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Craze : la moringa attitude

La « brède mouroum» (moringa) est devenue une plante très prisée, autant dans la pharmacologie que dans la cosmétologie, sur le plan mondial. Maurice n’échappe pas à la règle, car le moringa y est consommé sous différentes formes. Zoom sur cette plante aux mille vertus.

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Originaire du nord de l’Inde, le moringa est considéré comme l’arbre à miracle. Et pour cause ! La feuille, la fleur et le bâton ont tous des propriétés médicinales. Aujourd’hui disparue des arrières-cours à Maurice, la brède mouroum est très prisée pour ses bienfaits. Les témoignages de consommateurs en font état et la science le confirme.

Ravi Mareemootoo, 54 ans, en a fait expérience. Souffrant de problèmes articulaires, il s’était rendu à l’hôpital, sans grand succès. Puis, il ira sur la Toile dans l’espoir de trouver un éventuel remède pour soulager ses douleurs. C’est là qu’il découvre que le moringa contient un agent actif contre ses douleurs articulaires. Le hasard faisant bien les choses, il découvre le thé au moringa. « C’était pour moi une agréable surprise. J’en ai donc acheté une boîte. »

Au bout d’un mois, Ravi ressentira les premiers effets du moringa. « Je ne vais pas dire que les douleurs ont complètement disparu, mais elles ont énormément diminué », raconte cet habitant de Belle-Rose.

Ravi jouit également aujourd’hui d’un meilleur sommeil. « Je dors maintenant mieux. Je ne ressens pas, non plus, cette fatigue qui me pesait chaque matin au réveil. Je me sens à présent mieux dans ma peau. »

Chez les Damry à Goodlands, le moringa est une histoire de famille. Depuis deux ans, Arti en prend et tout le monde s’y est mis également. « J’ai pris le thé moringa pour combattre mes douleurs articulaires. Quand cela s’est avéré très efficace, mon époux a commencé à en prendre pour ses problèmes de constipation. Mon fils en prend lui, à titre de prévention pour un meilleur système immunitaire », indique Arti.

Selon Damie Ramtohul, le moringa a des effets positifs sur son métabolisme.

Damie Nursimloo-Ramtohul a 83 ans. Cette habitante de Rose-Hill a découvert le moringa il y a un peu plus d’un an.

« J’ai eu l’occasion d’assister à une causerie de Vinay Kanhye. Ce dernier parlait des bienfaits du moringa. Depuis toute petite, je consomme la brède mouroum dans diverses recettes, dont en bouillon ou en curry. Cependant, je ne savais que cette plante renfermait autant de valeurs nutritives et de bienfaits », dit cette bénévole travaillant pour plusieurs associations. Elle commence alors à inviter Vinay Kanhye dans plusieurs causeries. Son cercle d’amis lui conseille également de consommer le moringa autrement.

Damie Nursimloo-Ramtohul épluche plusieurs rapports parlant des bienfaits du moringa avant de tenter l’expérience. Elle utilise une cuillère de poudre de moringa dans ses céréales tous les matins. Elle en ajoute également dans ses repas de la journée. Avant de se coucher, elle boit une infusion à base de moringa.

« Le moringa a eu un effet positif sur mon métabolisme. Depuis que j’en consume, j’ai diminué mes médicaments. Je me sens mieux. Le moringa est riche en calcium et en magnésium. Il sert aussi à purifier l’organisme. Je l’utilise surtout comme un préventif », confie notre interlocutrice.

Des savonnettes à base de moringa

Usha Bissoonee utilise des feuilles de brède mouroum pour confectionner des savonnettes.

Il existe des savonnettes à base de moringa. Usha Bissoonee, de Le Bouchon, en fabrique pour sa propre consommation et celle de ses proches. Elle effectue actuellement des démarches pour monter son entreprise.

« Ma fille souffrait de la gale. Nous avons essayé plusieurs remèdes, en vain. J’ai entendu parler des bienfaits du moringa et j’ai acheté une savonnette. La petite s’est douchée régulièrement avec elle et la gale a disparu », relate-t-elle.

