Son nom est inscrit sur de nombreux murs à travers l’île, dans les hôtels, bureaux, musées et universités. Lui, c’est David Rogers, alias Dévid. L’on reconnaît en un regard son coup de pinceau. Cet artiste, qui pratique de l’art mural, a su se frayer sa place au soleil.
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Graphiste le jour, artiste à ses heures perdues, Dévid, 26 ans, surfe sur la vague du succès depuis quelques années. Il a pu s’affirmer. Sollicité de toutes parts, cet artiste talentueux et versatile fait de l’art grandeur nature.
Jeune, déjà, Dévid savait que l’art était sa voie. Il raconte : « Après le lycée, j’ai fait des études en arts appliqués à Montpellier en France où j’ai obtenu une licence en Art et Multimédias. À mon retour à Maurice, en 2014, j’ai décroché un travail comme graphiste dans une agence de branding et de communication ».
Toutefois, l’artiste ne voulait pas se contenter d’un simple job en entreprise. Il avait, en effet, d’autres projets en tête, notamment celui de développer son côté artistique. Aujourd’hui, il jongle entre le métier de graphiste et d’artiste en freelance et il a su se forger un nom dans l’univers impitoyable de l’art.
Dans un style plutôt graphique, tantôt noir et blanc, tantôt très coloré, Dévid fait vivre son art sur des murs. « Mes fresques contiennent toutes des éléments symboliques qui ont un sens particulier pour moi ». On y retrouve parfois des yeux qui symbolisent la conscience ou l’éveil, un peu de mysticisme ainsi que des éléments de la nature, d’où l’artiste puise son inspiration. « Pas seulement de la nature organique et végétale, mais aussi de la nature humaine, de notre psyché. J’aime l’idée d’essayer de passer des messages et de conscientiser sur des thèmes qui me touchent, comme la suprématie de la nature sur cette société créée par le mental humain et l’immense respect qu’on lui doit». Pour Dévid, en constante exploration et évolution, l’art n’a pas de limite.
Chaque nouvelle fresque représente un défi pour l’artiste. « Il faut apprendre à s’adapter au mur, mais également à l’environnement. On ne peut toujours être tranquille avec ses écouteurs et de la bonne musique dans une salle climatisée. Peindre une fresque dans la rue en hiver à Phœnix ou en été à Tamarin, ce n’est pas la même chose. Il m’est arrivé de devoir rentrer chez moi après 30 minutes, car il y avait trop de vent pour que je puisse faire des traits droits ». Des aléas du métier, nous dira-t-il.
« Le résultat à cette échelle après autant d’efforts procure un sentiment de satisfaction et d’accomplissement qu’aucun dessin sur un papier A4 ou A3 ne peut égaler ».
Ce qui peut être une difficulté pour certains, Dévid en fait une force, comme les proportions qui demandent d’avoir du recul sur l’œuvre. « Mes œuvres n’ont pas toujours besoin de proportions. Il faut savoir s’adapter techniquement au grand format, à la surface ou encore à la hauteur. Le matériel prend alors une toute autre dimension », explique Dévid. De la chaise à l’échelle ou les échafaudages, du crayon au pinceau qui peut être aussi large qu’une feuille de papier, son art est un perpétuel défi.
Une touche qui s’éparpille
Le jeune artiste compte aujourd’hui bon nombre de créations à travers l’île : les murs du magasin Le Rendez-vous à Grand-Baie La Croisette en 2015, la rue Mère Barthelemy à Port-Louis lors de Porlwi by People en 2016, African Leadership University à Beau-Plan, le showroom de Galaxy à Bagatelle, atelier de Street Art avec les enfants de l’école primaire Paul et Virginie, « Love is free» Flower Ad et Gaz Carbonic dans la zone industrielle de Phoenix, IBL Porlwi Lab 2017 où il a tenu un atelier de Street Art à Villiers René Govt School, le spa de l’hôtel Véranda Paul et Virginie, Tamarin by Foot, fresque à la Baie de Tamarin, Musée de l’Aventure du Sucre à Beau-Plan, la cantine de la Middlesex University, cantine en collaboration avec RYMD et Evan Sohun ou encore Beachcomber Victoria à Pointe-aux-Piments en 2018, et, plus récemment, son exposition en solo menée à la galerie Imaaya.
Le jeune homme ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin et entame déjà plusieurs nouveaux projets, dont le désir de réaliser des fresques dans d’autres pays.
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