Live News

Conditions climatiques : ces secteurs paralysés par le mauvais temps

Le mauvais temps joue les trouble-fêtes ces jours-ci.

Si les grosses pluies de ces derniers jours sont bénéfiques à la culture agricole, elles affectent, toutefois, plusieurs secteurs d’activités économiques. Tour d’horizon ! 

Publicité

Construction : plusieurs chantiers en suspens 

Sur plusieurs chantiers, les travaux ont été stoppés. « Notre secteur est spécifique dans la mesure où les travaux se font essentiellement en extérieur. Avec le climat actuel, plusieurs chantiers ont été mis « on hold » en attendant que le temps s’améliore », soutient-on chez Transinvest Construction Ltd qui est spécialisée dans la construction des routes ou encore des flyovers. C’est aussi le cas chez Techno Construction Ltd. « Nous ne travaillons pas en ce moment. Il faudra attendre avant de reprendre les travaux », indique Arvind Bhowruth, le directeur. Techno Construction Ltd envisage de faire des heures supplémentaires afin de rattraper le retard sur les chantiers et ainsi respecter le délai de livraison. « Nous comptons terminer à 15/16 heures les samedis au lieu de 13 heures sitôt que le temps le permet », indique-t-il. 

De son côté, Kevin Mootoosamy, entrepreneur en bâtiment, privilégie les travaux d’intérieur comme la pose des carreaux. « Nous reprendrons les travaux d’extérieur quand le temps le permettra », ajoute-t-il. 

Qu’en est-il au niveau de la livraison des matériaux de construction ? Anil Rambarun, directeur commercial d’Eastern Group - compagnie qui est spécialisée dans la production et la distribution de matériaux de construction - avance que la livraison se fait comme en temps normal. « Cependant, sur certains sites, nous ne livrons pas des matériaux, à la demande des clients ou en fonction de la situation sur les chantiers concernés. Nous avons un système de coordination de logistique nous permettant de savoir si nous pouvons livrer des matériaux dans des bonnes conditions ou pas », ajoute-t-il.

Transport : 10 % à 20 % de passagers en moins 

C’est un fait ! Il y a toujours moins de passagers quand le temps est mauvais. Ce n’est pas Yousouf Sairally, Traffic Manager chez United Bus Service (UBS), qui dira le contraire. Il observe en ce début de semaine une baisse de l’ordre de 15 % à 20 % au niveau de passagers.  Sunil Jeewoonarain, secrétaire de la Mauritius Bus Owners Cooperative Federation, dit constater un recul de 10 % du nombre total de passagers accueillis au quotidien. « Nous observons moins de passagers sur certaines routes comme Rivière-Noire ou Flic-en-Flac. Ceux qui travaillent sur les plages ou dans la construction ne voyagent pas en ce moment. Cependant, pour ce qui est des employés de bureau,  nous ne notons pas de changement ». 

Du côté des taxis, on broie du noir. Raffick Bahadoor, président de la Taxi Proprietors Union, n’est nullement surpris par la baisse de la clientèle. « On savait que ce début d’année allait être ‘challenging’. En temps normal, quand il y a mauvais temps, des parents font appel aux taxis pour aller récupérer leurs enfants à l’école. Comme les classes se font en ligne, nous avons perdu cette clientèle », explique-t-il. Ces jours-ci, les courses se font en rafale, soutient-il. « Nous n’avons quasiment plus de courses « ordinaires ». On fait appel à nous que pour des urgences », . 

Cependant, du côté de Metro Express, tout se passe comme à l’accoutumée. « Il n’y pas de ralentissement. Nous prenons bien-sûr les précautions d’usage et nous encourageons nos passagers à respecter les consignes sanitaires », indique  Dr Das Mootanah, CEO de Metro Express Ltd.  De même, au niveau des travaux, ajoute-t-il, la compagnie a demandé à ses équipes de prendre les précautions nécessaires et de veiller à ce que les mesures de prévention en cas d’inondations soient prises.

