Première audience de la Court of Investigation sur le naufrage du MV Wakashio, ce mardi 19 janvier. Le capitaine Manu, commandant de la National Coast Guard (NCG), a été entendu dans l’après-midi. Il a été interrogé par l’Assistant Sollicitor General, Me Rajkumar Baungally.
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Les travaux se déroulent à l’ancienne Cour suprême, sous la présidence de l’ancien Puisne Judge Abdurrafeek Hamuth. Ce dernier est assisté de Jean Mario Geneviève, ingénieur marin et expert maritime, et de Johnny Lam Kai Leung, expert maritime.
Ci-dessous un extrait de l’audition du capitaine Manu :
Me Baungally : Quels sont les équipements à votre disposition ?
Capitaine Manu : La National Coast Guard est dotée d’un système radar opérationnel 24/7. Nous avons aussi dans l'île cinq postes pour surveiller les mouvements. Cela nous permet aussi d’intervenir quand il y a des cas suspects comme un changement dans l’itinéraire d’un vaisseau ou toute augmentation de la vitesse.
Me Baungally : Cela a-t-il été fait pour le MV Wakashio ?
Capitaine Manu : Selon les rapports, nous avions appelé [le MV Wakashio] à plusieurs reprises entre 18 h15 et 19 h 25 le 25 juillet (le jour du naufrage). Mais nous n’avions reçu aucune réponse. Le navire se trouvait à quelque 900 milles nautiques de Blue-Bay.
Me Baungally : D’où venaient les appels ?
Capitaine Manu : De Pointe-du-Diable, Mahébourg et Blue-Bay.
Me Baungally : Qu’aviez-vous fait durant 70 minutes lorsque les appels ne passaient pas ?
Capitaine Manu : Il n’y avait rien d’anormal pouvant donner lieu à des situations suspectes. La mer était très forte. Raison pour laquelle des petites embarcations n’ont pas été envoyées.
Me Baungally : À quelle heure la situation était-elle devenue menaçante ?
Capitaine Manu : Il n’y avait rien d’anormal pour la NCG..Le radar est limité à un rayon de 15 milles nautiques seulement. Cela prend quatre heures pour que le bateau de la garde-côte CGS Barracuda soit prêt. L’avion Dornier de la NCG était à terre et il aurait pris deux heures et demi pour cette opération. Parfois, les bateaux naviguent à proximité [de nos côtés, Ndlr].
Un peu plus tôt, l’audition du capitaine Asiva Coopen, Deputy Director of Shipping, s’est poursuivie. Dans la matinée, il avait déclaré que le capitaine du MV Wakashio a « reconnu son erreur ».
Ci-dessous, un extrait de l’audition du capitaine Coopen lors de la séance de cet après-midi. Les questions sont de Me Baungally :
« La route prise par le navire avait-elle été examinée par des experts indépendants ?
Capitaine Coopen : Oui.
Me Baungally : À quelle heure le bateau a-t-il quitté le passage sécurisé ?
Capitaine Coopen : Un navire peut s'approcher jusqu'à 12 miles nautiques à condition qu'il ne s'arrête pas. Mais il y a plusieurs bateaux qui passent près de nos côtes. Nous avons recommandé dans le rapport des zones qui devraient être évitées par les navires ne venant pas à Maurice.
Pour l’assesseur Jean Mario Geneviève, ingénieur marin et expert maritime, avec le MV Wakashio qui fait 300 mètres de long et 50 mètres de large, on savait que c’était une situation d’urgence. Et il n’y avait pas un « proper tug »
Capitaine Coopen : Cela n’a pas été rapporté dans le procès-verbal. Mais le Port Master avait affirmé que les remorqueurs étaient en réparation. D’autres se trouvaient avec d'autres navires. Nous n’avons pas à Maurice les remorqueur requis ni de professionnels dans le domaine du remorquage. Nous n’avons pas de remorqueurs de sauvetage. Dans le cas du Benita, nous avions été chanceux.
L’assesseur Jean Mario Geneviève : Qu'on n’ait pas les équipements c’est une chose, mais il fallait faire avec les moyens du bord !
Capitaine Coopen : C’est facile de le dire, mais je n’étais pas responsable du sauvetage.
Les travaux de la Court of Investigation se poursuivront ce mercredi 20 janvier.
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