Voulant faire profiter des bienfaits du moringa aux autres, Usha Bissoonee se sert de ses connaissances en matière de fabrication de savonnette, acquises grâce aux cours dispensés par le National Women Entrepreneur Council.

« Les brèdes mouroum ne manquent pas à Le Bouchon. J’utilise les feuilles de la plante et de la glycérine. Je souhaite désormais produire les savonnettes sur une grande échelle. Mais auparavant, je dois obtenir les certifications et les permis nécessaires », dit-elle.

Grenera : le moringa réinventé

La compagnie Ozebrand commercialise différentes saveurs de thé moringa.

Située à Moka, Ozebrand est une société qui importe des thés de moringa depuis l’Inde. La particularité de ce thé, commercialisé sous le label Grenera, c’est qu’il contient également d’autres produits : « Nos thés de moringa sont disponibles en différentes variétés. Nous les avons à la fraise, au gingembre, à la grenade et à la menthe. La singularité, c’est que nos thés ne sont pas aromatisés. Ainsi, notre thé au gingembre contient de vrais morceaux de gingembre et ainsi de suite », explique Taslim Oozeer, le directeur.

Et c’est justement ces autres produits qui rendent le thé Grenera encore plus efficace. « Le moringa est très efficace, mais quand on y ajoute d’autres produits, les propriétés sont décuplées, rendant ainsi le moringa encore plus puissant. »

De plus, l’autre ingrédient des thés Grenera, c’est la réglisse. « C’est connu, la réglisse a des propriétés anti-inflammatoires. De ce fait, nos thés sont comme un médicament parfaitement naturel pour lutter contre bien des maux », ajoute le directeur.

Et si les thés Grenera ne sont pas encore disponibles sur les rayons des supermarchés, cela ne saurait tarder. « Nous sommes actuellement en négociation pour que nos produits atterrissent sur les étagères des supermarchés. Pour le moment, nous le vendons principalement à travers les réseaux sociaux. »

Imran Abdool, naturopathe : « Les personnes qui souffrent d’hypertension doivent éviter le moringa »

Imran Abdool explique que les propriétés du moringa restent les mêmes, quelle que soit la forme utilisée.

Jamais un arbre n’a suscité autant d’intérêt dans le monde. D’ailleurs, la cosmétologie et la pharmacologie se l’arrachent. La raison est toute simple : le moringa est un arbre qui renferme dans ses gènes de nombreuses vertus pour le corps humain.

Ce n’est pas le naturopathe Imran Abdool qui dira le contraire. « D’abord il faut savoir que les agents actifs du moringa se trouvent particulièrement dans ses feuilles, ses fleurs et ses bâtons. Préparées en bouillon ou en thé, les feuilles sont très riches en vitamine A. Elles contiennent quatre fois plus de vitamine A que les carottes. »

Les feuilles contiennent également d’autres nutriments. « Les feuilles du moringa contiennent quatre fois plus de calcium que le lait. Idem pour le fer. Des analyses scientifiques ont même indiqué qu’elles contiennent jusqu’à sept fois plus de vitamine C que l’orange. C’est pour toutes ces raisons que la plante est très prisée. »

Utilisés dans des currys ou encore dans les soupes, les bâtons ont des propriétés anti-inflammatoires. Ce qui fait d’eux des alliés pour soigner les douleurs articulaires. « Certes, les résultats ne s’obtiennent pas du jour au lendemain. Mais à long terme, la personne qui en consomme verra ses douleurs diminuer de 25 % à 40 %. Ce qui est considérable. »

De plus, les feuilles peuvent aussi être utilisées pour des purges. « Il est avéré que les bouillons de brède mouroum peuvent aider les vermifuges naturels comme de l’huile de ricin », explique le naturopathe.

La fleur du moringa renferme aussi d’autres bienfaits. « On peut consommer la fleur sous forme de thé. On peut aussi l’ajouter directement dans les currys, comme le font déjà certains Mauriciens. La fleur a un effet diurétique. C’est-à-dire qu’il favorise l’évacuation de l’eau à travers l’urine. Le corps sera ainsi en meilleure santé et moins ballonné. »

Par ailleurs, les fleurs ont aussi d’autres propriétés : « Elles peuvent combattre les pertes blanches chez la femme. Elles sont aussi des très bons aphrodisiaques. Le moringa améliore également la circulation sanguine », fait ressortir Imran Abdool.

