’opposition a surement donné un bribe, car l’opposition me provoquait. Je me devais de répliquer. Paul Bérenger m’a traité de ti roke, ti lespri, ti nasyon… On se croirait dans une classe du primaire… C’est Paul Bérenger et sa poignée de députés qui se comportent comme des écoliers avec leurs provocations. C’est une honte. C’est une bonne chose que le Premier ministre a promis de retransmettre en live les travaux parlementaires, cela montrera au peuple comment se comportent les membres du MMM. La Speaker vous a demandé de retirer cet « unparliamentary word »… Je l’ai fait, je m’en suis excusé. Pourquoi alors cette empoignade dans les couloirs du Parlement ? Au tea break, j’ai croisé le leader de l’opposition dans les couloirs. Il m’a dit : « Ti roke, to pu kone ki apel mwa. » Vous l’avez copieusement insulté vous aussi, selon nos renseignements… Je lui ai répondu : « Ale do, rekin mustas. » Et c’est là que j’ai failli être agressé par des députés mauves. Je fais ressortir que, par manque d’arguments, les députés du MMM utilisent la violence. Ce sont de vrais bouncers. Voilà un Paul Bérenger qui a toujours condamné les régimes de tapeurs, qui se transforme en bouncer. C’est une honte. Il semble qu’après neuf mois au pouvoir, certains au gouvernement arrivent difficilement à faire entendre leur voix au Parlement. A-t-on affaire à des « vases à fleurs » ? Certains d’entre nous n’ont pas encore maîtrisé les rouages du Parlement et se comportent effectivement  comme des « vases à fleurs ». Il faut leur donner un peu de temps. Avec vos camarades avocats Sanjeev Teeluckdharry et Rama Valayden,  vous êtes qualifiés d’atypiques. Qu’est-ce qui vous fait courir ? Nous sommes trois avocats qui se battent en cour pour faire respecter les droits humains. Nous militons pour la création d’un syndicat pour les policiers. Est-ce cela être atypiques ? Vous avez émis des critiques contre des magistrats et des juges. Téméraire sur les bords ? Je ne suis pas d’accord avec la manière d’agir de certains magistrats et juges à l’égard des nouveaux avocats. Dans un récent rapport, les États-Unis nous critiquent pour le non respect des droits humains, quand on utilise des charges provisoires pour arrêter les gens. Réactions ? Je réponds en tant que membre de l’American Bar Action et je dis que je ne suis pas d’accord avec ce rapport et les commentaires sur Maurice. On n’a aucune leçon à recevoir des Américains en matière des droits humains, car ce pays pratique encore la peine capitale. Je souhaite que cette publication présente ses excuses à Maurice et à notre judiciaire. Il y a quand même un problème avec les charges provisoires, vous en conviendrez… Oui, on a un sérieux problème avec les charges provisoires et cela date de l’ère coloniale. Le gouvernement compte introduire un Police and Criminal Bill pour revoir les charges provisoires et les enquêtes menées par la police. Il y a aussi les arrestations sur de simples allégations qui chiffonnent… Selon notre système, qui date de 1968, n’importe qui peut faire des allégations gratuites et, malheureusement, la police se doit d’agir. Ce faisant, la police en abuse parfois, mais c’est notre système qui rend cette situation permissible. Venons-en au dossier de l’énergie. Paul Bérenger estime que le ministre de tutelle est à côté de la plaque. Que lui répondez-vous ? Si on prend l’intervention d’Ivan Collendavelloo sur le Mauritius Renewable Energy Bill, vous conviendrez qu’il maîtrise parfaitement le dossier énergétique. C’est Paul Bérenger qui n’y entend rien. Il y a une enquête en cours concernant les documents auxquels il a fait référence. Je suis prêt à déposer une motion of no confidence ou alors une motion of contempt to the Assembly contre lui, s’il s’avère qu’il a menti. Selon vous, les documents seraient des faux ? Si Paul Bérenger a raison, je retirerai tout ce que j’ai dit contre lui. Le gouvernement Lepep a-t-il une tendance de droite ? Le gouvernement Lepep doit s’adapter à son temps pour que la population en sorte gagnante. Par exemple, si on écoute le leader du MMM et qu’on baisse le prix de l’électricité in toto... et que demain, le prix du pétrole flambe. Que fait-on ? Il y a débat concernant la station de St-Louis. Qui a tort dans cette histoire ? C’est une psychose que Paul Bérenger veut créer quand il parle de black-out. Le ministre a dit qu’il a déjà pris des dispositions pour éviter tout black-out. Le MSM est descendu au no 10 en fanfare. Est-ce parce que Navin Ramgoolam compte y planter sa tente ? Il n’y a pas de retour de Navin Ramgooam et Kewal Nagar est loin d’être une indication d’un revival du PTr. Pourtant, il y avait foule… Ce qui s’est passé à Kewal Nagar a été orchestré politiquement pour récolter de la sympathie. On veut faire croire que le PTr n’est que SSR. Et les autres tribuns, on les biffe ? Navin Ramgoolam est un non-starter.
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