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Décrochage scolaire : le modèle d’apprentissage ne fait plus école

Les invités sur le plateau de Jane Lutchmaya et Annick Rivet.

60 % des élèves admis en Grade 1 n’arrivent pas jusqu’en HSC : quelles solutions face à ce constat ? C’était la question abordée dans l’émission « Au Cœur de l’Info » du mercredi 3 avril sur les ondes de Radio Plus. 

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10 799 élèves sur 18 327 de la cohorte 2010 sont sortis du système éducatif, selon les chiffres de Statistic Mauritius. Cela représente 60 % de ceux admis en Std 1 de l’époque et qui n’ont pu aller jusqu’en HSC. Pour débattre de ce sujet et trouver des solutions face à ce constat, les journalistes Jane Lutchmaya et Anick Rivet ont accueilli sur le plateau de l’émission « Au Cœur de l’Info » le député travailliste Mahend Gungapersad, le pédagogue Lindsay Thomas ainsi que le coordinateur du MITD, Pravesh Sawon.

« C’est un constat effrayant. Le décrochage scolaire existe dans d’autres pays, et à différents niveaux, mais le cas de Maurice interpelle par la façon dont on essaie de résoudre le problème », fait comprendre le député travailliste Mahend Gungapersad, pour qui le système mauricien est hautement compétitif et nombreux sont les élèves qui ne s’y retrouvent pas. Il évoque les deux problèmes majeurs au sein du système qui est le « learning disability » et le « learning difficulty » des élèves. « Aussi, l’Automatic Promotion n’aide pas à détecter ces cas au début de leur parcours scolaire », estime-t-il. 

« Le format existant est basé sur la réussite individuelle. C’est ‘ma réussite’ d’abord, alors qu’il nous faudrait aller vers un système qui encourage la réussite de tout un chacun et pas uniquement la réussite académique », souligne-t-il. 

Toutefois, pour le pédagogue Lindsay Thomas, les chiffres sont affligeants, mais « sur pas mal de critères, le système n’a pas failli. Nombreux sont ceux qui chantent les louanges du système, mais il faut dire aussi que ceux-là appartiennent à une certaine élite de la société ». « Malheureusement, ce qu’on peut reprocher au système est qu’il laisse toute une frange de la population sur le bord de la route », dit-il.

Pour le Dr Om Varma, pédagogue et ancien directeur du Mauritius Institute of Education, ce décrochage scolaire s’explique par le fait que plusieurs facteurs viennent affecter l’éducation académique, nécessitant un effort supplémentaire pour réussir. « Le modèle d’apprentissage doit aussi changer », selon lui. 

Et pour venir en aide à ceux qui ont besoin d’une seconde chance, le MITD propose des cours menant au National Certificate et au Diploma (NC2, NC3, NC4, NC5). Il offre une voie de progression du niveau NC2 au diplôme. « Nous offrons des cours pas uniquement à ceux qui n’ont pas réussi le parcours académique, mais également à ceux qui ont réussi et qui veulent opter pour la filière technique et professionnelle. Nous avons une soixantaine de cours au total et les formations comprennent 80 % de pratique et 20 % de théorie », fait ressortir le coordinateur du MITD, Pravesh Sawon, tout en indiquant que le centre forme 2 500 jeunes chaque année. 

Le suivi pédagogique des enfants vulnérables

Depuis 2017, la National Social Inclusion Foundation (NSIF) vient en aide aux enfants en difficulté scolaire. Pour Ajay Sowdagur, secrétaire général de cette instance, le but est de soutenir les projets des ONG qui travaillent avec des personnes en situation de vulnérabilité. « On travaille avec 200 ONG chaque année et parmi, il y a celles qui aident les enfants en difficulté scolaire. On retrouve notamment des cours de rattrapage et des activités sportives », souligne-t-il. La NSIF finance ces projets. 
 

 

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