Des Chagossiens des Seychelles, soutenus par ceux de Maurice, traînent des officiers britanniques devant la Cour pénale internationale (CPI) pour crime d’apartheid. L’affaire y a été logée il y a quelques jours. « Nous sommes solidaires de ces personnes et sommes en contact constant avec eux. On dénonce la manière dont les britanniques jouent avec les sentiments des Chagossiens. Il est clair qu’ils n’ont aucun respect pour notre communauté. D’autres actions en cour sont en préparation », confie Olivier Bancoult, leader du Groupe Refugiés Chagos. Mais de quoi est-il question ? L’affaire a été entrée au nom de deux Chagossiens des Seychelles, en l’occurrence Solomon Prosper, qui a dû quitter Diego Garcia à l’âge de trois ans avec ses parents, et Bernard Nourrice, qui est également né à Diego Garcia.
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Les Chagossiens dénoncent une discrimination de la part des Britanniques, et plus particulièrement l’administration de la British Indian Ocean Territory (BIOT), qui gère l’archipel des Chagos. C’est la raison pour laquelle ils emploient le terme de «crime d’apartheid» à l’égard de l’administration.
Selon eux, le fait d’être Noirs aurait fait qu’ils ont été traités et sont toujours traités de manière différente par l’administration britannique.
Séparation arbitraire
Dans les documents déposés en cour, ils décrivent comment les Britanniques, mais aussi les Américains, les ont chassés de l’archipel avec « uniquement une valise et un matelas par famille ». Et de souligner aussi que beaucoup de familles ont été séparées entre Maurice et les Seychelles de manière arbitraire.
Le Prosecutor’s Office de la CPI doit maintenant évaluer la plainte et décider si elle est recevable et peut mener à l’ouverture d’une procédure.
Au niveau du gouvernement britannique, on a réagi officiellement à cette procédure devant la CPI. Le Foreign, Commonwealth and Development Office soutient ne pas voir de « base crédible » aux allégations. Il précise aussi que « nous sommes déçus que des diplomates et officiels soient mentionnés dans la plainte de par leur implication, de bonne foi, dans l’administration du BIOT ». De plus, « le gouvernement britannique a toujours exprimé ses regrets sincères par rapport à la manière dont les Chagossiens ont dû quitter le territoire durant les années 60 et 70 ».
Le Royaume-Uni affirme aussi soutenir les communautés chagossiennes à Maurice, aux Seychelles et en Grande-Bretagne. Cela notamment à travers une somme de 40 millions de livres sterling, dont le déboursement est étalé sur 10 ans. Fin 2019, selon un document déposé au Parlement, 313 000 livres sterling avaient été dépensées de cette somme de 40 millions.
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