Cependant, le moringa a aussi des contre-indications. « Les personnes souffrant d’hypertension doivent éviter de consommer le moringa. »

« Certaines personnes préfèrent le consommer frais, d’autres n’ont pas le choix que de se tourner vers du moringa séché. Peu importe sa forme, ses propriétés ne sont pas altérées », fait-il observer.

Vinay Kanhye, producteur de thé moringa : « Je ne m’attendais pas à un tel succès »

Le moringa utilisé par V Kanhye Health Foods.

Vinay Kanhye, ingénieur électrique et électronique, vit une expérience incroyable. Depuis juin 2015, il commercialise des infusions et de la poudre de moringa sous la marque V Kanhye Health Foods Co. Ltd.

Vinay Kanhye va bientôt ouvrir une deuxième usine.

Âgé de 47 ans, cet habitant de Goodlands fait ressortir qu’il a découvert les bienfaits du moringa en Angleterre. « J’y étais en vacances avec ma famille en décembre 2012. Un jour, je me suis senti extrêmement fatigué. Je me suis donc tourné vers une boutique de santé et les représentants m’ont conseillé l’infusion et la poudre de moringa », raconte-t-il.

Il achète le produit, car il est adepte des infusions. Par la suite, il effectue des recherches. À son grand étonnement, il apprend que le moringa est en fait la « brède mouroum », qu’on trouve à Maurice. « J’ai bu le thé et j’ai apprécié. Mon état de fatigue s’est dissipé en quelques heures », dit-il. Les vertus du moringa l’émerveillent.

De retour à Maurice, il poursuit ses recherches. Il constate que le Mauritius Research Council (MRC) et l’université de Maurice ont mené des recherches sur le moringa. Il en discute avec plusieurs professionnels de santé, qui lui confirment les effets miraculeux de cette plante. « 90 % des Mauriciens pensent que la brède mouroum provoque de l’hypertension. Les médecins ont démenti cela et m’ont expliqué que c’est le sel ajouté dans la préparation des plats à base de brède mouroum qui fait monter la pression artérielle. Une fois ce doute dissipé, j’ai voulu partager les bienfaits de la brède mouroum avec mes proches », relate le directeur de V Kanhye Health Foods Co. Ltd.

Il commence à faire sécher des feuilles de moringa, à les laver, à les sécher à nouveau, avant de les réduire en morceaux, pour les infusions, ou en poudre.

De bouche à oreille, Vinay Kanhye établit un réseau de clients. L’idée de cultiver des brèdes mouroum germe. Il commence une première plantation sur son terrain de deux arpents à Mellville, Grand-Gaube. Il convertit le rez-de-chaussée de sa maison en une petite usine de production de thé.

« Les produits ne contiennent aucun additif ou conservateur chimique. Ils sont naturels », précise notre interlocuteur. Ils sont très prisés des Mauriciens de tout âge, principalement les personnes âgées et les diabétiques, ainsi que les touristes.

V Kanhye Health Foods Co. Ltd exporte aussi ses produits vers La Réunion, l’Angleterre, le Canada et l’Australie.

Une boîte de 30 infusions se vend à Rs 200 dans les supermarchés, alors que la poudre se vend en logement de 100 g à Rs 230. « La poudre peut être consommée avec des céréales, de la soupe, du smoothie, en assaisonnement pour salade et dans d’autres préparations », souligne-t-il.

Vinay Kanhye ouvrira bientôt une deuxième usine de production. L’enseigne possède également la certification ECOCERT. « Le moringa est très demandé. La plantation se fait aujourd’hui sur environ huit arpents. Cela, avec l’aide de mon père et de mon frère. Je ne m’attendais pas à un tel succès », dit-il. Son entreprise emploie une quinzaine de personnes et fonctionne six jours sur sept.

 

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