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[Blog] La raison d'être d'un examen

Tout système d’éducation est voué à l’échec si, au début d’un cursus scolaire sur une durée d’apprentissage, l’apprenant n’est pas soumis à une évaluation des connaissances acquises. Toute progression vers une classe supérieure passe inéluctablement par un examen de passage qui autorise cette transition.

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L’école a, donc, développé un programme scolaire sur une année, pour le subdiviser en trois trimestres, pour finalement aboutir à un examen final. Toute pédagogie qui se respecte transite par des tests mensuels ou une évaluation trimestrielle pour doter l’apprenant d’une notation explicative sur ses capacités académiques.

La pédagogie a aussi institué le contrôle continu, véritable fer de lance de la méthode française, qui n’a pas mis l’emphase sur l’examen final pour passer à une classe supérieure. En soi, le contrôle continu a connu un énorme succès de par le monde. À Maurice, on cultive toujours la méthode britannique pour tout axer sur un examen final, majoritairement écrit, qui déciderait de l’avenir académique de l’étudiant.

Avec la Covid-19, le système d’éducation a été chamboulé, à tel point que l’école arrive difficilement à organiser des véritables examens pour contrôler les acquis de nos élèves. Priver l’apprenant de sa fréquentation quotidienne à l’école devant un enseignant en chair et en os, c’est handicaper le progrès de l’enfant qui n’arrive pas à bien suivre les cours en ligne ou à la télévision.

Proposer des cours en ligne sans vraiment des méthodes pédagogiques efficaces, c’est tout simplement mettre à la disposition des apprenants de tout niveau un véritable bouche-trou. Enseignants et élèves n’ont pas été préparés à gluer leur attention sur leur portable ou un écran de télévision qui cause du tort psychologique et pathologique. Pire, le rendement du travail n’est pas profitable, car le prof ne peut évaluer en groupe ses apprenants.

Depuis mars 2020, l’État mauricien a confiné la nation et l’école pendant des mois dans un isolement total avec quelques sursauts de cours en ligne. Force est de dresser le constat que le programme d’études n’a pas été bouclé. On sait dans quelle situation pénible, en plein confinement d’école, le ministère de l’Éducation a maintenu les examens de PSAC, N.C.E, S.C et H.S.C en avril, mai et juin 2021, avec la conséquence que beaucoup de parents ont préféré garder leur progéniture chez eux plutôt que de braver autobus bondés, attroupement d’élèves dans des centres d’examen etc. Pis, avec le laxisme de Cambridge, les examens n’ont pas eu lieu dans des véritables conditions d’évaluation. On connaît les résultats 2021, où même si vous n’avez pas pris part à un examen, vous avez réussi !

Va-t-on en 2022 répéter le même scénario pour les examens internes et externes ? Ce serait insensé que d’engager nos élèves à prendre n’importe quels examens car le programme ne sera pas complété. Il n’y a pas eu d’enseignement quelconque faute de temps. Aucun collège n’a organisé tests, évaluations, ‘mock exams’, etc. pour prétendre que leurs candidats peuvent prendre les examens. On ne pourrait même pas donner à Cambridge des ‘forecasts’. D’ailleurs, Cambridge est même en train de simplifier les ‘coursework’ non exécutés à l’école, où on leur propose une notation moyenne des papiers écrits ! C’est jouer avec l’avenir de nos enfants.

Du côté du primaire, c’est la même rengaine où il n’y a pas eu de véritable couverture de programme. Face à cette situation, enseignants, écoliers, parents et tous ceux concernés doivent se mobiliser pour exiger du ministère de l’Éducation d’annuler tous les examens prévus pour avril, mai et juin 2022.

Que le calendrier scolaire soit normalisé pour l’année 2022 avec un programme de trois trimestres qui démarre le 2 février 2022 pour terminer en décembre 2022. C’est praticable, fiable et faisable.

Ainsi, tous les examens internes et externes se feront en octobre, novembre et décembre 2022. Tout le monde aura le temps nécessaire pour compléter le programme d’études.

Le M.E.S devrait informer Cambridge des contraintes Covid pour renvoyer ses examens prévus pour avril, mai, et juin 2022 à octobre, novembre, et décembre 2022. Il n’y aurait pas de problème avec les ‘coursework’ supervisés par les ‘moderators’ du M.E.S à l’école.

D’ailleurs, on vient de faire les entrées pour les examens du S.C/H.S.C en novembre 2021 et les données sont encore peut-être entre les mains du M.E.S. Cambridge ne va, certes, pas refuser un report de ses examens, Covid oblige !

L’appel est donc lancé aux élèves, parents, profs, recteurs pour se mobiliser pour faire cette requête, sinon ce serait une farce d’examen que l’on va tenir !

Dr Hassam Sakibe Coowar

 

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