Bitcoin et autres cryptomonnaies : la monnaie virtuelle promise à un bel avenir à Maurice

La cryptomonnaie commence à séduire les Mauriciens, principalement les jeunes. L’économiste Takesh Luckho explique qu’une fois le cadre légal établi, cette forme de paiement virtuelle contribuera à redynamiser l’économie. Le ministre des Services financiers, Mahen Seeruttun, précise que la Financial Services Commission y travaille. 

C’est quoi, la cryptomonnaie ? Un informaticien explique qu’il s’agit tout simplement d’un montant qui est transféré d’un compte à un autre : « le Bitcoin est le système, mais c’est aussi l’unité monétaire qui est utilisée pour le transfert. » Samedi, un bitcoin était coté à Rs 1 673 882,26. La cryptomonnaie, précise notre spécialiste, ne dispose toutefois pas d’un statut de monnaie traditionnelle. Elle est utile, par exemple, pour un individu domicilié en Afrique qui veut envoyer de l’argent à une personne vivant en Amérique du Sud sans avoir recours à un système bancaire ou financier. « L’innovation est telle qu’il y a un système de transfert de valeur sans frontière ni intermédiaire. C’est une tendance qui prend de l’ampleur à Maurice. Surtout au niveau de la génération digitale. C’est-à-dire ceux dans la vingtaine ou début trentaine. »

Selon l’économiste Takesh Luckho, pour le moment, les adeptes de la cryptomonnaie sont ceux qui ont une bonne connaissance de l’informatique et de l’univers numérique : « La majeure partie de la population mauricienne ne connaît pas ce type de monnaie alternatif. Mais une fois les campagnes d’information et de sensibilisation enclenchées par les autorités, je pense qu’un bon nombre de Mauriciens seront intéressés. » La cryptomonnaie, dit-il, est un concept qui va se développer dans les années à venir à Maurice. 

Selon des officiers de l’IT Unit de la police, environ 25 % de la jeune génération est familiarisée avec la cryptomonnaie. Mais ce pourcentage, fait-on comprendre, sera appelé à évoluer dans trois à cinq ans en raison des évolutions des technologies numériques. 

Le ministre des Services financiers, Mahen Seeruttun, note que, dans le monde entier, l’intérêt pour la cryptomonnaie est grandissant. « Nous sommes en train de mettre en place une série de programmes visant à informer la population sur la monnaie numérique », annonce-t-il. 

La législation encadrant l’usage de la cryptomonnaie a d’ailleurs été introduite en décembre dernier. « Maintenant, la Financial Services Commission met les règles en place. Beaucoup de Mauriciens sont intéressés par cette tendance. Nous allons nous mettre en règle avec les régulateurs afin de pouvoir entamer les transactions virtuelles », poursuit le ministre. 

Mais n’y a-t-il pas un risque d’arnaques ? « C’est la raison pour laquelle nous allons sensibiliser la population. La cryptomonnaie comporte des avantages, mais également des risques. L’important est de travailler avec des opérateurs règlementés. Nous avons déjà un cadre légal bien établi destiné à ceux qui veulent proposer une plateforme », souligne Mahen Seeruttun.