
Une experte des droits de l'homme de l'ONU a dénoncé lundi la complicité de "trop de pays" avec Israël dans la commission de ce qu'elle a à nouveau qualifié de "génocide" à Gaza, considérant qu'il s'agissait d'une "honte de notre époque".
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"Beaucoup trop de pays continuent de regarder ailleurs, de banaliser la souffrance et même d'en profiter", a déclaré à des journalistes Francesca Albanese, rapporteure des Nations unies pour la situation des droits humains dans les territoires palestiniens occupés.
"Le commerce des armes et l'engagement diplomatique au côté d'Israël continuent sans fléchir", a-t-elle ajouté.
"Ce n'est pas seulement immoral, c'est illégal", a-t-elle souligné, exigeant que "les personnes qui ont donné l'ordre de poursuivre le commerce et les transferts d'armes vers Israël soient tenues responsables".
Cette experte de l'ONU est très critiquée par Israël et ses alliés pour ses critiques et sa dénonciation d'un "génocide" en cours à Gaza.
Près de deux ans après le début de la guerre destructrice à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Mme Albanese a énuméré une litanie d'horreurs commises dans le territoire palestinien frappé par la faim.
Si les données officielles du ministère de la Santé à Gaza, sous l'autorité du Hamas mais jugées fiables par l'ONU, font état d'environ 65.000 morts, Mme Albanese a estimé que le bilan réel pourrait être dix fois plus élevé.
Dans une décision sans précédent, Washington a frappé de sanctions la rapporteurs en juillet, qualifiant son travail de "biaisé et malveillant".
La professeure de droit et spécialiste des droits humains italienne a qualifié d'"inacceptables" les sanctions qui la frappent ainsi que les juges de la Cour pénale internationale (CPI).
Elle a souligné que les Etats-Unis avaient soutenu Israël depuis des décennies "militairement, politiquement, diplomatiquement, stratégiquement, verbalement". Mais selon elle, l'administration américaine actuelle, sous l'autorité de Donald Trump, a "franchi le Rubicon".
Mme Albanese a estimé que l'Histoire ne jugerait pas favorablement les Etats-Unis ou d'autres pays qui continuent de soutenir Israël alors que les accusations de génocide se multiplient.
"Ce n'est pas le premier génocide à avoir été su. Non, l'Holocauste, (...) le génocide en Bosnie, le génocide au Rwanda étaient aussi connus en leur temps", a-t-elle ajouté.
Mais, a-t-elle affirmé, "ce génocide a quelque chose de différent, il est ouvertement incité, cyniquement nié, et soutenu sans relâche", a-t-elle dit.
"C'est la honte de notre époque", a-t-elle conclu.

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