Le Mauritius Oceanography Institute a identifié 28 sites autour du pays où l’eau potable souterraine s’écoule directement dans le lagon. Quatre de ces sites produisent un volume d’eau suffisamment important. Reste à savoir s’il est possible de les exploiter sans bouleverser tout l’écosystème.
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Maurice compte des sources d’eau potable dans ses lagons. C’est ce que confirme le Mauritius Oceanography Institue (MOI) après une étude menée sur le sujet. Il existe 28 sites de ce type autour de l’île, mais seuls quatre produisent un volume d’eau suffisamment important.
« À Maurice, nous avons beaucoup d’écoulement sous-marins de nos aquifères, explique Prem Saddul, président du MOI. Je voulais voir s’il était possible d’exploiter cette eau des lagons à des fins domestiques, vu que la population côtière est en nette augmentation. »
Les premières études ont démarré en 2013. Désormais, le MOI dispose d’une carte précise des 28 sites du pays où existe ce phénomène d’écoulement sous-marin d’eau potable.
« Le flux n’est pas le même partout, précise Prem Saddul, il y a quatre sites principaux où le MOI concentre ses efforts : à Flic-en-Flac, Le Bouchon, Trou-d’Eau-Douce et Trou-aux-Biches.» La Prairie est une autre option, le reste ne produisant pas assex de volume pour être pris en considération.
Équilibre délicat
Toutefois, il subsiste des doutes sur la possibilité d’utiliser cette eau pour la consommation.
« Le problème, c’est que ces sites jouent un rôle écologique important dans nos lagons, précise le président du MOI. Il y a un équilibre délicat des forces hydrauliques entre la marée et la pression de l’eau des aquifères qui remontent. » Il faut veiller à ne pas bouleverser cet équilibre au risque de provoquer une filtration d’eau salée dans les aquifères du pays.
L’eau des aquifères qui se déversent dans les lagons est riche en minéraux, en calcium, phosphate et nitrate… Autant d’éléments qui bénéficient à la vie aquatique. « Avec le réchauffement climatique, la température des océans va grimper et la salinité également, souligne Prem Saddul. Les poissons et autres organismes auront tendance à rôder autour de ces points d’eau douce pour s’alimenter en planctons. » Bref, ces 28 sites identifiés par le MOI pourraient se transformer en aquarium naturels dans pas longtemps.
Il faudra attendre 18 mois pour avoir une réponse définitive sur le potentiel des quatre sites identifiés. Le MOI mène un « case study » à Flic-en-Flac et Trou-aux-Biches. « Nous menerons des observations 24 sur 24 pendant un an, surtout en période de pluie, pour recueillir toutes les données », précise le président du MOI. Ces observations détermineront si cette eau ira aux poissons ou aux robinet des Mauriciens.
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