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Dépénalisation du gandia : penser à la problématique de la drogue dans son ensemble

Michel Vieillesse.

Il faut penser à la problématique de la drogue dans son ensemble. Tel est l’avis de Michel Vieillesse de la National Preventive Mechanism Division de la Commission des droits de l’Homme. Bien qu’il accueille favorablement la dépénalisation de la drogue pour les consommateurs à travers le Drug Users Administrative Panel (DUAP), il émet néanmoins quelques réserves. Il se demande si la dépénalisation de la consommation de drogue est une démarche réfléchie.

« C’est une bonne initiative de dépénaliser la consommation de drogue qui reste néanmoins un délit passible d’une amende ou de tout autre sentence. Il faut cependant penser à la problématique de la drogue dans son ensemble. Concernant les politiques d’accompagnement pour ceux qui sont dans l’addiction, je suis inquiet pour l’avenir ». C’est ce que soutient Michel Vieillesse, de la National Preventive Mechanism Division de la Commission des droits de l’Homme. Pour lui, l’initiative de dépénaliser la consommation de drogue chez les petits utilisateurs est une bonne chose, car cela va permettre de réduire la population carcérale qui est en train de rajeunir avec le nombre de jeunes mis en prison pour simple consommation de drogue. « Est-ce que la dépénalisation est une démarche réfléchie ? » se demande-t-il. Il plaide ainsi pour une démarche prudente pour pouvoir gérer les éventuelles conséquences d’une augmentation de la consommation de drogue.

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Michel Vieillesse dit craindre que cette ouverture qui sera donnée aux consommateurs d’éviter la prison soit perçue comme une échappatoire et incite certains à se laisser tenter de toucher à la drogue en voulant trouver un semblant de bonheur dans leurs moments de perdition. « Nos jeunes risquent d’être en perdition s’ils ne sont pas suffisamment guidés et encadrés pour ne pas tomber dans l’emprise de la toxicomanie », souligne-t-il.

Le Dr Nitish Raj Sookool, Officer-in-charge à la Harm Reduction Section, se veut cependant rassurant. Le Drug Users Administrative Panel (DUAP) ne vise pas à banaliser la consommation de drogue. « Il y aura beaucoup de rigueur et de sérieux lors de l’arrestation des consommateurs de drogue. Selon le programme, une personne arrêtée avec une petite quantité de drogue ne sera pas emprisonnée. Nous avons noté qu’en raison de la stigmatisation, des usagers de drogue ne voulaient pas suivre leurs traitements », explique-t-il. Selon lui, ce n’est pas un changement de loi qui va encourager la consommation de drogue.

« Il est légitime d’avoir des appréhensions concernant une éventuelle hausse de la consommation de drogue. Mais en gardant l’actuelle loi, c’est la population carcérale qui va continuer à augmenter et les consommateurs ne veulent pas aller vers les programmes de réhabilitation par la suite.  », soutient-il. Le Dr Sookool affirme que des campagnes de prévention agressives seront menées afin de prévenir la consommation de drogue. C’est ce que souhaite également Michel Vieillesse. Il espère une bonne politique de contrôle concernant l’accessibilité des drogues à Maurice dont l’approvisionnement semble venir de toutes parts. Si la décision n’est pas suffisamment réfléchie, les conséquences risquent d’être difficiles à gérer, selon lui. « Il faut un arsenal de moyens afin de prévenir tout éventuel débordement », fait ressortir Michel Vieillesse. Le Dr Sookool souligne que le DUAP vise à proposer un programme de réhabilitation aux consommateurs qui ont été arrêtés avec de la drogue pour leur propre consommation. « On veut les dévier du système juridique afin qu’ils ne soient pas condamnés et que leur casier judiciaire reste vierge. Ils pourront ainsi obtenir un certificat de caractère en cas de besoin. Ils ne seront pas passibles de travaux communautaires non plus », avance-t-il.

 

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