Cette année, le Budget 2024-25 sera particulièrement scruté. Toutefois, les attentes et dépenses qui sont ordinairement des éléments considérables risquent d’être relayées au second plan en raison de la joute sur le plan politique avec l’hôtel du gouvernement à la clé. Le ministre des Finances a tenté de relativiser en affirmant que le prochain Budget sera axé sur le capital humain, la résilience économique et l’environnement. Du côté des différentes associations, où les propositions ont d’ores et déjà été formulées au Grand argentier, on croise les doigts pour que les défis ne soient pas négligés.
Les budgets présentés dans un contexte électoral sont généralement axés sur le populiste avec des mesures dites « labous dou ». Le ministre des Finances a-t-il voulu déjouer les pronostics en déclarant la semaine dernière que le Budget 2024/25 mettra l’accent sur la résilience sociale ? Celui-ci devrait, selon Renganaden Padayachy, comporter un ensemble de mesures et d’idées visant à améliorer la résilience sociale, économique et environnementale. « Notre objectif est de réduire les inégalités », a soutenu le Grand argentier.
L’économiste Ganessen Chinnapen précise que très souvent, le cap est mis sur la résilience économique. « La résilience sociale sur laquelle l’accent a été mis est également importante pour créer un environnement propice où les emplois sont protégés et le pouvoir d’achat des Mauriciens est préservé », explique-t-il. Cela serait bénéfique à l’amélioration de la qualité de vie de la population. « Néanmoins, par la résilience économique, j’attends des mesures qui permettraient de relancer certaines activités économiques après la crise de la Covid-19 », soutient-il. Tous les ingrédients devraient être rassemblés pour créer une transformation économique afin que le pays remonte à un niveau supérieur.
Pour sa part, Vinaye Ancharaz, économiste, estime que l’indication de la portée que devrait prendre le budget à venir est sans surprise. D’ailleurs, fait-il observer, au moins un paragraphe dans chaque budget a été consacré à ces trois points que sont la résilience économique, l’environnement et le capital humain. « La sécurité alimentaire fait partie de chaque budget. Pour autant, est-ce une réalité à Maurice ? », fait-il ressortir.
La formulation des mesures du budget 2024-25 pourrait être influencée par le contexte électoral. D’une part, il y a les mesures phares présentées par l’alliance de l’Opposition qui donne déjà le ton. Ce qui fait dire à Vinaye Ancharaz que la question de l’équilibre entre les attentes et les dépenses ne se pose pas. Pour cause, poursuit l’économiste, il y a un lien entre le budget et les élections. « Les trois points évoqués par le ministre Padayachy s’inscrivent dans le long terme. La résilience économique ne se construit pas du jour au lendemain. Les propositions de l’alliance de l’Opposition font que le gouvernement va riposter. Ce sera un budget populiste, labous dou et avec beaucoup de dépenses », ajoute-t-il.
Quant à Ganessen Chinnapen, il est d’avis que ce sera un Budget de continuité. « Lorsqu’on compare les quatre derniers budgets de ce gouvernement, nous pouvons constater que les mesures annoncées sont basées sur la protection sociale et la création d’emplois », indique-t-il. Selon lui, il y aura un bon équilibre entre les incitations sociales et économiques. Il rappelle que le ministre des Finances a pris l’engagement de baisser la dette publique par rapport au Produit intérieur brut (PIB). « Je pense que ce sera ainsi un Budget équilibré et responsable dans l’intérêt de la population », soutient-il.
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