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Au cœur de l’hôpital Jeetoo : médecins et infirmiers en première ligne

Les salles d’opération doivent baisser le rythme car les absences pèsent sur le fonctionnement des équipes.
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Avec la pandémie, comment fonctionnent les hôpitaux ? Manque de personnels, flux abondant de malades atteints de Covid-19 ou autres, surmenages. Les visages parlent avec les yeux cernés, l’épuisement et la peur d’une contamination. Les membres du personnel de ce centre hospitalier disent vivre dans la crainte d’être contaminés à leur tour car chaque jour un d’entre eux est testé positif et se retrouve en isolement. Pourtant, l’hôpital doit « rouler ». Le ministère de la Santé nous a permis d’entrer au cœur de l’action à l’hôpital AG Jeetoo.

Photo prise dans une salle.
Photo prise dans une salle.
Les salles de consultation opèrent à plein régime.
Les salles de consultation opèrent à plein régime.

 


Le Dr Vishwas Mohabeer, directeur des services de santé : «Le travail doit se faire, nous avons choisi ce métier»

Le Dr Vishwas Mohabeer affirme que les services de santé ont besoin de chaque composante du personnel : consultant, directeurs, spécialistes, infirmiers, aides-soignants et autres. Un hôpital doit fonctionner en permanence et c’est la raison pour laquelle, certains membres du personnel en congé sont appelés à reprendre le service, explique le directeur des services de santé. 

Dr Vishwas Mohabeer

« A l’hôpital AG Jeetoo, il y a des salles pour les patients atteints de Covid-19 mais il y a d’autres services et d’autres maladies à traiter », precise le Dr Vishwas Mohabeer. Les activités dans les autres unités doivent se poursuivre. 

Cependant, il a fallu repousser certaines interventions chirurgicales mineures. Le Dr Vishwas Mohabeer indique que le nombre d’opération dépend du nombre de lit disponibles dans les chambres d’admission. Pour cette raison, chaque vendredi, la politique des opérations est passée en revue. Autant que possible, les opérations mineures sont prises en compte mais ce sont surtout les grandes opérations qui ont la priorité.  « Komie kapav pe fer et nou evit renvoy dimoun », explique-t-il. 

Pourtant, des membres du personnel sont malades, en congé et contaminés. « Même avec un minimum de staff nous faisons ce que nous pouvons. Nous avons besoin de tout le monde c’est pour cela que là où il faut, nous rappelons les gens de leurs congés. Le travail doit se faire, nous avons choisi ce métier, personne ne nous avait forcés. C’est notre devoir », fait-il observer.


Dr Rishi Bundhun, surintendant de l’hôpital Jeetoo : « Il a fallu redéployer le staff »

Dr Rishi Bundhun

La Covid-19 n’arrange pas les choses. En plus du nombre croissant de patients positifs observés durant les deux dernières semaines, le personnel en vient à manquer. « Six salles ont été converties en salles de Covid-19 et un ICU, 110 lits au total à l’hôpital AG Jeetoo » explique le surintendant. Compte tenu du manque de personnel, l’administration fait avec ce qu’elle a. « Il a fallu redéployer le staff dans les points stratégiques », fait valoir le Dr Rishi Bundhun. « La situation est différente mais je suis fier des médecins et infirmiers. Nous couvrons tous les points, ils travaillent plus dur », ajoute-t-il. D’ailleurs, à l’hôpital, 110 lits sur 600 sont attribués au traitement de la Covid-19. Une augmentation du nombre de chambres dépendra de la situation, fait comprendre le responsable de l’hôpital.  Quant aux admissions liées à la Covid-19, le Dr Rishi Bundhun explique qu’il y avait un pic durant les dernières semaines mais là, il y a un ‘plateau’, en espérant que le nombre baisse. 

Absences 

Il faut éviter de créer des foules dans les salles d’attente et devant les pharmacies. Pour y arriver, les dossiers sont traités rapidement. Face aux malades et ceux lassés d’attendre, des membres du personnel enchainent des heures de travail. Ils sont redéployés en cas de besoin et doivent rester pour doubler les horaires si nécessaires. Parfois, la patience est à bout et ils n’hésitent pas nous à nous confier que les mots leur manquent pour exprimer leur situation.

Dans les couloirs les gens courent dans tous les sens, les infirmiers se faisant rare car ils doivent traiter les cas rapidement pour empêcher que des foules se forment dans les salles d’attente. L’infirmière René nous explique qu’il y a une baisse de la fréquentation, après un pic la semaine dernière. « Il a fallu doubler les horaires. Beaucoup de collègues sont en isolement, cela n’a pas été facile mais nous n’avions pas le choix », explique-t-elle, épuisée plusieurs heures d’affilée. 

Se réinventer et s’entraider

La situation difficile impose souvent aux infirmiers de se réinventer et de s’entraider. Khalil, du département ‘records’, est ainsi affecté à d’autres départements en raison d’absences et de nombreux collègues testés positifs. « Il faut faire avec ce qu’on a », lâche-t-il. Comme lui, d’autres personnels ont dû travailler dans d’autres départements. « Le matin, nous sommes dans un département et l’après-midi dans un autre », explique-t-il. 

Les absences engendrent le manque de personnel qui, à son tour, entraine un ralentissement dans les opérations. Avec pour résultat que la direction de l’hôpital a été contraint de ralentir les interventions chirurgicales. Jeudi, huit interventions avaient été réalisées à la mi-journée alors qu’en temps normal, l’équipe en traite une douzaine. Ali, infirmier dans ce service, explique qu’il n’y a d’autre choix que de travailler avec le personnel disponible. « Beaucoup de collègues sont positifs et nous sommes seuls à couvrir les salles d’opération, l’hôpital ENT et même à prêter main forte si la direction a besoin d’infirmiers dans d’autres salles », raconte Ali. 
 

 

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