Des campagnes de sensibilisation devraient être menées dans les entreprises afin d’éradiquer le problème de harcèlement en milieu professionnel. Celui-ci doit être dénoncé, car tout comportement qui n’est pas toléré dans la société devrait être encore plus interdit dans le monde du travail. C’est ce que les intervenants ont expliqué dans l’émission « Au cœur de l’info » animée par Florence Alexandre, le 3 août.
Au cours des deux dernières années, vingt-quatre cas de harcèlement ont été rapportés au ministère du Travail. Cependant, selon Eddy Jolicœur, consultant en ressources humaines, ce chiffre devrait être multiplié par cinq. Selon lui, de nombreux cas ne sont pas rapportés, en raison du qu’en-dira-t-on, du tabou et de pressions familiales. Les victimes d’abus d’autorité se trouvent souvent dans une situation où elles préfèrent subir pour préserver leur emploi. Ils sont dans un mode de survie dont profitent les harceleurs, selon Me Miguel Ramano, avocat du travail. Les dénonciations sont particulièrement difficiles pour les femmes, en raison du regard des autres, a ajouté Jane Ragoo, syndicaliste de la Confédération des travailleurs des secteurs privé et public. « Il y a dans la loi tous les paramètres pour protéger les travailleurs, mais combien le savent ? », a-t-elle demandé.
Eddy Jolicœur a abordé le harcèlement sexuel qui peut prendre différentes formes et qui n’est pas forcément un acte physique. « C’est parfois à travers des messages, un texte, des allusions sexuelles, entre autres », a-t-il expliqué. Pour lui, de tels actes doivent être pris en considération, dénoncés et condamnés. Il a également souligné que les employés doivent pouvoir rapporter tout cas de violence, de langage abusif ou de harcèlement sur le lieu de travail. Me Miguel Ramano a précisé que la responsabilité de l’employeur est engagée quand un employé porte plainte pour harcèlement ou pour violence. Une enquête doit être instituée et les deux parties doivent pouvoir s’expliquer, afin de faire la lumière sur la plainte. Des actions doivent être prises, mais Eddy Jolicœur et Me Ramano ont déploré que la loi ne soit pas assez explicite à ce sujet et ne donne pas d’indication sur les mesures qui peuvent être prises. Si aucune mesure n’est prise, l’employeur risque des poursuites pour délit criminel en vertu de la Section 114 de l’Employment Rights Act. C’est ce qu’a expliqué Mariahven Caramben, conseiller au ministère du Travail. L’employeur peut ainsi être poursuivi et il est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à Rs 100 000 ou d’une peine d’emprisonnement ne dépassant pas cinq ans. Le ministère du Travail encourage les employés qui sont harcelés à porter plainte. Il y a eu une augmentation de 50 % dans le nombre de cas, a-t-il noté. Il a annoncé que deux cas vont passer devant la Cour industrielle à la fin de septembre.
Le harcèlement peut être subtil au départ, a souligné le psychologue clinicien Nicolas Soopramanien. Il peut causer la dépression, le « burn out », de pensées suicidaires. Il a plaidé en faveur d’un encadrement et d’un soutien accru pour les employés qui sont harcelés au travail.
Les intervenants ont également plaidé en faveur de campagnes de sensibilisation à l’intention des employés, afin qu’ils prennent connaissance de leurs droits et soient informés des recours légaux s’ils sont harcelés.
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