
Publié par StraConsult, le rapport d’Afrobarometer met en lumière un désengagement marqué des Mauriciens envers les partis politiques. Pour en débattre, plusieurs observateurs étaient réunis sur le plateau de l’émission « Au Cœur de l’Info », animée par Patrick Hilbert, le lundi 21 juillet.
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Moins d’engagement, moins d’intérêt et plus de distance envers les partis politiques : tel est le constat dressé par Afrobarometer dans son nouveau rapport publié par StraConsult. Selon l’étude, cette tendance toucherait près de 80 % des Mauriciens. Toutefois, pour les observateurs présents sur le plateau, ce désintérêt ne date pas d’hier.
« Les Mauriciens vont voter. On l’a vu lors des élections générales, mais ils le font lorsqu’ils estiment qu’il est nécessaire de provoquer un changement. Après cela, on observe un désintérêt, car ils sont déçus par les promesses non tenues jusqu’à présent », a estimé Nita Juddoo, présidente d’En Avant Moris, en expliquant ce marasme politique.
Pour Bernard Saminaden, observateur politique, les jeunes ne s’intéressent plus à la politique en raison de la situation actuelle. « On voit qu’il y a une surenchère. La politique aujourd’hui, c’est beaucoup de démagogie. Avant, il n’y avait que la droite et la gauche en politique, mais ce n’est plus le cas maintenant », a-t-il évoqué.
Engagement des jeunes
De son côté, Teejvin Woodun, membre fondateur du National Forum for Colleges (NAFCO), est d’avis que les jeunes se sentent intimidés par le climat politique actuel. « La classe politique que nous avons créée est intimidante pour un jeune. Lorsque l’on parle de jeunes en politique, on évoque des personnes de 40 ans. Et il y a aussi tout le côté matériel associé aujourd’hui à la politique, comme la veste et la voiture (‘palto ek loto’) », a-t-il affirmé.
Cependant, il a tenu à préciser que les jeunes restent malgré tout activement engagés dans la société. « On ne peut pas dire que les jeunes ne s’intéressent pas à la politique. Il ne faut pas généraliser, car on les voit engagés dans plusieurs causes. Il y a des jeunes qui militent pour la cause palestinienne, ou encore ceux qui se sont mobilisés lors du naufrage du Wakashio et pour la plage de Pomponette. Il nous faut savoir les intégrer et les inciter à s’engager davantage », a-t-il soutenu.
Intervenant par téléphone, Sheila Bunwaree, universitaire et sociologue, a fait ressortir que les jeunes ne sont pas suffisamment exposés à la politique durant leur scolarité. « Avec l’Union européenne et Gender Links, nous avons mené une étude sur cette thématique des jeunes et de la politique, et nous avons constaté qu’un jeune n’a justement pas l’espace nécessaire pour s’y intéresser », a-t-elle expliqué. Également intervenu par téléphone, Avinaash Munohur, politologue, a souligné l’importance de distinguer l’engagement politique de l’engagement partisan.
- Cette retranscription n’est qu’un extrait de l’émission, d’une durée de deux heures. Elle est disponible sur les plateformes de Défi Media et sur la chaîne YouTube de TéléPlus.

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