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Au Cœur de l’Info - Violence impliquant des enfants : tout est à refaire

Krishna Seebaluck, Lindsay Thomas, Danny Philippe, Edley Maurer et Rattan Jhoree sont intervenus lors de l’émission, lundi.

Le pays a été témoin ces derniers jours de différentes formes de violence – harcèlement, trafic de drogue, maltraitance – impliquant des enfants. Mélanie Duval et Patrick Hilbert ont fait, dans l’émission Au cœur de l’info sur Radio Plus, lundi soir, le point sur la situation avec leurs invités.

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Lindsay Thomas, recteur du collège Saint-Esprit de Rivière-Noire, concède que la situation dans les établissements scolaires se dégrade, car « l’école est la société en miniature. Ce que l’on voit en dehors de l’école est répercuté entre les murs de l’école ». Il souligne aussi que « chaque époque a sa réalité ».

Krishna Seebaluck, psychologue, avance que la source du problème est multiple. Il indique qu’il y a le cadre familial, la méthode d’élever les enfants qui a beaucoup changé au fil des ans, l’influence parfois négative des réseaux sociaux et une présence prolongée de l’enfant devant les écrans. « L’enfant reproduit aussi ce qu’il vit chez lui. S’il voit son père maltraiter sa mère, il y a des chances qu’inconsciemment, il pense que c’est ainsi qu’il faut agir dans certaines situations. Certains parents ne sont malheureusement pas équipés pour donner l’éducation qui convient à l’enfant », avance-t-il.

Lindsay Thomas met l’accent sur le fait que l’autorité parentale est nécessaire. Krishna Seebaluck soutient pour sa part qu’il faut que l’enfant ait le sens de l’effort. Tout donner sur un plateau ou mettre l’enfant « dans une bulle protectrice » n’est pas nécessairement la meilleure méthode.

Abordant le problème de la drogue chez les enfants, Danny Philippe, travailleur social au sein de l’ONG DRIP (Développement, Rassemblement, Information et Prévention), affirme que la situation s’est beaucoup détériorée. Il tire la sonnette d’alarme. « Nous demandons une politique nationale de prévention et les fonds qui vont avec », affirme-t-il. Danny Philippe déplore que les trafiquants de drogue ont de plus en plus recours aux mineurs, que ce soit comme mules ou comme guetteurs. C’est l’une des conséquences de la situation financière des familles. « Il faut revoir la politique nationale en la matière. Il faut réduire le problème de la pauvreté si l’on veut obtenir des résultats positifs », selon lui.

Edley Maurer, travailleur social au sein de l’ONG Safire, qui s’occupe des enfants de rue, constate également une aggravation de la situation alors que la loi rend depuis 2005 la scolarité obligatoire pour les enfants jusqu’à 16 ans. Il soutient qu’entre la loi et la réalité, il y a une grande différence. « La situation est alarmante, mais il ne faut pas perdre espoir », déclare-t-il, même si la situation s’est beaucoup empirée depuis la Covid-19, qui a fait que de nombreux enfants n’ont pas repris le chemin de l’école. Et ce sont justement ces jeunes qui sont les plus vulnérables aux fléaux de la société.

Les intervenants s’accordent à dire qu’il faut une révision totale du système éducatif qui exclut trop d’enfants en raison de son caractère trop académique et élitiste. Pour Lindsay Thomas, il faudrait s’inspirer des pays scandinaves (Finlande, Norvège, Suède, Danemark) qui ont des systèmes plus inclusifs et adaptés à la réalité.

Rattan Jhoree, Child Welfare Officer à la Child Development Unit du ministère de l’Égalité des genres, insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas de blâmer qui que ce soit, mais de travailler ensemble en coordination. « Il faut arrêter le jeu des accusations et travailler main dans la main ».

 

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