Impact sur les activités en mer et en plein air 

Depuis les fortes pluies, une centaine de pêcheurs dans la région de Grande-Rivière-Sud-Est sont en congé forcé. « Outre le climat, l’eau de mer est sale en raison des déversements. Nous attendons vivement le beau temps pour reprendre nos activités », avance Prakash Baichun, président de Four Bell Fish Breeding Cooperative Society et membre de Camp des pêcheurs à GRSE. Cependant, dans d’autres régions, certains pêcheurs poursuivent leurs activités. « Nous pouvons sortir en mer, car il n’y a pas trop de pluie dans notre région, mais nous redoutons l’eau qui sera déversée en mer si la pluie persiste. Quand cela arrive, l’eau sera tellement sale que nous ne trouvons plus nos casiers. Ce qui nous paralyse pendant plusieurs jours », explique Pierre Christophe Nobin, secrétaire de la coopérative des pêcheurs Le Migrateur à Bambous-Virieux. 

Roopesh Boyjoonauth, directeur d’Aquacity Belle Mare Watersports, a, quant à lui, dû annuler ses activités de ‘parasailing’. En cause : le temps venteux et la mer houleuse. « Des clients ont annulé leurs sorties durant le week-end. Et bien souvent, ils ne reviennent pas. Ce qui a un impact sur nos ventes. Nous ne pouvons rien y faire. C’est une question de sécurité et il faut bien respecter Dame Nature », soutient-il tout en recommandant au passage une extension de trois mois pour le Wage Assistance Scheme pour soulager les opérateurs touristiques. 

Outre les activités nautiques, celles qui se font en plein air sont également affectées. Le temps n’est pas propice pour du hiking ou encore pour les randonnées, affirme Allan Ramalingum, directeur de Local Spirit. « Nos activités sont affectées par le temps qui est très changeant. Il y a beaucoup d’annulation en ce moment. Nous avons aussi beaucoup de demandes que nous ne pouvons confirmer en raison justement du temps », avance-t-il. 

De son côté, si Patrick Haberland, directeur de Yemaya Adventures qui propose à sa clientèle des activités en plein air (randonnée, VTT, kayak,…) a pu maintenir les sorties de vendredi et de samedi dernier, il a dû cependant annuler ses activités ce lundi. Une situation qui devrait perdurer si le mauvais temps reste au rendez-vous ! 

Agriculture : pluie salvatrice, mais… 

Jacques d’Unienville, CEO d’Omnicane, est catégorique : le climat est très bénéfique. Et pour cause, après la récolte, il faut de l’eau pour faire repousser la canne. « Donc, c’est un bon départ pour les nouvelles cannes. Il faudrait, par la suite, qu’on ait du soleil, car trop d’eau risque de pourrir les racines, mais nous ne sommes pas pour l’instant arrivé à ce niveau », fait-il ressortir.  Salil Roy, président de la Planters’ Reform Association, abonde dans le même sens. « La pluie est bien mieux que la sécheresse. Cependant, trop de pluie peut causer des accumulations d’eau et affecter la canne », soutient-il.

Chez les planteurs de légumes, on suit aussi la situation de près. « Après la sécheresse, cette pluie ne peut qu’être salvatrice. Elle aura certainement un impact positif sur la production, mais il faudra attendre un peu », avance Mahen Ramgoolam, planteur dans la région de La Marie.  

Car, ajoute Kavi Santchurn, président de l’Agricultural Development Marketing Association, si la pluie persiste dans les prochains jours, elle peut affecter les champs et compromettre la production. « Nous appréhendons cela, mais c’est une situation que nous vivons chaque année à pareille époque. Ce sont les risques du métier », ajoute-t-il. Et Salil Roy de conclure en lançant un appel aux autorités de s’assurer de régler une fois pour toutes le problème d’approvisionnement d’eau car toute l’eau de pluie continue à se déverser dans la mer.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !