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À Canal Dayot, Vallée-des-Prêtres et Cité-La-Cure : les habitants déplorent la qualité des nouveaux drains

Malgré que le gouvernement procède chaque année à la construction de plusieurs drains, de nombreux habitants se disent consternés par les dégâts des inondations.

Les conséquences des inondations survenues le dimanche 13 mars étaient encore très visibles dans les différentes régions affectées. Des ruelles encore envahies par des déchets provenant des drains, des familles encore sous le choc de plusieurs pertes matérielles. Le constat post-inondation faisait peine à voir. 

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À Vallée-des-Prêtres, Anousha Vythilingum se remet encore du traumatisme qu’elle a vécu la veille. Outre le fait que l’eau a atteint plus d’un mètre dans sa maison, elle raconte que sa voiture a été sévèrement endommagée. « Toutes les voitures qui ont été emportées par les eaux non loin de chez moi ont fini leurs courses devant ma porte pour sévèrement heurter ma voiture », témoigne-t-elle. Et pourtant, avance-t-elle, un tel drame n’était pas supposé se produire, car cela fait un an depuis que sa localité a eu droit à de nouveaux drains. « Je ne comprends donc pas comment est-ce qu’on a pu être autant affecté par ces inondations », s’interroge-t-elle. 

La députée du Mouvement socialiste militant (MSM), Subhasnee Luchmun Roy, qui sillonnait la région en présence de divers conseillers municipaux afin de faire un état des lieux des dégâts, nous a expliqués que l’origine de ces accumulations d’eau n’a rien à voir avec les drains, mais serait, selon elle, liée à une construction effectuée non loin d’une rivière. « Il s’agit, selon moi, d’une construction illégale. Nous allons entreprendre des démarches pour voir s’il y a la possibilité d’émettre un ‘stop order’ contre cette construction », nous a-t-elle fait savoir. 

À Cité La Cure, région sévèrement touchée par les inondations, c’est l’incompréhension. Thieddy Allas, un habitant de la région, exprime son ras-le-bol. « Cela fait 10 ans que nous vivons le même drame. Je ne sais plus quoi faire », se lamente-t-il. Une inondation pour ce dernier est synonyme de la perte de ses effets personnels et des meubles qui vont être sérieusement abîmés ou qui seront alors bons pour la casse. 

Également présent sur les lieux, un dénommé Francis pointe directement la qualité de travail effectué au niveau de la construction des drains. « De telles inondations n’auraient pas dû avoir lieu, car on nous avait dit qu’avec la construction de nouveaux drains l’année dernière, les problèmes des inondations seraient chose du passé. Mais que constate-t-on aujourd’hui ? Les ingénieurs ont-ils mal fait leur travail », critique-t-il. 

Par ailleurs, il ne manque pas de nous indiquer la présence d’un gros rocher se trouvant à l’intérieur de ces nouveaux drains. « Je ne comprends pas comment on a pu effectuer une telle construction sans enlever ce rocher qui obstrue à la circulation d’eau », s’indigne-t-il. 

Même constat dans la région de Canal Dayot. Cette région qui avait subi de plein fouet les inondations de 2013 avait depuis été épargnée. Mais dimanche le 13 mars, les habitants ont de nouveau vécu le traumatisme d’il y a 9 ans de cela. « Nous avons été sévèrement impactés à cause des drains qui pourtant viennent d’être construits. C’est l’eau qui débordait de ces nouveaux drains qui a causé tous ces dégâts », nous témoigne une habitante de la région sous le couvercle de l’anonymat.

De 2009 à 2021 : Rs 13,2 milliards investies dans les drains

2009

Une somme de Rs 30 millions est allouée dans la région de Port-Louis pour la construction des drains. Un montant de Rs 45 millions est injecté à Curepipe, tandis que la région de Beau-Bassin a droit à un budget de Rs 27 millions. La région de Pamplemousses/Rivière-du-Rempart témoigne pour sa part d’un investissement de Rs 20 millions.

2010

Un programme destiné à la construction de drains et d’évacuation d’eau est mis en place. Aussi pour réduire la prolifération de maladies, telles que le Chikungunya et la Dengue. Ainsi, 146 sites sont identifiés pour mener pas moins de 124 projets au coût de Rs 726 millions. 

2011

Afin de résoudre le problème des inondations et d’accumulation d’eau, des drains seront construits et réhabilités dans plusieurs régions du pays pour un montant de Rs 1,3 milliard.

2012

Une somme de Rs 1,6 milliard a été investie au cours de la période 2012-2016 pour la mise en œuvre d’un programme national de drains dans les zones sujettes aux inondations, telles que Trois Boutiques, Bramsthan, Lallmatie/Saint-Julien et Piton, entre autres.

2014

Un montant supplémentaire de Rs 1,3 milliard avait été alloué pour des travaux d’urgence à travers le pays, principalement à Port-Louis.

2015-2016

Rs 1,3 milliard alloué pour des travaux de drains à travers l’île.

2016-2017

C’est durant ce budget que le gouvernement avait annoncé qu’une Land Drainage Authority sera mise en place. Elle travaille en étroite collaboration avec le National Disaster Risk Reduction and Management Centre pour identifier les priorités en matière de travaux de drainage. Ainsi, une somme de Rs 350 millions avait été budgétée pour la construction et l’amélioration des drains. Mais le ministère des Finances avait également prévu un montant de Rs 940 millions pour la période 2016-2017 pour les travaux prioritaires à Maurice et à Rodrigues. Ceux-ci seront mis en œuvre par la National Development Unit. En outre, Rs 270 millions avaient été prévues au ministère des Collectivités locales pour entreprendre des travaux de drainage prioritaires à travers le pays.

2017-2018

Le gouvernement avait, au cours des trois prochaines années, octroyé la somme de quelque Rs 1,3 milliard dans la construction, la modernisation et le nettoyage des drains.

2018-2019

Dans ce budget, une somme de quelque Rs 1,2 milliard avait été octroyée aux projets de la National Development Unit (NDU) pour la construction et l’amélioration des drains, des routes secondaires et de petites installations sportives à travers le pays, entre autres.

2019-2020

Pour atténuer l’impact du changement climatique et s’y adapter, 40 sites à haut risque d’inondation avaient été identifiés à travers l’île. Une somme de Rs 650 millions avait été réservée à la réalisation de travaux de drainage dans ces zones.

2020-2021

Durant ce budget, une somme de Rs 100 millions avait été allouée pour la construction de drains à travers le pays et Rs 1,1 milliard pour l’amélioration des drains.

2021-2022

Finalement, pour la présente année, c’est une somme d’un milliard qui est allouée pour ce projet.

  • LDMG

 

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