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Crise climatique : changement radical en vue...

Le Centre for Alternative Research and Studies (CARES) organise une conférence internationale sur la crise écologique mondiale le mercredi 2 octobre à Vacoas. Nous aurions pu nous dire que la question écologique a la côte ces temps-ci et les initiatives y relatives se rivalisent. Mais ce sera faire abstraction du courant philosophique et politique dans lequel cette conférence se situe.

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Les enjeux écologiques ne sont pas à la mode, ils sont global et vitaux. Certes, les ‘commodificateurs’, les faiseurs de profit et leurs propagandistes ont trouvé dans la question écologique une nouvelle avenue pour se faire du blé en toute fausse-bonne-conscience. Les campagnes de ramassage d’ordure ou de nettoyage de nos plages, financées par le gros capital en sont les exemples. Mais les questions liées à la crise écologique se doivent d’être profonde et de nature à remettre en cause le modèle d’organisation de nos sociétés depuis plusieurs siècles. C’est de cela dont parle les jeunes avec Greta Thunberg comme modèle. Quand cette dernière s’en prend aux adultes et les accuse de ne pas avoir les soucis de l’avenir des plus jeunes, elle est en train en fait de faire le procès du système capitaliste qui s’est soucié d’une croissance soutenue de source fossile sans jamais poser la question des enjeux écologiques et de l’impact sur les générations futures. Cela ne veut pas dire que les industries capitalistes, surtout celles dont les activités ont une empreinte écologique plus importante n’étaient pas au courant. Dans un article publié par le journal ‘the Guardian’ il est fait mention d’un rapport dans les années 80 par les géants pétroliers comme Exxon Mobile et Shell, tenu secret, qui établissait la crise actuelle en rapport aux émissions carbonnes ; son accumulation dans l’atmosphère ; et son impact sur la planète. Qui plus est, ce rapport situe la responsabilité des industries fossiles. 

Que faut-il en conclure ? Plusieurs choses :

1)    Que les industries les plus profitables de ces dernières décennies sont les plus polluantes et responsables d’importante émission de gaz à effet de serre qui menace la vie sur la planète. Selon les Nations Unis près de 35% d’émission de gaz à effet de serre industriel proviendrait directement des industries énergétiques. Toujours selon cette même agence l’utilisation d’énergie fossile, provenant en grande partie des activités industrielles, est responsable à elle-seule de 78% d’accumulation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, depuis au moins ces dernières cinquante années.

2) Que ces industriels sont prêts à détruire toute forme de vie sur la planète rien que pour accumuler du profit et se faire plus d’argent.

3) Que la destruction de la vie sur terre ne peut pas se résumer à ce que trop souvent nous entendons ‘activité humaine’. Cette notion tend à dire que la pauvre Bangladeshi touchant un salaire de misère et vivant dans un taudis dans un banlieue de Dhaka est tout aussi responsable que Donald Trump par exemple.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a déclaré qu’il nous restait environ 12 ans pour prendre des mesures drastiques afin de ne pas dépasser la hausse de température de 1,5 à 2 degrés. Autres experts affirment que nous avons encore moins de temps ... 18 mois!. Ils ont averti qu’au-delà des 1,5 / 2 degrés, davantage de sécheresse, d’inondations et de chaleur extrême se produiraient et accentueraient la pauvreté, qui à leur tour mettrait en danger des millions de personnes dans le monde. Des chercheurs et des scientifiques parlent de la sixième extinction de masse sur cette planète après celle des dinosaures, il y a 66 millions d’années.

La crise climatique et ses dangers ne sont pas des choses qui adviendront, cela se passe déjà et s’empire rapidement. Des événements dramatiques se déroulent tout autour de la planète maintenant. Vagues de chaleur excessives, sécheresses, incendies de forêt, précipitations excessives, tempêtes, fonte des glaciers et inondations accompagnées de périodes de froid et inhabituelles.

Le thème de la conférence qu’organise CARES est : Crise écologique – des changements radicaux arrivent . à la lumière des données scientifiques nous pouvons dire que les effets de la crise climatique global impacteront sur les différentes sociétés autour de la planète. De nos façons de consommer, à nos façons de nous déplacer en passant par nos activités économiques rien ne pourra être pareil et cela bien malgré nous. Il nous faut maintenant reposer les fondements d’autres valeurs et interactions sociales, politiques et économiques. Cela ne passera pas par un changement de comportement individuel vis-à-vis de nos habitudes quotidiennes. Il y contribuera, mais restera insignifiant par rapport au caractère universel du problème. Ce dont il nous faudra c’est un mouvement unitaire mondial regroupant les travailleurs, les jeunes, les communautés directement menacées par les effets de la crise climatique, les femmes, les paysans, les pêcheurs, les écologistes, les scientifiques pour ne citer que. Ce regroupement unitaire se doit d’avoir une démarche radicale si nous souhaitons la sauvegarde d’une planète en mesure d’accueillir et de reproduire la vie.

John Bellamy Foster qui sera le principal intervenant de cette conférence appartient à cette démarche mondiale de rupture avec le système politique/social/économique actuel qu’est le capitalisme. Foster est professeur de sociologie dans l’Oregon aux états-Unis. Dans ces différents écrits et intervention il revisite la pensée du philosophe Karl Marx et la rétablie dans une critique anti-capitaliste par rapport à son concept de la ‘rupture-métabolique’ évoquée par Marx lui-même. Dans ses critiques du capitalisme, Marx faisait allusion, entre-autres, au fait que l’industrialisation engendrait le démantèlement de l’agriculture paysanne pour les besoins de la main-d’oeuvre. 

Dans son intervention John Bellamy Foster abordera l’espoir qu’a engendré les mouvements des années soixante dans leur démarche profonde de rupture avec le système capitaliste et le non-aboutissement de leurs aspirations. La crise globale sans précédent que nous connaissons nécessite une introspection de l’activité humaine dans son ensemble pour comprendre où et quand est-ce que cela a dégénéré... Une re-visite des mouvements globales qui remettaient en question les fondements d’un système profondément problématique est tout aussi nécessaire. Si nous reconnaissons le besoin urgent d’un mouvement planétaire pour une alternative au système capitaliste actuel, nous nous devons de ne pas refaire les mêmes erreurs que nos prédécesseurs, il y va de la survie de nos enfants et de la vie sur cette planète. 

krizdis moi

 

 

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