Ciment et barres de fer : l’État envisage de contrôler les prix

Le prix du ciment sera contrôlé le 1er novembre si les importateurs ne baissent pas leurs prix avant octobre.

Vu l’augmentation constante du prix du ciment et celui des barres de fer, le gouvernement étudie la possibilité d’intervenir sur le marché. Si les importateurs de ciment ne revoient pas leurs prix à la baisse d’ici 1er octobre, l’État va contrôler les prix à partir du 1er novembre. Quant à la barre de fer, l’État va s’assurer qu’il n’y ait pas d’éventuelle hausse de prix. 

15 %. C’est la hausse concernant le prix du ciment par rapport à l’année dernière, indique Jaganathan Rangan, Permanent Secretary au ministère du Commerce. En effet, le prix du ciment a connu une augmentation à quatre reprises depuis 2020.

« On estime que les prix du ciment que pratiquent les importateurs sont exorbitants », dit-il. De ce fait, poursuit-il, les représentants du ministère du Commerce ont eu deux rencontres avec les deux importateurs : Kolos et Lafarge. « Nous avons demandé à ces fournisseurs de revoir leurs prix à la baisse ou d’annuler la dernière hausse de prix qui varie de 5 % à 6 % », fait ressortir Jaganathan Rangan. Il souligne que si les importateurs de ciment ne baissent pas leurs prix à partir du 1er octobre, l’État n’aura pas d’autre choix que d’intervenir et d’imposer un prix contrôlé à compter le 1er novembre. 

En ce qu’il s’agit de la barre de fer, le Permanent Secretary soutient que le prix a augmenté de 40 % depuis mars de l’année dernière. « Par ailleurs, nos inspecteurs ont constaté qu’il y a un manque de barres de fer dans les quincailleries », dit-il. Il est d’avis qu’il y a une tentative de certains distributeurs de provoquer une pénurie artificielle pour inciter une nouvelle hausse de prix. 

« Nous avons rencontré quelques importateurs en ce début de semaine et ils ont partagé avec nous leurs coûts. Nous allons aussi avoir des rencontres avec les détaillants. Il n’est pas question qu’il y ait d’autres augmentations sur le prix des barres de fer. On va s’assurer que les prix se stabilisent », indique notre interlocuteur. Il y a une douzaine de gros importateurs de barres de fer à Maurice. 

Paroles aux importateurs…

Sean Andre, Sales & Marketing Manager de Kolos Cement : « Nous serons obligés de trouver un accord mutuel » 

Sean André, le Sales & Marketing Manager de Kolos Cement, dit avoir effectivement eu des rencontres avec les agents du ministère de Commerce. « Nous sommes toujours en phase de négociation. Une autre réunion est prévue la semaine prochaine. Ce qui va nous permettre d’avoir une meilleure visibilité sur une révision de nos prix. »

À ce stade, il dit qu’il n’est pas en mesure de se prononcer sur une éventuelle baisse des prix. « Tout dépendra de nos prochaines discussions. Mais définitivement, nous serons obligés de trouver un accord mutuel. On est en train de voir comment on peut s’arranger. »

Mahen Gowressoo, directeur de Samlo Koyenco Steel : « Le contrôle du prix mènera vers une pénurie de barres de fer sur le marché »

Le directeur de Samlo Koyenco Steel, un des principaux importateurs de barres de fer, est catégorique. « Si l’État contrôle le prix des barres de fer, de nombreux importateurs vont cesser d’importer ce produit. Par conséquent, il y aura une pénurie de barres de fer sur le marché local », estime Mahen Gowressoo. 

Selon lui, le dollar s’apprécie et le coût de fret augmente. Les importateurs ne peuvent pas pratiquer des prix qui les feront subir des pertes. Pour lui, ce sera difficile de baisser les prix. « Déjà, on n’a pas suffisamment de conteneurs pour faire venir les barres de fer. Par ailleurs, on accuse des retards sur l’arrivée des cargos. Tous ces facteurs font grimper davantage les prix. Il faut être réaliste. »