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Commission de l’océan Indien: le discours du nouveau secrétaire général surprend

Étonnement lors de la cérémonie de passation de pouvoir entre le secrétaire général sortant de la Commission de l’océan Indien (COI), Jean-Claude de l’Estrac et le nouveau titulaire Hamada Madi Boléro à l’hôtel Le Labourdonnais, à Port-Louis mercredi soir.

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Prononçant son discours Hamada Madi Bolero a, en présence des présidents des Comores, de Madagascar et de Maurice évoqué le différend qui oppose son pays à la France sur le dossier Mayotte. Hamada Madi Boléro a indiqué qu’il s’en tiendra strictement au droit international quant à la souveraineté des Comores sur Mayotte. Des négociations, a-t-il dit, « ne peuvent s’écarter du principe général qui est celui du respect scrupuleux du droit international dont l’application est garantie par le Conseil de sécurité des Nations unies, dont la France est membre permanent ». Il a donc émis le souhait qu’une « solution durable et équitable de ce différend » soit trouvée, notamment pour mettre un terme aux morts par noyade des Comoriens qui tentent de rejoindre Mayotte sur des embarcations de fortune. Il a terminé son discours sur ce volet en faisant ressortir qu’il est « en droit d’attendre de la présidence française du Conseil de la COI et des autorités françaises en général, un soutien affirmé parce qu’il y va de la bonne marche de la COI ». Les propos d’Hamada Madi Boléro sur Mayotte n’ont pas échappé à nombre d’observateurs venant des différents pays membres de la COI présents à la cérémonie. « Ce n’était pas le forum approprié pour débattre des questions bilatérales. Quand l’on devient secrétaire général de la COI, l’on met son manteau national de coté» explique un diplomate aguerri. « Il y a une règle à la COI qui a toujours été respectée : aucun contentieux bilatéral ne sera traité par ses instances, surtout lorsqu’il concerne deux états membres. Une organisation multilatérale ne peut se pencher sur des problèmes bilatéraux. Imaginez ce qui se passera si demain les Comores soulèvent le cas de Mayotte, Maurice celui de Tromelin et Madagascar celui des îles éparses… La COI va imploser », lâche un second diplomate. « Ce que Hamada Madi Boléro a fait équivaut à une maladresse, une bourde diplomatique », ajoute un ancien ministre présent å la cérémonie. « L’inquiétude est de mise. Dès le premier jour de son installation, il semble chercher la confrontation avec la France. Cette posture pourrait poser problèmes à l’avenir, » avertit notre interlocuteur.

 

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