La démolition de l’ancien bâtiment abritant le Royal College Port-Louis n’en finit pas de faire des vagues. Après SOS Patrimoine, c’est au tour de la Port-Louis Development Initiative (PLDI), présidé par Gaëtan Siew et ayant pour directeur Jean-Claude de l’Estrac de critiquer sévèrement les autorités pour le peu de considération concernant un bâtiment historique. Pourtant, la PLDI est censée promouvoir la collaboration et la coordination entre les secteurs public et privé.
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« Le conseil d’administration de la Port Louis Development Initiative s’est réuni, le mardi 4 juillet. Il a pris acte avec stupéfaction de la démolition d’un bâtiment historique appartenant au patrimoine de Port-Louis et au pays tout entier », peut-on lire dès le début de ce communiqué.
La PLDI assure aussi que son président, l’architecte Gaëtan Siew, a soumis des « contre-propositions » à la démolition du bâtiment, mais regrette que celles-ci « n’aient pas retenu l’attention des autorités qui ont exécuté leur projet dans des conditions qui ignorent totalement les bonnes pratiques en matière de protection du patrimoine. »
Pour la PLDI, il s’agit de la destruction du lieu « où furent formés les penseurs de notre siècle ». C’est aussi un vrai pan de l’histoire de Maurice et une part de notre identité et héritage culturel qui disparaissent avec les vieilles pierres du Royal College qui datent du XXVIIe siècle. « C’est l’originalité de notre pays qui cède la place à l’uniformité », fait observer la PLDI.
La PLDI exhorte ainsi les décideurs du pays à ne pas négliger « les industries de la création » qui constituent « un énorme marché en pleine croissance » avec des recettes de USD 2 000 milliards et 29,5 millions d’emplois dans le monde. La culture, assure la PLDI, est un « outil de revitalisation économique » pour le pays. La culture et l’activité économique ne sont pas des antinomies, affirme la PLDI.
Le communiqué se termine par un appel à « ceux et celles qui ont le sens des affaires, qui maîtrisent les technologies, qui sont dynamiques, et qui ont des idées » pour trouver des « modèles novateurs pour changer les mentalités en ce qui concerne les édifices patrimoniaux et les décisions d’un autre temps. » Et une note d’inquiétude quant à ce qui reste de l’héritage architectural du pays : « Soucieux de préserver d’autres merveilles architecturales du pays, nous pensons à la vieille caserne des pompiers, aux Casernes centrales, au grenier, aux anciennes prisons, aux vieux cimetières et à de nombreux autres bâtiments moins connus en nous demandant ce qu’il adviendra d’eux. »
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